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1 mars 2018 4 01 /03 /mars /2018 20:58


1ere lecture Ex 20, 1-17, Ps 18, 2 lecture : 1 Co 1, 22-25, Evangile : Jn 2, 13-25


La liturgie de ce troisième dimanche nous offre de méditer sur le don de la loi de Dieu à son peuple dans la première lecture. Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous invite à accueillir la croix de Jésus comme sagesse de Dieu et dans l’Evangile, Jésus purifie le Temple en signe du Temple nouveau qu’il va instaurer par sa mort et sa résurrection.


Dans la première lecture, extraite du livre de l’Exode, Dieu fait alliance avec son peuple Israël à travers le don de la loi. Le décalogue, encore appelé les dix commandements, est donné sur le mont Sinaï après la libération d’esclavage d’Israël et sa sortie de l’Egypte. Ces articles de la charte d’alliance reposent sur la relation avec Dieu et la relation avec le prochain. Elle se veut la reconnaissance de Dieu comme étant l’Unique, à qui il faut rendre le culte véritable et l’engagement à vivre en harmonie avec le prochain dans le respect de sa personne, de sa dignité et de ses biens.

Ces commandements, loin d’aliéner le peuple est le signe de l’amour de Dieu. La liberté, condition première pour son établissement trouve sa pleine réalisation en son obéissance. Ce n’est qu’en la mettant en pratique qu’Israël sera heureux et trouvera grâce auprès de son Dieu. La loi du Seigneur nous rend ainsi libre à l’égard de Dieu et des hommes. Elle est source de vie et de bonheur, de sagesse, de jugement limpide, de droiture, de justice, et de pureté, plus précieuse et délectable que tout. Sa non-obéissance détériore les relations interpersonnelles en nous éloignant de plus en plus avec Dieu et les hommes. 


Le péché qui est l’expression par excellence de la désobéissance aux commandements de Dieu va créer une fois pour toute la distance et la séparation de l’homme avec Dieu. Le Christ Jésus va donc venir réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu en mourant sur la croix. Mais son sacrifice ne sera pas compris par tous les hommes. Pour les juifs en effet, dire que Jésus-Christ  est mort sur une croix pour le salut des hommes et il est ressuscité est un scandale. Pour eux, mourir pendu ou crucifié est une malédiction. Pour les païens par contre, c’est plutôt une folie car les grecs, bien avancés dans des réflexions philosophiques conçoivent la mort et résurrection comme étant irrationnelles et inadmissibles. C’est donc un scandale et une folie de dire que Jésus mort sur une croix est le Fils de Dieu. Dieu ne saurait d’après eux se faire homme et plus encore mourir sur une croix comme un vulgaire malfaiteur. C’est insensé. Contrairement à eux, Saint Paul, convaincu de son expérience de la rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas, nous invite à mettre notre espérance et notre fierté en ce Christ mort et ressuscité pour le salut de toute l’humanité. Par son sang versé,  pour la rémission des péchés, le monde est à jamais réconcilié avec Dieu qui se révèle là où les hommes ne voient que la honte et l’échec. 


L’acceptation de la vérité de la mort et de la résurrection de Jésus continue à heurter les esprits de nos contemporains. Plusieurs refusent d’admettre cette vérité indéniable de notre foi. Dans un monde enfreint au rationalisme et au matérialisme, l’homme cherche à admettre pour vrai ce qui est fruit d’une expérience pragmatique et vérifiable. Or la foi nous conduit à aller bien au-delà du rationnel et du sensible. Car Dieu ne saurait être objet d’une vérification scientifique/rationnelle.


Avant de s’offrir en sacrifice rédempteur, Jésus va purifier le temple en chassant les trafiquants et les marchands qui ont fait de la maison de son Père un lieu de trafic. Cette purification du temple, sera comprise par ses disciples, après sa mort et sa résurrection comme une annonce du Temple nouveau inauguré par sa résurrection. En purifiant le culte qui se pratique au temple, Jésus veut nous aider à retrouver la vraie signification de ce lieu. Le temple est la maison du Seigneur, une maison de prière, de rencontre du Seigneur et non pas un espace voué à toutes formes de pratiquent qui éloignent de Dieu. Il doit être débarrassé de tout ce qui n’est pas à son service et pour sa gloire. 


Au-delà du temple matériel, il conduit ses contemporains à un temple plus grand : le temple spirituel. Ce temple spirituel c’est son corps qui va connaître la mort puis la résurrection trois jours après. Le lieu de la présence de Dieu n’est plus un édifice, c’est désormais le corps du Christ. Toute la liturgie chrétienne n’existe qu’autour de ce Corps. Saint Paul dira aux corinthiens : « vous êtes le Corps du Christ » (1 Co 12, 27). Et le Christ nous associe à ce mystère en nous offrant une dignité d’enfant de Dieu par l’Esprit Saint « Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu  et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Co 3, 16-17). Ainsi, ce n’est pas seulement le « corps ressuscité » de Jésus qui est le nouveau Temple, mais le corps de chaque baptisé. Nous devons donc traiter nos corps comme étant des sanctuaires, des lieux de la rencontre et de la présence de Dieu.


Tu nous as fait don de la loi Seigneur afin qu’elle guide nos pas sur le chemin de la liberté des enfants de Dieu. Accorde-nous en ce temps de préparation de la célébration du mystère pascal de nous laisser instruire par elle. Ainsi, nous aurons la joie d’accueillir l’Evangile de la croix de  Jésus qui veut nous unir à son Corps mystique, Temple nouveau et gage de notre salut. Lui qui règne avec Toi dans l’unité du Saint Esprit un seul Dieu pour les siècles dans siècles. Amen.


