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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 22:10

Mc 11, 1-10 ; Is. 50, 4-7 Ps. 21 Ph 2, 6-11 Mc. 14,1 – 15,47

Nous célébrons le dimanche des Rameaux et de la passion de  notre Seigneur Jésus-Christ. Les textes liturgies nous offrent de contempler l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et le drame de sa passion et de sa mort sur la croix.

Ce dimanche des rameaux inaugure le début de la semaine sainte qui va trouver son couronnement à la pâque du Seigneur. Cette semaine sainte sera surtout marquée par le Triduum pascal qui occupe une place primordiale dans notre vie de foi. Jeudi, nous serons invités à faire mémoire de la première Cène : « faites cela en mémoire de moi. » Dans un temps d’adoration, nous serons invités à lui tenir compagnie…Vendredi, nous suivrons le Christ dans son portement de Croix. Nous vénérerons ce bois précieux d’où est jaillie la vie. Samedi, nous serons avec lui au tombeau dans le silence et le questionnement pour pouvoir accueillir dimanche matin la lumière de la Résurrection et la puissance de l’Esprit Saint qui l’a relevé d’entre les morts.

Jésus est solennellement accueilli à Jérusalem par une foule immense agitant des palmes et déposant des manteaux sur son passage parce qu’elle reconnait en lui le Saint de Dieu, celui qui vient au nom du Seigneur « Hosanna ! Beni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus des cieux ! ». Contrairement au messie royal et triomphal, monté sur un cheval ou une mule, qu’attendait Israël, il vient, monté sur un ânon, dans la simplicité, la modestie, la douceur et l’humilité pour manifester que son Royaume n’est pas un triomphalisme mais plutôt un Royaume pacifique, non violent qui appartient aux doux et humbles de cœur. Quelques jours après cette entrée triomphale, il va vivre sa passion et sa mort sur la croix.

Au-delà du drame que vit Jésus entre la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon de ses disciples, les fausses conspirations des grands prêtres, les faux témoignages de la foule, Marc nous laisse entrevoir dans son récit de la passion la question de la vraie identité de Jésus. Pour Marc, le véritable sens de la «Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu» est révélé sur la croix. L’expression qui sort des lèvres du centurion romain est la synthèse de sa théologie : «Vraiment, cet homme est le Fils de Dieu». Le «secret messianique» de saint Marc est alors dévoilé et Jésus dit enfin qui il est. Pendant toute sa vie publique, il avait demandé 
aux gens de garder le silence sur son identité, car on ne pouvait vraiment «comprendre» Dieu qu’en regardant la croix : il est «fils», il est «roi», mais pas comme les hommes se l’imaginent... Il est tout amour, il est l’amour absolu, qui meurt pour «les autres»... Ce roi est le serviteur sans privilège et sans domination, qui «est venu pour servir et non pour être servi».

Jésus Fils de Dieu reconnu ainsi depuis le début de son Evangile est professé et reconnu par le centurion romain comme fils de Dieu. Ses accusateurs veulent se rassurer de son appartenance divine. Le Seigneur est accusé dans deux procès différents: un procès «religieux», devant les grands prêtres et devant les 70 membres du Sanhédrin... et un procès «politique», devant Pilate, représentant de l’empire romain. Au cours de ces deux procès, son identité véritable nous est révélée. Devant le Grand Prêtre, il affirme être le Messie, le Fils de l’Homme. Face à Pilate, il reconnait être le Roi des Juifs, mais pas comme les rois de ce monde. Sur la croix, il reprend la plainte du Serviteur souffrant du prophète Isaïe : «Mon Dieu, mon Dieu, 
pourquoi m’as-tu abandonné?»

Cet homme bafoué, insulté, maltraité, humilié, trahi, renié est vraiment le Fils de Dieu. Il se laisse conduire comme un bétail qu’on amène à l’abattoir sans chercher à se défendre car il a mis son espérance en Dieu qui va le délivrer de la mort. Il endure jusqu’au bout sa souffrance pour que sa mort devienne source de salut pour tous ceux qui croiront en lui. « Jésus s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. » nous souligne saint Paul dans lettre aux Philippiens. C’est pourquoi Dieu va l’exalter. Par sa mort et sa mort sur la croix, le peuple de ceux qui marchait dans les ténèbres peut désormais exulter de joie car sa rédemption parvient à sa réalisation.

Nous ne pouvons pas par nous-mêmes, entrer dans un si grand mystère. C’est une grâce que de pouvoir vivre la Passion et la Résurrection de Jésus, il nous faut la demander. Combien de frères et de sœurs condamnés injustement, torturés, bafoués, flagellés, mis à mort, aujourd’hui encore ! Quelquefois ce sont des peuples entiers qui subissent la violence. Jésus a tout récapitulé dans sa Passion. Pour dévoiler l’amour divin qui est plus grand que la haine des hommes, Dieu en Jésus, s’est abaissé. Nous voulons nous aussi accepter d’être abaissé sur le chemin de notre vie, non pour souffrir par masochisme, mais pour devenir riche en Dieu, source de l’amour.

Dieu éternel et tout-puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix : accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et 
d’avoir part à sa résurrection. Lui qui règne.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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