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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 11:51

QUATRIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

 

Sophonie 2,3 ;3,12-13 ; Psaume 145 ; 1 Corinthiens 1,26-31 ; Matthieu 5,1-12

Après la mise en scène de la mission de Jésus (dimanche dernier), voici le Sermon sur la montagne. Le texte des "béatitudes" est aujourd'hui le sommet de notre liturgie de la Parole. Il nous fait regarder toutes choses avec les yeux du Seigneur lui-même. Il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l'attendions pas: la pauvreté du cœur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution... Cette découverte humainement si paradoxale doit nous conduire à une immense action de grâce: notre faiblesse devient la matière première du Règne de Dieu. Les Béatitudes ne sont pas un tranquillisant spirituel destiné à nous faire accepter les difficultés de la vie présente dans l'attente d'une vie meilleure! Elles sont un appel qui nous est confié à nous qui avons reçu l'Évangile.

Le prophète Sophonie énonce dans ce passage une des lois fondamentales de la vie spirituelle : pour s’ouvrir à Dieu, il faut renoncer à soi, à l’orgueil, au mensonge, à l’égoïsme. Seuls les humbles vont à Dieu et sont accueillis par lui. Le prophète Sophonie nous parle d'un petit groupe de fidèles, qu'il nomme le «reste d'Israël». Comme cette appellation fut reprise tout au long de la Bible, jusqu'au temps de Jésus, il n'est pas étonnant qu'on la retrouve aujourd'hui pour parler... de nous ! Face à la diminution actuelle des pratiquants du dimanche, des baptisés, des mariés religieusement..., il est réconfortant de constater qu'un peuple, moins nombreux mais plus motivé, demeure, «reste», fidèle. Il ne faudrait cependant pas que nous nous contentions de notre situation de «petit reste» en la considérant comme normale. Cela pourrait justifier un repli frileux sur notre minorité, en oubliant que le Christ a vocation d'atteindre, par l'Eglise, tous les hommes, et pas seulement une petite «élite»...

Avec sa vigueur habituelle, Saint Paul dénonce la prétention de ceux qui, pour réussir, misent sur la sagesse et la puissance humaines ; il exprime sa conviction que les petits et les faibles sont en réalité les vrais sages et les vrais forts : Dieu est avec eux. Il a choisi ce qui est faible dans le monde pour confondre les puissants et les malins. Un tel message heurte de front, aujourd’hui comme jadis la « sagesse » des hommes. Bien plus, l’appel à la pauvreté dérange souvent l’idée que les chrétiens eux-mêmes se font de la grandeur et de la pérennité de l’Eglise. Pourtant, le « pauvre » selon la Bible s’en remet à la fidélité de Dieu dans l’espace précaire de son existence historique.

Jésus commence « le sermon sur la montagne » par la proclamation des Béatitudes : il dépeint ainsi l’idéal de vie dont ses disciples devront s’inspirer pour réaliser et réussir leur destinée. Elles constituent le code du vrai Bonheur. Certaines de ces «béatitudes» nous paraissent peu admissibles : heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux ceux qui sont persécutés... Il est vrai qu'on a pu dans le passé en déduire le contraire de ce que voulait dire Jésus. Et on a pu prêcher la passivité ou le dolorisme. Le christianisme nous demande de nous battre contre la misère et contre ce qui dans le monde provoque tant de larmes. Mais Jésus nous dit qu'il y a une vraie joie à nous sentir entre les mains de Dieu, quelles que soient nos épreuves. Chacun peut ressentir la force que donne un cœur en paix. Au nom de nos béatitudes, le chrétien a pu être accusé de masochisme. Mais la souffrance est un mal qu'il faut combattre sans relâche. Arrive pourtant le moment où l'on sent que la maladie va être victorieuse, quoi qu'on fasse. Puissions-nous alors être capables de dire «Père, je remets ma vie entre tes mains.»

Ces béatitudes sont la nouvelle loi que Jésus propose, loi que nous devons prolonger, réinventer chacun personnellement. L’ancienne loi n’était que provisoire, elle est cassée comme les tablettes de Moïse, avec Jésus nous devenons les législateurs de la nouvelle loi, c’est à nous en effet de réinventer chaque jour, concrètement au fil des événements le commandement d’amour pour le bonheur de tous.

 

Dieu notre Père, tu ouvres ton Royaume à tous ceux et celles qui te cherchent avec un cœur de pauvre. Que ta Parole nous donne faim de ce royaume de justice et de paix, où tu nous combles de ta joie, en Jésus, ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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