Père Bernard DOURWE, RCJ.:

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 19:09

DEUXIEME DIMANCHE DE CAREME B 

1ere lecture : Gn 22, 1-2.9-13.15-18 ; Ps 115, 2eme lecture : Rm 8, 31-34 ; Evangile : Mc 9, 2-10

Nous célébrons le deuxième dimanche de Carême année liturgique B. La liturgie de ce jour nous invite à la confiance en Dieu et en Jésus-Christ en toute chose même dans les épreuves les plus difficiles. Les lectures de ce dimanche nous parlent de la marche de Pâques comme une véritable expédition. Elles nous amènent au sommet d’une montagne. Dans le premier texte, il s’agit de la montagne de Moriah ; c’est le lieu du sacrifice d’Abraham. Dans l’Evangile, c’est le Tabor, lieu où Jésus a été transfiguré devant ses disciples les plus proches. Et dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous renvoie à la montagne du Calvaire. C’est là que Jésus a été livré et crucifié pour nous. 

Dans la première lecture, Dieu demande à Abraham de lui offrir en sacrifice son fils Isaac.   Abraham sans aucune hésitation, obéit à la volonté de Dieu et se rend à la montage avec son fils bien-aimé pour accomplir la volonté de Dieu. Cet abandon total d’Abraham, homme de foi au projet de Dieu  va plaire à Dieu. C’est pourquoi Dieu, loin de vouloir en sacrifice la vie humaine, va récompenser Abraham par une abondante bénédiction. Il aura, grâce à sa foi, la joie d’une progéniture en abondance.

Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous laisse entrevoir le sacrifice du Christ comme rédempteur. Dieu qui n’a pas voulu le sacrifice d’Isaac accepte celui de son Fils bien-aimé pour le salut de l’humanité. L’obéissance du Fils va plaire au Père. Et le Père en retour va le ressusciter après sa mort. Sa résurrection est le gage de notre vie éternelle puisque le Fils siège à la droite du Père où il intercède pour nous et veut nous introduire dans sa Gloire. C’est pourquoi nous n’avons aucune raison de craindre quoique ce soit car le Seigneur est avec nous.

L’Evangile de la transfiguration proposé à notre méditation est un dévoilement de la gloire du Fils de l’homme et une préfiguration de notre gloire avenir. Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean pour les conduire à la montagne. Sous leurs yeux, il devient resplendissant et les disciples sont émerveillés par ce qu’ils voient et par la présence de Moïse et d’Elie qui sont là et s’entretiennent avec lui. Moïse représente la loi et Elie les prophètes. Ils se rejoignent dans cette rencontre avec Dieu. 

Cette rencontre veut préparer les disciples à ce qui va suivre. Aujourd’hui, ils voient son visage transfiguré. Dans quelques jours, ils le verront défiguré. Ils sont invités à lui faire confiance quoi qu’il arrive. Sur la montagne Dieu le Père se manifeste et invite les disciples à l’écoute de Jésus. Cette écoute sans restriction doit également se réaliser à travers l’épreuve de la passion.

Jésus, Fils du Dieu vivant se prépare à accueillir l’évènement de sa passion et sa Pâques. A travers la transfiguration, il invite les disciples à garder confiance face aux épreuves qu’ils devront affronter. Le chemin qui conduit à la gloire de la résurrection est parsemé de nombreuses épreuves et surtout d’une croix à porter. Nous sommes appelés à passer par des chemins pierreux, à affronter de nombreuses épreuves. Ces différentes épreuves visent à nous fortifier dans notre foi, à nous unir davantage au Seigneur victorieux de la mort par sa passion.

L’identité du disciple est inséparable de la présence des souffrances, des épreuves et de la gloire avenir. Notre vie est une longue marche vers la Pâques du Seigneur. Avec lui,  nous devons prendre le chemin du mont Tabor pour contempler sa Gloire mais aussi nous devons apprendre à redescendre sur la plaine pour affronter les joies et les peines quotidiennes.

 Une vie chrétienne sans souffrance n’en est pas une. Mais elle ne doit pas seulement s’arrêter aux malheurs. En effet, au bout de notre marche se trouve la gloire resplendissante des enfants de Dieu. Le pape François constate dans Evangeliun Gadium 6: « Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques. » Ils «  deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’ils doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller ».  L’expérience de la transfiguration doit nous accompagner dans toute situation de notre vie. Nous devons avancer en ayant le regard tourné vers le Seigneur. Rien ne doit nous séparer de l’Amour de Dieu. 

Tu nous as dit, Seigneur d’écouter ton Fils bien-aimé ; fais-nous trouver dans ta parole les vivres dont notre foi a besoin : et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire et la force pour accueillir et vivre les épreuves quotidiennes afin de parvenir à la gloire de sa résurrection. Par Jésus le Christ Notre Seigneur.

 

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 20:38


1ere lecture Gn 9, 8-15 ;  Ps 24 ; 2eme lecture 1P3, 18-22 ;  Evangile Mc 1, 12-15
Nous célébrons en ce dimanche le premier dimanche du carême. Débuté mercredi dernier avec l’imposition des cendres, le carême est le temps par excellence de la conversion. Durant quarante jours les chrétiens sont appelés à faire l’expérience de la rencontre avec le Seigneur qui nous conduit au désert pour écouter Dieu nous parler et faire l’expérience de la conversion véritable en lui redonnant toute sa place dans nos vies. Le Pape François nous invite à vivre ce carême 2018 sous le thème « à cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira » Mt 24, 12.  Nous sommes donc appelés à préparer la Pâque, évènement fondamental de notre salut en disposant nos cœurs à la prière, à l’aumône et à la pénitence en revenant au Seigneur de tout notre cœur et de toute notre vie. La liturgie de ce jour nous offre de méditer sur l’alliance faite entre Dieu et Noé et la tentation de Jésus au désert.


