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29 novembre 2019 5 29 /11 /novembre /2019 21:10

Isaïe 2,1-5 ; Psaume 121 ; Romain 13,11-14 ; Matthieu : 24,37-44

Voici que nous entrons dans le temps de l’Avent. Un temps pour accueillir ce Dieu qui vient là où nous ne l’attendions pas. Un temps pour devenir les chercheurs d’un Dieu inattendu. Un temps pour deviner sa présence dans les plus pauvres. Un temps pour libérer l’Evangile des certitudes et les dogmes. Un temps pour mettre nos pas dans ceux de Jésus, de ce Jésus qui vient à Noël. Pour sa préoccupation constante pour les pauvres et les exclus, par sa liberté, par sa manie de faire passer l’humain avant les préceptes religieux, Jésus peut nous inspirer dans notre recherche pour inventer un avenir sans pauvreté.

Voici le temps de l’Avent : pour sauver son peuple, Dieu va venir, son avènement est proche. En Jésus se réalise la promesse du salut. Et la parole de Dieu nous en fait vivre toutes les étapes, depuis le prophète Isaïe réveillant l’espérance de son peuple en annonçant la paix, jusqu’à la venue du Seigneur lui-même. Jésus nous parle  aussi de son retour à la fin  des temps, quand tout sera accompli. L’Avent est un appel à nous tourner résolument vers cette réalisation du Royaume, en accueillant la Lumière qui se lève et en chantant notre joie de croire. Sortons de notre sommeil, le Christ fait de nous les sentinelles de sa présence. Durant quatre dimanche d’Avent, l’Eglise dirige notre regard vers un évènement tout proche : Dieu va nous donner un Sauveur ! Mais cet évènement, parce qu’il est ‘‘l’avènement’’ du Messie, doit être préparé : ‘‘Veillez’’, dit Jésus.

Dans une grandiose vision d’avenir, le Prophète Isaïe contemple la Jérusalem messianique, vers laquelle afflueront un jour tous les peuples, certains de trouver en elle la paix à laquelle ils aspirent.

Paul, écrivant aux chrétiens de Rome, donne l’alerte : il n’est plus temps de sommeiller, de perdre son temps : car le Jour du Seigneur est tout proche.

Le Seigneur avertit ses disciples qu’il viendra au moment où ils l’attendront le moins : dès lors, il leur faut veiller et préparer activement sa venue, pour ne pas être surpris. Entrer dans le temps de l’Avent, c’est entrer dans la vigilance, avec, chevillée au corps, une question qui nous taraude. Que faisons-nous de notre vie, de nos journées, du temps qui passe ? Après quoi courons-nous sans cesse ? L’Avent nous pose ces questions et s’offre à nous comme un chemin de ronde qu’il nous faut emprunter revêtus de l’habit du veilleur. Être veilleur, c’est oser traverser la nuit pour la conduire au petit jour, c’est croire que les ténèbres feront place au grand jour. Être veilleur, c’est accepter de ne pas laisser tomber les bras, pour être témoin du jour qui se lève, pour dire à temps et contretemps aux dormeurs comme aux insomniaques, à ceux qui attendent comme à ceux qui n’attendent plus rien, qu’un autre temps arrive. Être veilleur, c’est mettre au monde du jour qui vient, ce qui reste du jour qui s’endort. Être veilleur, c’est brandir l’espérance comme la lampe qui éclaire les pas du marcheur dans sa traversée de la nuit ! Être veilleur, c’est, comme nous y invite l’Apôtre Paul, nous revêtir pour le combat de la lumière, et sortir de notre sommeil !

L’Avent nous invite à déprogrammer le « trop prévu » pour faire place à Celui qui vient. Nous ne savons ni le jour ni l’heure. Il est déjà là, il est venu, il reviendra.

Tel un calendrier de l’Avent, il est venu le temps d’ouvrir tout grand nos fenêtres. Fenêtre de notre regard sur les autres. Fenêtre de notre désir de Dieu. Fenêtre de notre volonté de le suivre… Veillez ! « L’heure est venue de sortir de votre sommeil » (2e lecture). Le temps de l’Avent s’ouvre devant nous comme une opportunité de nous mettre le cœur en alerte, en état d’accueil. Le Fils de l’homme vient. Il nous rejoint dans notre humanité. Il vient dans nos amours, dans nos espoirs et dans nos souffrances. Il vient dans nos engagements, dans nos préoccupations et dans nos découragements. Il vient aujourd’hui encore comme il est venu au commencement du monde et comme il reviendra à la fin des temps. En effet, nos repères temporels ne tiennent guère devant le mouvement du salut. Seule la sagesse de la liturgie nous aide à rendre « concrets » les mystères de la foi. Alors, un Avent différent du précédent ? Nous pouvons choisir une aide à la prière, envisager de donner du temps à une personne isolée autour de nous, rejoindre une démarche pour vivre sobrement la fête de Noël, nous garder des plages de silence pour méditer devant la crèche, maîtriser notre consommation d’écrans vidéo, etc. L’important étant de continuer à ouvrir nos fenêtres, afin de reconnaître le Seigneur quand il se montrera parce qu’il vient pour nous. Comme le dit saint Bernard de Clairvaux dans son premier sermon pour l’Avent : « Ce ne sont point toutes les richesses du monde, ni toute la gloire d’ici-bas, ni rien de ce qui peut flatter nos désirs sur la terre qui fait notre grandeur […] mais le fait que Dieu soit venu nous chercher. » Nous le valons bien !

 

Père, chaque année, tu invites ton Eglise à se mettre en marche pour rassembler les hommes de toute nation, langue et civilisation. Donne-nous force et courage pour ouvrir des chemins de justice, de fraternité et de paix ; alors se réalisera le rêve du prophète et nous irons à la rencontre de ton Fils, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen !

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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