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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 14:39

TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES A

1ère lecture : Ac. 2,14-28 ; Psaume 15; 2ème lecture : 1 P, 117-21 ; Evangile : Lc. 24,13-35

Après le « dimanche de Thomas », voici le « dimanche d’Emmaüs ». Ces premiers disciples ayant rencontré le Ressuscité sont nos maîtres sur le chemin de la foi. Mettons-nous à leur école. A l’école de Pierre (1ère lecture), nous retrouverons l’audace de l’Esprit de nos baptêmes pour annoncer aux hommes que le Christ est vivant, et que c’est lui qui nous sauve (2ème lecture). A l’école des disciples d’Emmaüs (évangile), nous nous laisserons rejoindre par celui qui nous a appelés, nous le reconnaîtrons dans sa parole proclamée et son pain partagé. A l’école des priants de la Bible (psaume), nous louerons le Seigneur, qui fait notre bonheur.

La première lecture nous livre un extrait du discours de Pierre au matin de la Pentecôte. Il explique aux Juifs, accourus en grand nombre devant le Cénacle que ce Jésus, mort sur une croix, était bien le Messie, promis par Dieu à leurs ancêtres. C’est en mourant ainsi qu’il a réalisé le plan divin du salut des hommes. Aussi Dieu, proclame-t-il avec force, l’a ressuscité et glorifié

Dans la deuxième lecture, Saint Pierre explique dans ce passage de sa première lettre que les chrétiens doivent s’efforcer de vivre dans la sainteté, étant donné le prix que le Christ a versé pour leur salut : le prix du sang, de son sang.

L’Evangile nous narre le merveilleux récit de l’apparition de Jésus aux disciples d’Emmaüs le soir même de Pâques. Alors qu’ils sont désemparés par l’échec de la croix et lents à croire, il leur ouvre l’intelligence à la lumière des Ecritures et de l’Eucharistie.

Il marchait avec eux et ils ne le savaient pas. Souvent le Seigneur est là comme à portée d’ombre. On ne le voit pas, on ne l’entend pas. Mais il y a une présence que l’œil humain ne peut percevoir, des mots que l’oreille la plus fine ne peut entendre. Il est là quand, désespérant de nous-même au cœur de l’angoisse, il nous révèle le meilleur qui nous habite : espérance. Il est là quand la colère fige tout notre être, au point que nous sommes fermés à toute relation humaine. Il est là aussi quand notre cœur s’ouvre à l’autre, quand notre main se tend pour le pardon. Il est là quand nous vivons l’absence qui nous taraude, mais quand on veut le saisir il nous échappe, en nous laissant la trace de sa présence : le pain partagé.

Nous pouvons facilement nous reconnaître dans ces deux disciples marchant sur la route d'Emmaüs déçus par les événements. Nous n'avons pas vécu la mort du prophète en qui nous mettions toute notre confiance, mais que de déceptions, de frustrations, ne traînons-nous pas sur la route de notre vie.

Quand nous nous sommes mariés, tout était beau, tout était facile en avant. Parfois la vie a obscurci bien des rêves, de sorte que certains d'entre nous souffrent leurs amours, ils les vivent de peines et de misères et ils osent à peine penser en avant. Nous avions mis de grands espoirs dans nos enfants, ils étaient notre vie et voilà qu'ils ont pris des orientations bien contraires à nos espoirs sinon au bon sens. Nous nous sommes fait prêtres avec l'ambition de convertir le monde, avec l'idée de transmettre un message et une manière de vivre incontestables, avec l'amour d'une Église qui donnerait Jésus. Mais qu'est-ce que cela a donné et qu'est-ce que cela donne ? Point n'est nécessaire pour que chacun repense aux épreuves et aux difficultés de sa vie et ait le goût de dire à Jésus comme les disciples d'Emmaüs : « Tu es bien le seul à ignorer les événements de ces jours-ci. » « Vous n'avez donc pas compris. Comme votre cœur est lent à croire ! » Répondrait Jésus.

Tous les textes, que nous lisons les dimanches qui suivent Pâques, nous disent, nous montrent, nous prouvent, que Jésus est ressuscité. Il est ressuscité, mais ça ne veut pas dire qu'il est redevenu vivant comme avant, de la même manière. Il est assez significatif que les disciples aient de la difficulté à le reconnaître. Il est revenu vivant d'une autre manière pour être plus près de nous. Libéré des conditions corporelles, spatiales et terrestres, il ne vit plus au côté de nous, mais en nous là exactement où nous sommes. C'est cela qu'il a promis lorsqu'il a dit : « Je vous enverrai mon Esprit. » N'avons-nous un comportement semblable à celui des disciples d'Emmaüs? Nous pensons avoir perdu Jésus alors qu'il marche avec nous. Nous le cherchons dans l'extraordinaire, alors qu'il vit notre ordinaire avec nous. Si nous sommes le moindrement attentifs à sa présence sur la route de notre vie, si nous lui donnons du temps pour nous expliquer les écritures, si nous partageons le pain avec lui, nous dirons-nous aussi : « Notre cœur n'était-il pas brûlant, tandis qu'il nous parlait?

Dieu notre Père, nous avons souvent du mal à discerner les signes de ta présence au cœur du monde. Lorsque l'avenir nous semble bouché, tu viens nous ouvrir un chemin d'espérance. Ouvre nos cœurs à ta Parole, fais-nous découvrir que ton fils Jésus marche avec nous sur toutes les routes de notre vie, lui qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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