La première lecture, extraite du livre de la Genèse nous permet de méditer sur l’alliance faite entre Dieu et l’humanité par la médiation de Noé. Après que le mal a eu l’emprise sur la création. Dieu a voulu purifier celle-ci à travers le déluge. Mais après quarante jours de pluies incessantes, Dieu renonce dans son amour inlassable à détruire la terre. Il va donc faire alliance avec Noé. Noé devient le chef d’une humanité nouvelle et le dépositaire des promesses de salit  que rien, jamais n’ébranlera. Le mal est toujours dévastateur de l’humanité. L’alliance signe d’amour inlassable de Dieu envers les hommes vise à restaurer la dignité humaine car l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Le péché revêt d’un masque de laideur notre humanité. Nous sommes appelés par tous les moyens provenant de la grâce divine à combattre le mal au sein de la création. Le temps de carême est donc une période d’intense combat contre le mal qui détruit notre existence et nous empêche de vivre en communion d’amour avec notre Créateur. 
Dans notre monde marqué par la recrudescence  de violence et du péché, la stabilité de la nature et la paix entre les hommes sont assurées par la patience de Dieu. Il aurait mile raisons d’entrer en colère mais il la suspend pour faire alliance avec nous toute en nous appelant à la fidélité à son amour.


Saint Pierre dans la deuxième lecture fait une relecture chrétienne du récit du déluge.  Par Jésus, le juste mort et ressuscité, l’humanité entière est sauvée de la multitude des péchés qui submergeait comme un déluge. Le déluge, qui engloutit autrefois les pécheurs et laissa les justes sains et saufs, est une figure du baptême qui nous fait passer de la mort à la vie. Immergés dans les eaux du baptême,  nous passons de la mort à la vie avec le Christ monté aux cieux. Notre baptême nous engage sur le chemin nouveau, chemin du salut où nous faisons l‘expérience du salut apporté par Jésus-Christ.


Ce chemin nouveau doit nous conduire au désert pour faire l’expérience de la tentation de Jésus. Dans l’Evangile en effet, après son baptême, Jésus est conduit par l’Esprit au désert, milieu hostile par la présence des bêtes sauvages, assauts de Satan mais également lieu de la rencontre avec Dieu. Là-bas, il fait quarante jours de prière et de jeûnes. Investi par l’Esprit pour proclamer la Bonne Nouvelle, Jésus, nouvel Adam, réalise ce qu’il annonce : les puissances du mal, symbolisées par les bêtes sauvages, sont terrassées, grâce à Dieu et à ses anges. Au sortir de cette épreuve, il était prêt pour proclamer la Bonne Nouvelle : « les temps sont accomplis : le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Une nouvelle création commence, Satan est vaincu. Jésus a triomphé de lui, le règne de Dieu est présent au milieu de nous.


Le peuple de Dieu affronté maintenant aux tentations du désert sortira vainqueur en celui qui nous rend forts. Mais ce peuple est invité à se convertir, à prendre un chemin nouveau de vie, à rejeter le mal sous toutes ses formes pour se mettre au service de Dieu qui fait alliance avec nous. Lié au baptême de Jésus, l’épisode de la tentation esquisse notre propre itinéraire de carême. Au cours de notre Exode, il faut apprendre à nous convertir, c’est-à-dire à croire que Jésus est le commencement de la Bonne Nouvelle, afin de triompher du mal sous la conduite de l’Esprit. 


Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus-Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit un Seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen.


Père Bernard DOURWE, Rcj.

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10 février 2018 6 10 /02 /février /2018 22:53

1ere lecture Lv 13, 1-2.45-46 ; Ps 101 ; 2eme lecture 1 Co 10, 31-11,1 ; Evangile Mc 1, 40-45

La liturgie de ce sixième dimanche nous met en face de la maladie de la lèpre. Longtemps considérée comme une maladie dangereuse et qui obligeaient une mise en quartenaire du lépreux,  la lèpre a une signification nouvelle avec Jésus.

En raison de son caractère mystérieux et dégradant, la lèpre évoquait le péché et ses profonds ravages. Ceux qui en étaient atteints en Israël devaient habiter à l’ écart, voiler leur visage, crier « impur ! Impur ! » Pour signaler leur approche afin que tous s’éloignent au plus vite. Cette méthode d’exclusion et de mise en quarantaine visait à épargner le groupe d’une éventuelle contagion. Les lépreux étaient donc condamnés à vivre à l’écart en vue du bien de la population car aucun traitement n’était possible. Ils étaient bannis de la société. En raison de leur maladie, on les considérait comme impurs. Ils représentaient un danger dont il fallait absolument se protéger. Ils étaient donc obligés de partir loin de leur famille et de leur milieu de vie. Ils se trouvaient donc condamnés à la solitude et au désespoir.

Cette exclusion physique avait bien des répercutions morales, affectives et psychiques. En effet, il n’y a pas plus grande souffrance que de se savoir exclu du groupe, mis à l’écart pour n’importe raison qui soit valable. A lire les attitudes de notre société, il y décrypte de nouvelles formes de lèpres. Bien que soigner la lèpre est devenu une réalité possible, de nombreux hommes et femmes font l’expérience de l’exclusion au sein de la société. 

Contrairement à ses contemporains, Jésus va se rapprocher d’un lépreux  qui cria vers lui afin de lui restaurer sa dignité. Jésus ne se dérobe jamais à la souffrance et au mal. Il veut communier à la détresse de l’homme pour le libérer. Il est le bon Pasteur qui ne cesse de partir à la recherche de la brebis perdue. Avec lui, le mal n'a pas le dernier mot. L'Évangile nous le montre circulant vers les lieux inhabités : arrive un lépreux qui s'agenouille devant lui et qui le supplie : "Si tu le veux, tu peux me purifier." À travers cette prière, il confesse deux choses : son impureté et la puissance du Seigneur. Et il en implore une troisième : le bienfait.

