Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 07:44

SOLENNITE DU SAINT SACREMENT B

1ere lecture : Ex 24, 3-8 ; Ps 115 ; 2eme lecture: Hb 9, 11-15 ;  Evangile : Mc 14, 12-16.22-26

Après la solennité de la Trinité, voici celle de la Fête-Dieu, fête du Corps et du Sang du Christ. Le Dieu que nous célébrons est le Dieu de l’Alliance (thème qui revient dans tous les textes de ce dimanche), et la révélation biblique culmine dans l’Alliance nouvelle scellée dans le sang du Christ. Inaugurée avec les grands personnages de l’Ancien Testament, dont Moïse (1ère lecture), l’Alliance du Seigneur avec son peuple devient parfaite en Jésus-Christ, « médiateur d’une Alliance nouvelle » (2ème lecture) : par son mystère pascal, dont nous faisons mémoire à chaque eucharistie, il donne vie à tous les hommes (Evangile).

Le Saint Sacrement est la célébration du don de Jésus-Christ aux hommes en son corps et en son sang comme nourriture et breuvage afin que ceux-ci aient la vie en abondance. Jésus, sous le signe du pain et du vin eucharistiés, donne sa vie aux hommes pour qu’ils reçoivent de sa Pâque toute grâce et tout bien.

Dans la première lecture extraite du livre de l’Exode, Moïse après avoir reçu le don de la loi offre en sacrifice de paix des holocaustes et il immole des jeunes taureaux afin de rendre concret l’alliance entre Dieu et les hommes. Par le sang versé, symbole de la vie, en signe d’alliance, Dieu assure la bienveillance à son peuple. Ce peuple ayant trouvé grâce auprès de Dieu est tenu à la fidélité à cette alliance. Moïse,  jouant le rôle de médiateur entre Dieu et Israël, va asperger le peuple de ce sang pour signifier le don de la vie reçue par Dieu.  Ce don de l’alliance au moyen du sang versé sera compris plutard comme une préfiguration du sacrifice unique et véritable de Jésus-Christ pour sceller une fois pour toute l’alliance entre Dieu et l’humanité.

Dans la deuxième lecture, l’auteur de la lettre aux  Hébreux présente Jésus Christ comme le grand prêtre par excellence, médiateur entre Dieu et les hommes qui établit l’alliance entre Dieu et les hommes par son sang versé sur la Croix. A la différence des grands prêtres de l’ancienne alliance qui offraient le sang des animaux en sacrifice d’expiation, de communion, et de paix extérieurement à eux, Jésus-Christ offre son propre sang pour la rémission de nos péchés. Il purifie par son sang nos cœurs et rend le culte véritable à Dieu. Ce sacrifice définitif scelle une fois pour toute l’alliance éternelle et véritable entre Dieu et les hommes et il devient le gage de notre salut. Désormais, plus besoin d’offrir des sacrifices d’animaux pour trouver grâce auprès de Dieu. Jésus-Christ grand prêtre sur la croix par son sang versé à tout assumé et a réconcilié l’humanité déchue avec le Dieu éternellement miséricordieux. Une histoire nouvelle se noue entre Dieu et les hommes. L’Eucharistie est désormais le signe visible de cette Nouvelle Alliance qui nous procure le salut éternel.

Dans l’Evangile soumise à notre méditation, Jésus-Christ, au soir de sa passion après avoir béni et rendit grâce à Dieu pour le pain venant de lui, le rompt et le donne à ses disciples comme son corps. Il en fait de même pour le vin qui devient son sang, le sang de l’alliance nouvelle versé pour la multitude. Manger ce pain c’est manger son corps et boire de ce vin c’est boire de son sang. Ce pain et ce vin il les offre comme nourriture et boisson de la vie éternelle. Aujourd’hui dans nos eucharisties comme hier au cénacle, le Christ réalise ce qu’il dit : nous sommes sauvés en communiant à sa Pâque jusqu’à ce qu’il vienne. En attendant son retour glorieux, il continue à se rendre présent à ses disciples sous les espèces du pain et du vin consacrés.

Célébrer la Fête-Dieu, c’est célébrer l’un des modes de présence du Christ ressuscité à son Église et à notre humanité. Présent dans sa Parole ou « lorsque deux ou trois sont réunis en son nom » (Mt 7), c’est en nourriture qu’il se donne à nous dans le saint Sacrement. Comme l’affirme Vatican II : « la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes» (PO 5).

Voilà qui, en écho à l’évangile de ce jour et à la prière eucharistique, nous recentre sur le mystère de Pâques-Pentecôte. Sous les espèces du pain et du vin, devenus son corps et son sang par l’action de l’Esprit Saint, le Christ se livre à nous et nous entraîne dans son offrande. Car, comme le fait remarquer saint Augustin, ce n’est pas nous qui absorbons et transformons cette nourriture, c’est elle qui nous fait devenir ce que nous recevons: le corps du Christ, donné au monde pour y «incarner» l’Amour et la compassion du Père. Comme nous le rappelle Maurice Zundel, «on ne communie pas pour soi » seulement, « mais avec toute l’humanité, avec toute l’histoire, avec tout l’univers ». «À travers la réalité eucharistique, à travers la présence du Christ, se constitue un dialogue secret et silencieux qui nous joint à Jésus au cœur de notre cœur, et au cœur du cœur des autres, dans une relation où notre être est engagé dans sa plus secrète intimité.»

Alors, quel que soit notre sentiment présent au moment de la célébration, nos soucis personnels, déposons-les devant Dieu pour accueillir le «Roi de toutes choses ». Car n’est-ce pas là se revêtir de « l’habit nuptial» qui réjouit le cœur de Dieu (Mt 22, 11) ?

Seigneur Jésus-Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion, donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta Rédemption. Toi qui règnes.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de DOURWE Bernard
  • : Parlons de tout et de rien en toute vérité.
  • Contact

Profil

  • dourweber
  • Je suis ce que je suis.
  • Je suis ce que je suis.

Texte Libre

Recherche

Liens