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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 16:14

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME A

1ère lecture : Ez 37,12-14 ; Psaume 129 ; 2ème lecture : Rm. 8,8-11 ; Evangile : Jn. 11,1-45

Aujourd’hui prend fin la série des trois évangiles illustrant le baptême : après l’eau vive (3e dimanche), l’illumination (4e dimanche), voici la re-naissance, le retour à la vie. Le baptisé est celui qui passe d’une vie mortelle à une vie de gloire. Après s’être révélé source d’eau vie et lumière, le Christ se dit aujourd’hui « la Résurrection et la Vie » : c’est l’aboutissement de notre chemin de Carême qui nous conduira aux côtés de Jésus sur le chemin de la croix. C’est par amour que Jésus ramène à la vie son ami Lazare (évangile) Une toute-puissance de l’amour que les prophètes avaient annoncée ; selon Ezéchiel, Dieu allait « ouvrir vos tombeaux » (1ère lecture). Car son Esprit est vie, dit saint Paul (2ème lecture), et capable de nous arracher au pouvoir de la mort… Alors, oui, nous pouvons « espérer le Seigneur » (psaume).

La première lecture est un message d'espérance : Le prophète Ezéchiel s'adresse au peuple d'Israël qui est en exil à Babylone. Pour ce peuple c'est une période très douloureuse. Mais le prophète lui annonce de la part de Dieu qu'un peuple nouveau va surgir des ruines de la défaite. La vie va l'emporter sur la mort. Les déportés se dresseront. Dieu mettra en eux son souffle pour qu'ils vivent. Comme au temps de Moïse, il les libèrera de la servitude. Là où tout semblait perdu, voici que s'ouvre un avenir nouveau, un avenir dont Dieu est l'auteur et le garant.

L'apôtre Paul, dans sa lettre aux Romains, insiste sur la force de résurrection que nous donne l'Esprit Saint. Ce que Dieu a fait en ressuscitant Jésus d'entre les morts, il le fera pour nous aussi. Aucune affirmation de notre foi, peut être, n'est aussi réconfortante. Et sans doute davantage lorsque, avec l'âge, nous ressentons encore plus nos «corps mortels». L'Esprit prend soin de notre futur. Il est en nous santé, paix, sereine espérance. Grâce au Christ, mort et ressuscité pour nous, écrit Saint Paul, l’Esprit de Dieu vit en nous, nous libérant de l’emprise du péché et nous communiquant une vie nouvelle : la Vie des enfants de Dieu.

La résurrection de Lazare, racontée par Saint Jean, revêt la profondeur d’un enseignement théologique d’une grande valeur : elle doit susciter en nous une foi ardente en la Personne de Jésus-Christ, Maître de la Vie et de la Mort.

Si ce récit évangélique nous est proposé pendant le temps du Carême, c'est qu'il annonce la résurrection de Jésus et nous signifie quelle est la nature du salut donné dès à présent dans l’événement pascal.

Peut-être sommes-nous étonnés à la lecture de ce texte par l'attitude de Jésus qui ne répond pas à la demande des deux sœurs et "laisse" mourir Lazare. Et pourtant, nous dit-on à plusieurs reprises, Jésus aimait cet homme. D'ailleurs devant la réalité de la mort de son ami, Jésus n'a-t-il pas versé des larmes, manifestant ainsi son trouble et sa peine? Cet étonnement qui a été celui de ses disciples, celui de Marie et de Marthe reprochant explicitement à Jésus son absence, rejoint peut-être notre perplexité devant les voies de Dieu qui se "tait" lors de l’agonie de son Fils en croix, ou semble "absent" alors que nous nous débattons avec notre propre mort ou celle de nos proches. Qu'en est-il alors des fruits de la résurrection du Christ, de ce Dieu dont la Bible nous affirme –de l'Ancien au Nouveau Testament– qu'il compatit à nos souffrances et fait siennes nos propres larmes (Si 35, 18) ?

En fait, l'histoire de Lazare, tout comme celle de Jésus, nous révèle que l'amour de Dieu ne nous épargne pas les vicissitudes de notre condition humaine mortelle, mais qu'il nous ouvre un au-delà et nous donne la certitude que l'alliance vécue ici-bas ne peut être mise en échec par la mort. Voilà qui rejoint le propos de Paul en Romains 8, 38-39: "Oui, j'en ai l'assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir (...) ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur."

Dieu n’est pas absent dans notre vie, il est là et il veille. Il se laisse toucher par nos misères. Il fait de nos préoccupations les siennes, car il nous aime. La vie présente n’est pas l’antichambre de la mort, mais le passage vers le Royaume où nous partagerons éternellement la vie même de Dieu. Comme à Marthe, Jésus nous demande à chacun : « Crois-tu cela ? » Allons, comme Marthe, vers ceux que nous aimons, et partageons-leur notre secret, tout bas, pour ne pas les contraindre dans leur liberté : « Le Maître est là, et il t’appelle ».

Tu nous as faits pour la vie, Dieu vivant, et ton Fils est venu nous arracher à la mort. Que sa voix nous appelle aujourd'hui; qu'elle nous rejoigne dans les ténèbres du tombeau où nous enferme le péché. Que nous sortions à ta lumière, et que nous vivions avec Jésus, maintenant et toujours. Amen.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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