 Jésus laisse le lépreux venir jusqu’à lui. Bouleversé de piété envers cet homme qui l’implore à genoux, il étend la main, le touche et le guérit. Jésus manifeste le visage miséricordieux au lépreux et à toute personne qui se tourne vers lui avec confiance. Il attend en retour une foi profonde qui ne se fonde pas sur les ouï-dire. Mais sur l’expérience de la rencontre personnelle avec lui. C’est pourquoi il interdit au lépreux d’aller raconter l’expérience de sa guérison. Mais ce dernier ne peut s’empêcher de proclamer sa guérison miraculeuse si bien que Jésus fuit désormais les villes. Par cette guérison, Jésus restaure l’intégrité physique du lépreux mais lui offre aussi de pouvoir avoir une vie sociale et une pratique religieuse. L’homme est guéri dans toutes ses dimensions. 

Beaucoup pensaient encore que leur maladie était la conséquence de leur péché ou du péché de leurs parents. C’était comme une punition de Dieu : Jésus va bouleverser cette vision et donner sa préférence à tous ceux qui sont rejetés.
Mais quand nous lisons l’évangile, nous pensons à d’autres exclus d’aujourd’hui. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont mis à l’écart. Pour certains, c’est parce qu’ils représentent un danger dont il faut se protéger. Pour d’autres, c’est parce qu’ils nous mettent mal à l’aise. Nous n’oublions pas  la course au profit qui fait que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ; Pensons aussi à la montée du racisme, du chômage et de la précarité. D’autres sont exclus à cause de leur passé et de leur réputation ou encore parce qu’ils ont fait un séjour en prison. La société les enfonce et ne leur laisse aucune chance.

Ce que Jésus a fait autrefois en terre de Palestine, il le continue aujourd’hui. Il nous rejoint dans toutes les lèpres qui bouleversent notre vie et celle de notre monde : lèpres corporelles, les maladies, les cancers, le sida, l’alcoolisme, la drogue… Il y a aussi les lèpres psychologiques et morales qui ont fait des nœuds dans les  cœurs : nous pensons aux divorces, aux avortements. Nous chrétiens, nous n’oublions pas la lèpre du péché qui nous ronge et nous enferme sur nous-mêmes. Quelle que soit notre situation, l’évangile de ce jour nous montre un lépreux qui nous apprend à nous tourner avec confiance vers le Seigneur. Lui seul connaît vraiment notre détresse et peut nous relever.

Aujourd’hui, Jésus nous entraîne vers l’essentiel l’amour du prochain. Il se fait proche de celui qui est dans le besoin pour le restaurer dans sa dignité. Depuis notre baptême, nous sommes membres du Corps du Christ. Nous avons tous  pour mission d’être Jésus auprès des autres. Nous sommes tous appelés à aimer et à rayonner son amour audacieux et libre. En ce dimanche, nous pensons à tous ceux qui sont au service de la santé et qui donnent le meilleur d’eux-mêmes à cette cause : le Service Evangélique des malades, les aumôneries d’hôpitaux, de cliniques et de maisons de Retraite, les médecins, les infirmiers et infirmières, les familles et même les malades (car il y a toujours plus malade que soi). A travers tous ces gestes d’accueil et de service des uns et des autres, c’est l’amour du Christ qui doit rayonner.

Saint Paul nous fait entendre le message qu’il adressait aux chrétiens de Corinthe : « Mon modèle c’est le Christ. » Cette parole caractérise tout chrétien. Comme lui, nous avons tous à prendre le Christ pour modèle. La loi d’amour qu’il est venu instaurer est bien plus forte que tous les interdits imposés par la société. Quand Jésus touche le lépreux, c’est Dieu qui abolit toutes les distances. C’est le Père qui se fait proche pour le remettre dans le monde de la vie et des autres.  

Seigneur, comme autrefois tu étendis la main au lépreux pour lui apporter guérison et par  là le réinséré dans la société, viens encore aujourd’hui au secours de notre monde qui souffre de nombreuses formes de lèpres. Etends ta main miséricordieuse sur nous afin que nous nous redécouvrons être aimés de toi et que nous annoncions à l’humanité cet amour infini pour tout homme sans aucune discrimination. Amen.

Père Bernard DOURWE, Rcj.

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 22:21


1ere lecture Jb 7, 1-4.6-7 ; Ps 146 ; 2eme lecture 1 Co 9, 16-19.22-23, Evangile Mc 1, 29-39.

Nous célébrons le cinquième dimanche ordinaire année liturgique B. La liturgie de ce dimanche nous met à face de deux mystères : celui du mal et celui de la mission et de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Devant l’expérience de la fragilité humaine qui suscite de nombreuses interrogations, Dieu vient à nous comme la réponse ultime à nos souffrances. Il ne supporte pas voir les hommes vivre dans un état de désespoir, accablés par les maladies et les situations sans issues.


Pourquoi la souffrance ? Pourquoi le juste et l’innocent souffrent-ils ? Ces questions qui alimentent le livre de Job semblent sans réponses pour notre entendement. Le mal et la souffrance se présentent à nous comme un mystère qui ne cesse de nous échapper. Notre vie est marquée par la finitude, la fragilité. Nous faisons les expériences de la maladie, de la vulnérabilité, des échecs, des incompréhensions et nous cherchons sans cesse à comprendre ce qui nous arrive, à saisir  la cause de nos misères et à y apporter des réponses existentielles. Mais notre intelligence se trouve limitée en face de ce mystère. Comme Job, la voie de sortie réside dans la foi et la confiance en Dieu : « Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle ». C’est l’ouverture à Dieu qui peut nous permettre de sortir de cette aporie. En effet, Dieu ne supporte pas de voir ses créatures en difficultés. Il est là pour nous sauver en venant à notre secours. C’est lui qui nous fortifie dans nos faiblesses et dans les épreuves. C’est lui notre espérance et notre salut.

