Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 septembre 2020 4 10 /09 /septembre /2020 18:14

1ère lecture : Si. 27,30-28,7 ; Psaume 102 ; 2ème lecture : Rm. 14,7-9 ; Evangile : Mt. 18,21-35

Dimanche dernier, Jésus prônait la miséricorde envers le frère égaré. Aujourd’hui encore il prône la miséricorde, mais cette fois envers le frère qui nous a blessés. Ne jamais se fatiguer de pardonner et d’aimer. C'est peut-être ce que nous avons à vivre de plus difficiles dans notre vie chrétienne. Nous ne pourrons y parvenir qu'en portant notre regard vers le Dieu de miséricorde qui nous rassemble, et vers son Fils Jésus qui a été jusqu'au bout de l'amour en pardonnant à ses bourreaux. Oui, nous sommes appelés à vivre réconciliés les uns avec les autres, réconciliés avec nous-mêmes. Soyons-en sûrs, Dieu veut que la miséricorde et la générosité se répandent sur notre terre et qu'elle soit ainsi habitable pour tous.

De même que le Seigneur pardonne et passe par-dessus l’offense, le croyant doit savoir pardonner à son tour, et, en tout cas, ne pas nourrir volontairement le souvenir des injures reçues nous dit Ben Sirac le Sage. Impossible de se réclamer de Dieu et de l’alliance, d’obtenir le pardon de ses propres péchés, quand soi-même on ne pardonne pas aux autres.

Nous dépendons étroitement du Christ, nous dit Saint Paul : il est le Maître de notre destinée. Dans notre vie comme dans notre mort nous lui appartenons. Dès lors, nous sommes les serviteurs de son amour, et nous ne pouvons plus nous comporter vis-à-vis des autres avec une inadmissible dureté de cœur.

La parabole du serviteur insolvable souligne l’obligation qui incombe à tout chrétien de pardonner à ses frères de tout son cœur, sans réticence et sans réserve. Car, lors de la reddition des comptes, Dieu agira envers lui comme il l’aura fait lui-même avec les autres.

Pardonner, pour être pardonné. Tel est, en résumé, l’enseignement de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui. Cette exigence peut paraître coûteuse. Elle l’est d’une certaine manière. Elle suppose en effet que nous accueillions l’autre de tout notre cœur, en dépit de la blessure qu’il a pu nous infliger. Mais cette exigence est aussi une grâce. Elle libère de la rancune et des souffrances que nourrissent le ressentiment et la haine. Pardonner, c'est guérir, éteindre la rancune par la bonté, arrêter en soi la contagion du mal. C'est libérer l'avenir, alors que le passé nous enfermait. C'est l'acte le plus  humain, le plus surhumain, qu'il soit donné d'accomplir.

Pardonner, en effet, ce n’est pas seulement relever son frère, c’est encore le laisser guérir par Dieu, toucher par l’Amour. L’Esprit Saint prend soin du cœur qui pardonne. Il y déploie la puissance de ses dons : le courage, la force, la paix, la joie. Il lui donne de vivre de l’amour même du Christ. Pourquoi cela ? Parce que l’offense subie – ou celle que nous infligeons aux autres –, n’est pas seulement la nôtre. Peut-être même n’est-elle pas d’abord la nôtre ! Elle est une blessure qui touche le Christ, c’est-à-dire Dieu lui-même. En pardonnant à ceux qui nous ont blessés, nous nous laissons traverser par la puissance réconciliatrice de la Croix et devenons disciples de celui qui nous appelle à nous aimer les uns les autres comme lui-même nous a aimés.

Or, le Christ n’a pas vécu pour lui-même. Il est mort et ressuscité pour nous. Il n’a pas posé de limite à son amour. Il ne nous a pas pardonné jusqu’à un certain point seulement, mais totalement, afin de nous réconcilier avec Dieu son Père. À notre tour, lorsque nous pardonnons de tout notre cœur, nous participons du même amour, vivant et mourant non pas pour nous-mêmes, mais pour nos frères, c’est-à-dire pour le Seigneur auquel nous appartenons.

Alors en ce dimanche, Jésus va s’avancer et se donner à nous. À nous aussi de nous avancer, d’aller vers ceux qui nous ont offensés, mais aussi vers ceux que nous avons offensés. En pardonnant, nous n’allons pas nous appauvrir, mais nous enrichir. Nous y gagnerons un ami, un parent, un frère… !

 

Dieu de tendresse et de pitié, tu nous aimes d'un amour sans mesure et tu ne te souviens pas de nos fautes. Nous te prions : apprends-nous à avoir pour nos frères et sœurs le même désir de pardonner de tout notre cœur. Nous serons ainsi fidèles à ton Alliance, en ton Fils Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de DOURWE Bernard
  • : Parlons de tout et de rien en toute vérité.
  • Contact

Profil

  • dourweber
  • Je suis ce que je suis.
  • Je suis ce que je suis.

Texte Libre

Recherche

Liens