L’expérience de Dieu qui vient à  notre secours doit nous mettre en mouvement. Nous sommes appelés à l’instar de Saint Paul à nous donner entièrement pour la cause de l’Evangile. Les souffrances de l’humanité ne doivent pas  nous laisser indifférents. Nous devons  partager « la faiblesse des plus faibles pour les gagner » au Christ. Nous devons nous faire tous en tous pour les sauver. C’est pourquoi l’annonce de l’Evangile est pour nous une obligation qui nous incombe. Chacun de nous doit prendre à cœur l’annonce de la Bonne Nouvelle pour que nous soyons tous sauvés. C’est à travers nous que Dieu vient en aide à notre prochain qui fait l’expérience de la souffrance. Nous ne devons donc pas être indifférents aux cris de l’humanité. 

Jésus Fils de Dieu, venu nous sauver et nous conduire au Père va également se pencher sur les misères de l’humanité. Marc dans l’Evangile de ce jour nous décrit de façon concrète les gestes de salut opérés par Jésus. Après avoir enseigné avec autorité, suscitant l’émerveillement de ses auditeurs, Jésus va à la rencontre de l’humanité souffrante. Loin d’apporter des réponses à la question de l’origine ou de la cause du mal, il relève ceux qui sont accablés par le poids de la maladie. De nombreux malades viennent à lui pour retrouver la guérison. En lui, Dieu se fait proche de l’homme pour lui donner réconfort, soulagement et libération de toutes formes d’esprits qui l’empêchent de correspondre à sa dignité d’enfant de Dieu. Il ne veut pas seulement guérir les corps mais aussi les cœurs. Car nos véritables souffrances ne sont pas d’abord physiques mais affectives, psychiques et spirituelles. La guérison appelle donc à une ouverture à la foi, à un service sas cesse croissant de Dieu et du prochain à l’exemple de la belle-mère de Pierre.


Après avoir accompli des signes et des prodiges, Jésus se retire pour aller prier. Ce retrait est une invitation à savoir toujours nous ressourcer en Dieu. Toutes nos activités doivent trouver sens dans notre relation véritable envers notre Créateur. C’est par lui que nous sommes ce que nous sommes. C’est pourquoi se retirer pour le rencontrer dans la prière est un signe de notre reconnaissance pour ses merveilles dans notre vie. L’énergie reçue dans la prière renouvelle notre dynamisme dans l’annonce de l’Evangile qui est une urgence, un impératif. 


Devenir disciple du Christ, c’est participer aux souffrances de l’humanité en partageant les peines et les joies de notre monde. C’est s’engager de façon concrète à éradiquer autour de nous tout ce qui est obstacle à la réalisation de l’homme. C’est se connecter sans cesse au Seigneur dans la prière et après s’être ressourcé en Dieu, devenir un apôtre infatigable de la Bonne Nouvelle dans ce monde qui souffre tant de mauvaises nouvelles.


Seigneur, tu es le Dieu qui vient à notre secours à chaque fois que nous crions vers toi. Jette encore aujourd’hui ton regard miséricordieux sur nos souffrances et nos malheurs afin que ta Bonne Nouvelle, source de joie retendit dans notre monde et nous apporte la grâce, la paix  et le salut. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Père Bernard DOURWE, Rcj.

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 22:37


Première lecture  1S 3, 3b-10.19 ; Psaume 39 ; Deuxième lecture 1 Co 6, 13b-15a.17-20 ; Evangile Jean 1, 35-42


Nous célébrons en ce dimanche le deuxième dimanche du temps ordinaire année liturgique B. la liturgie de ce dimanche nous offre de méditer sur le mystère de la vocation. Samuel dans la première lecture tout comme les premiers apôtres dans l’Evangile de ce jour sont tous appelés à adhérer au projet salvifique de Dieu qui ne cesse de nous appeler encore aujourd’hui à être à sa suite pour demeurer en lui. Chacun d’eux se fait aider dans le discernement afin de répondre positivement à leur vocation, don gratuit de Dieu qui veut nous associer à sa mission rédemptrice de l’humanité.


Le jeune Samuel alors qu’il est au service du prêtre Eli entend trois fois de suite la voix de Dieu l’appelant. Son maitre va l’aider à répondre à l’appel de Dieu afin d’être disponible à son projet pour lui. Dans la vocation, Dieu est toujours le premier à prendre l’initiative pour venir à notre rencontre. « Ce n’est pas d’une volonté humaine qu’est jamais venue une prophétie, c’est poussé par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » 2 Pierre 1, 21.

Personne ne s’appelle. Dieu est le premier à prendre l’initiative pour  appeler par le nom propre. Il attend une réponse libre de ceux qu’il appelle. Mais la réponse implique un discernent. C’est le rôle que va jouer le prêtre Eli dans la vocation du jeune Samuel qui n’était pas encore habilité à distinguer la voix de Dieu de celle de son maitre. Dans tout cheminement vocationnel, dans toute décision à prendre, dans tout choix de vie, le discernement est une clé maitresse pour pouvoir faire un choix qui correspond à la volonté de Dieu. Après avoir discerné, il est capital de se rendre disponible et de s’engager pour correspondre aux attentes de Dieu à notre égard. C’est toujours une histoire personnelle, faite des réponses quotidiennes aux sollicitations incessantes et souvent imprévues de Dieu: « parle Seigneur ton serviteur écoute ».


L’engagement au service de Dieu qui appelle implique un don total de tout son être. C’est pourquoi Saint Paul exhorte les Corinthiens à fuir toute pratique qui pourrait souiller leur corps. En effet, par leur consécration, ils sont devenus le Temple de l’Esprit Saint, la demeure de Dieu. Or Dieu ne saurait prendre plaisir à résider dans ce qui est souillé. Il est en effet le Dieu Saint. Nous devons donc lui réserver un accueil digne à travers notre manière de traiter notre corps qui est membre du Christ. Car « notre corps n’est pas fait pour l’impureté, il est pour le Seigneur Jésus, et le Seigneur est pour le corps. » Ce corps est le lieu où Dieu doit manifester sa gloire. Nous sommes donc appelés à avoir un regard positif sur notre corps contrairement à certaines théories qui font de celui-ci la prison de l’âme, lui donnant ainsi une connotation négative.


L’expérience de la vocation comme don de Dieu trouve également son écho dans l’Evangile de ce jour. Jean Baptiste après avoir présenté à ses disciples, Jésus-Christ comme étant « l’Agneau de Dieu », s’incline et s’efface humblement afin que ceux qui aillent à la suite de ce dernier. L’expérience du « venez et voyez » proposée à ses deux disciples curieux de savoir sa demeure, sera fondamentale pour commencer un chemin nouveau dans l’Alliance Nouvelle. Cette rencontre fondamentale avec le Fils de Dieu qu’ils ont longtemps désiré et attendu, marquera pour toujours ces deux disciples qui aussitôt deviendront à leur suite des missionnaires parce que bouleversés positivement par sa présence. André en effet va aller partager la joie de sa rencontre du Messie à son frère Pierre qui, à son tour va se hâter à rejoindre le Seigneur et  Jean se souviendra du moindre détail de ce jour particulier.


La vocation, initiative de Dieu dans son amour insondable et réponse de l’homme dans sa totale liberté, nous met toujours en mouvement. Dieu nous appelle à être avec lui, à faire à lui, à cheminer avec lui vers la Vie en abondance. Son appel est une bonne nouvelle pour notre humanité. Cette joie de sa rencontre doit être partagée avec tout homme et les hommes. D’où l’ouverture à la mission et au service de tous. Etre avec le Christ, c’est être un missionnaire de la bonne nouvelle non pas seulement en parole mais aussi et surtout à travers le témoignage de vie qui doit refléter notre appartenance au Christ dans la radicalité évangélique. 


Merci Seigneur pour tant d’hommes et de femmes que tu appelles à être avec toi. Accorde-nous de savoir toujours répondre positivement avec empressement et enthousiasmes aux multiples appels de l’Esprit. Ainsi, nous aurons la joie d’être avec toi et d’aller communiquer à tous les hommes nos frères l’expérience et la joie de ta rencontre. Toi le vivant pour les siècles des siècles. Amen.

Père Bernard DOURWE, Rcj

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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 23:10

  Nativité du Seigneur 

« Un enfant nous est né, un fils nous est donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on l’appelle Messager de Dieu ».

 Après quatre dimanches de préparation, nous sommes joyeux de célébrer en ce jour solennel, jour de fête et de joie, la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le ciel et la terre chantent gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. Le mystère longtemps annoncé, attendu et préparé se réalise devant nos yeux. Le Verbe fait chair habite parmi nous. Les textes liturgiques proposés à notre méditation sont extraits pour la première lecture du livre d’Is 52,7-10. Le psaume est le Ps 97, la deuxième lecture est celle de la Lettre aux Hébreux 1, 1-6 et l’Evangile est celui de Jn 1, 1-18. 

Nous avons pris des jours, des semaines pour nous préparer spirituellement à l’accueil du Fils de Dieu à travers des recollections, des neuvaines, des dévotions variées. Nous sommes passés par des exercices de mortifications, d’ascèses en cherchant à nous convertir afin que le Verbe de Dieu nous trouve disposé à l’accueillir. Notre joie est donc grande aujourd’hui. Car notre rédempteur est parmi nous. Noel, loin d’être la fête des tout-petits ou des enfants, loin d’être une fête profane qui se limiterait aux questions de nourriture, de boisson, de vêtement, ou de réjouissances populaires et désordonnées est la célébration du grand mystère de notre Salut. Notre salut devient une réalité. Car Dieu est désormais présent au milieu de nous. Et sa présence ne saurait nous laisser indifférents.

C’est pourquoi dans la première Lecture extraite du Livre d’Isaïe, Israël exulte de joie pour le messager de Dieu qui parcourt les montagnes pour annoncer la paix et la Bonne Nouvelle du salut. Après de nombreuses déceptions humaines et la ruine d’Israël, Dieu lui-même vient consoler son peuple et lui apporter la joie. Lui le Dieu d’amour manifeste son salut à toutes les nations. Personne ne saurait être épargné de cet amour incommensurable. Avec le Seigneur c’est toujours la joie. Point de place ne doivent être cédés à la tristesse, au découragement, au désespoir. 

Par la naissance de Jésus-Christ, la Lettre aux hébreux, nous révèle que Dieu commence les temps nouveaux. Après le temps de la longue attente, de la préparation, des promesses et de conversion, voici le temps de la grâce où Dieu nous comble grâce après grâce. Autrefois, il parlait par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées. Maintenant en Jésus-Christ, son Fils unique, Dieu s’est fait l’un de nous. Il l’a établi héritier de toutes choses, lui qui est au-dessus de toute la création et les créatures visibles et invisibles. Au-delà de nos attentes, à notre grande surprise, Dieu s’est fait proche de nous afin que nous soyons proches de lui. Par l’incarnation du Verbe, les hommes ne sont plus abandonnés à eux-mêmes, aux forces ténébreuses et à la damnation. 

Saint Jean dans son prologue, nous offre de contempler le Verbe qui se fait chair afin de demeurer parmi nous. Le Verbe qui était au commencement et par qui tout a été fait vient illuminer nos ténèbres. Car il est la lumière véritable qui conduit les hommes à la lumière. Jean Baptiste lui rend témoignage en le reconnaissant comme le sauveur de tous les hommes qui nous offre la grâce de connaitre Dieu. 

Célébrer la naissance de Jésus c’est donc célébrer la victoire de la lumière sur la vie, c’est célébrer notre salut. C’est prendre conscience de notre vocation de fils de lumière pour ensuite communiquer la lumière à l’humanité qui aime bien rejeter les œuvres de lumière au profit des œuvres ténébreuses. Ainsi, Noel ne saurait avoir de sens si nous continuons à mener une existence de ténèbres, si nous continuons à être des obstacles à la vie des autres. A cause de notre foi en Jésus Verbe incarné, Fils de Dieu et lumière du monde, nous devons nous mettre en mouvement pour la rédemption de tout homme et de tout l’homme. Noel aura donc un sens dans ma vie si je cesse d’être complice des injustices sociales au profit d’une lutte incessante pour la justice pour tous ; si le pauvre, l’orphelin, la veuve, l’étranger, l’affamé, l’assoiffé, trouvent place dans ma vie. Jésus ne nait pas aujourd’hui dans des lieux lointains, ni de façon spéculative. Il nait dans le concret de nos vies. Sa naissance doit avoir des répercussions sur tout notre être, sur notre façon de parler, de penser, d’agir. 

En cette solennité de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, tournons-nous donc vers Dieu notre Père afin qu’il nous fasse grâce d’accueillir son Fils dans nos vies.

Père, toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli dans sa dignité, fais-nous participer à la divinité de ton Fils, puisqu’il a voulu prendre notre humanité. Lui qui règne'

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

 

 

 

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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 23:03

Fête de la Sainte Famille B

La Sainte Famille est le nom donné à la famille formée par Jésus de Nazareth et ses parents, Marie et Joseph. Elle est citée en exemple par l’Eglise pour toutes les familles. « Les bergers vinrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une crèche ». La fête liturgique célébrant cette Sainte Famille de Nazareth fut instaurée par l’Eglise en 1893. Elle a lieu le dimanche qui suit le 25 décembre, entre la fête de Noël (25 décembre) et la solennité de Marie Mère de Dieu (1er janvier). A Noël, c’est le mystère d’un Dieu qui  se fait homme que l’on médite. Le dimanche qui suit immédiatement Noël, la liturgie invite à célébrer ce mystère dans sa réalité concrète et quasi quotidienne : Le Verbe se fait chair, il naît et vit dans une famille qui ressemble à toutes les autres. Et cette famille nous est donnée en exemple. Dieu peut venir habiter chez nous, au milieu de nous.

Les textes liturgiques proposées en ce jour sont extraits pour la première lecture du livre de la Genèse chapitre 15 verset 1 à 6 et chapitre 21, verset 1 à 3. Le psaume est le ps 104, la deuxième lecture est extraite de la lettre aux hébreux chapitre 11, verset 8 à 19 et l’Evangile nous provient de Luc chapitre 2 versets 22 à 40. Ce dimanche de la fête de la Sainte Famille nous garde dans l’esprit de Noël. C’est toujours le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu qui est devant nos yeux. Les textes des lectures et de l’Évangile de ce jour mettent en scène des personnes qui ont en commun une foi à toute épreuve dans la Parole de Dieu. Abraham et Sara dans la première et la seconde lecture sont enracinés dans une attente ouverte dont ils ne connaissent pas les contours de réalisation. Siméon et Anne, dans l’évangile touchent de leurs mains le salut de Dieu dans l’enfant que Marie et Joseph portent au temple.

Dans la première lecture, la question de la progéniture préoccupe Abraham qui, dans sa vieillesse n’a pas encore une descendance pour le remplacer. Mais Dieu éternellement fidèle comble son attente en lui donnant un Fils. Abraham et Sara après des épreuves sont consolés par la venue dans leur vieillesse d’Isaac, fils de la promesse qui fera désormais leur joie. Avec lui, débute la longue descendance des fils de l’Alliance, dont Jésus sera l’aboutissement et le sommet.

Dans un contexte où la progéniture est un signe concret de bénédiction, ne pas avoir d’enfant ou être stérile est considéré comme un abandon de Dieu ou une malédiction. Pourtant, par la foi, notre espérance doit être de toujours. Désormais, Abraham sera le père d’une lignée sans fin des enfants dans la foi. Confirmant ainsi la bénédiction promise par Dieu d’une génération aussi nombreuse que les Etoiles dans le ciel. Il ouvre ainsi la famille des enfants de Dieu grâce à son obéissance dans la foi.

La foi d’Abraham, digne d’éloge trouve échos également dans la deuxième lecture. La lettre aux hébreux nous présente Abraham comme notre père et modèle dans la foi. Grâce à sa foi, il a pris des chemins inconnus pour se mettre à la suite de Dieu sans savoir où il allait. Malgré les nuits de la foi, des longues attentes de la promesse, il été confiant en Dieu qui lui donnera une descendance. C’est par cette même foi qu’il va remporter l’épreuve du sacrifice de son fils Isaac. Et la récompense de cette vie totalement donnée à Dieu en toute confiance lui vaudra une bénédiction éternelle.

L’Evangile de ce jour nous offre de contempler la Sainte famille de Nazareth au temple. Cette famille qui ne se veut pas extraordinaire dans son vécu se rend au temple pour présenter le petit enfant Jésus à Dieu tel que prescrit par la loi. Ils ne se dérobent pas des prescriptions religieuses. En toute simplicité et dans leur pauvreté manifestée par l’offrande d’un couple de tourterelles, offrande réservée aux pauvres, Marie et Joseph offrent à Dieu ce qu’ils ont de meilleur et de précieux : Jésus petit enfant. Jésus est donc consacré en plénitude au Seigneur dès sa naissance et toute sa vie durant sera l’expression de cette consécration. Conduis par l’Esprit Saint, le vieux Siméon et la prophétesse Anne, prophétisent et rendent grâce à Dieu pour cet enfant lumière des nations, qui sera la cause de la chute et du relèvement de beaucoup en Israël, signe de division et gloire du peuple. 

 La célébration de la Sainte Famille a toute sa pertinence en ce monde qui connait de nombreuses crises familiales. De nombreuses familles sont désunies. On assiste à un nombre de plus en plus croissant des cas de divorces, au phénomène des familles monoparentales. L’éducation familiale est aujourd’hui hypothéquée par de nombreuses théories qui mettent en mal le bien-être familial. Nos familles ont plus que jamais besoin de s’inspirer de la Sainte Famille unie dans la foi, dans la fidélité à Dieu, dans la soumission à la volonté de Dieu et dans l’amour. Ensemble Abraham et Sara, Joseph et Marie dans la foi se rendent disponibles à l’accueil de la vie. Siméon et Anne ne peuvent que rendent témoignage des merveilles de Dieu qui fait don d’Isaac et Jésus. 

Jésus, bien qu’étant fils de Dieu ne conteste pas l’ordre établit. Il suit les lois humaines. Il est docile à ses parents. Au cœur de leur famille, ils accordent la priorité à Dieu même lorsque surviennent des épreuves. Le refus de la priorité à Dieu engendre aujourd’hui dans nos familles de nombreux conflits et tensions entre les membres. Nous ne savons plus faire confiance au Seigneur devant les situations impossibles et incompréhensibles, nous ne savons plus également être ensemble comme étant fils et filles d’un même Père. Pourtant notre unité véritable se réalise en Dieu. Tournons-nous donc vers le Seigneur pour lui présenter nos familles qui ont plus que besoin de lui aujourd’hui.

Seigneur nous te présentons nos différentes familles, à l’exemple d’Abraham et Sara, de la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph, accorde-nous d’être unis, fidèle à ta volonté, docile entre nous et confiant en toute chose. Donne-nous de savoir nous tourner vers toi afin d’accueillir ta volonté dans nos vies. Ainsi nous aurons la joie d’être uni à toi le vivant qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen 

 Père Bernard Dourwe, Rcj

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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 22:56

 

Première lecture Is 60, 1-6, Ps 71 ; Deuxième lecture Ep 3, 2-3.5-6 ; Evangile Mt 2, 1-12

Le mystère de Noel nous offre de contempler l’Incarnation du Verbe au milieu des hommes. Le Verbe fait chair se veut la lumière de toutes les nations. Par sa venue, le salut est désormais universel. Célébrer l’Epiphanie c’est célébrer la manifestation du Seigneur à tous les hommes. Le Dieu d’Israël est également le Dieu des nations païennes. Tous, juifs et païens, croyants et non croyants, sont invités à reconnaitre en Jésus le Messie. L’Epiphanie nous invite à ouvrir les horizons. Ce n’est pas seulement aux juifs que le mystère de Dieu est offert. Il n’est pas seulement pour ceux qui se reconnaissent chrétiens. Il est pour toute l’humanité. Les mages venus de l’Orient pour rendre hommage au Nouveau-né couché dans la mangeoire en sont l’expression de cette universalité du salut.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe annonce des jours meilleurs pour Israël et pour toutes les nations. Le retour de l’exil est une Bonne Nouvelle pour tous. Les peuples sont appelées à converger vers Jérusalem la ville Sainte pour rendre grâce au Seigneur, lui qui a délivré son peuple de l’exil. Le peuple des nations, qui vivait dans les ténèbres, a vu se lever une grande lumière, et sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Et cette lumière brille pour tous.

Saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens souligne également cette universalité du salut qui s’offre à tous les hommes sans aucune autre condition que la foi en Jésus-Christ. Il est venu réconcilier en lui toute l’humanité pour ne faire qu’un seul corps. Sa révélation est l’œuvre de l’Esprit au cœur des croyants, par la prédication vivante de l’Evangile. 

Dans l’Evangile, les mages qui viennent rendre hommages au Seigneur sont les représentants de toutes les nations en attente de la Révélation qui ouvre les portes du Royaume de Dieu à tous les hommes. Ces mages, assoiffés de connaitre les mystères de Dieu se mettent en route à la recherche du sens de l’étoile qui brille différemment des autres. Ils sont convaincus que cette étoile est le signe de la naissance du Roi des juifs et ils ne peuvent pas manquer d’aller lui offrir leurs présents et se prosterner devant lui. Ils vont découvrir après de nombreux efforts que cette étoile particulière indiquait la naissance du Christ au milieu des hommes. Cette étoile nous invite toujours à suivre cet exemple d’obéissance et à nous soumettre, autant que nous le pouvons, à cette grâce qui attire tous les hommes vers le Christ. Dans cette recherche, nous devons tous nous entraider afin de parvenir au royaume de Dieu par la foi droite et les bonnes actions, et d’y resplendir comme des fils de lumière. 

Désormais tout homme est appelé à se laisser éclairer par le Fils de Dieu. La rencontre avec l’Evènement Jésus doit apporter des lumières nouvelles sur notre histoire et sur notre existence. C’est pourquoi les mages, après avoir rencontré et adoré Jésus sont appelés par l’ange à prendre un chemin nouveau. Il n’est plus question pour eux de retourner dans les pratiques païennes ou de reprendre les chemins anciens. Jésus petit enfant dans la crèche a changé leur vie. Avec eux, nous devons prendre un chemin nouveau éclairé par Jésus-Christ. 

Sur ce chemin nouveau, l’autre cesse d’être une menace comme pensait le roi Hérode. Celui-ci en effet est jaloux de savoir qu’un autre roi est né. La manifestation de Dieu aux hommes est considérée par lui comme une menace, une agression à son pouvoir. Et nous savons par la suite qu’il va ordonner le massacre des enfants innocents après que les mages aient pris un autre chemin. La soif du pouvoir va le fermer au projet rédempteur de Dieu. Pourtant, la venue de Dieu au milieu des siens doit être une joie débordante, une action de grâce qui nous appelle à sortir de nous-mêmes afin d’accueillir l’universel et d’aller vers l’autre pour admirer les merveilles de Dieu œuvrant dans notre histoire.

Ces païens venus de l’Orient reconnaissant à travers leurs offrandes la divinité, la royauté et l’immortalité de ce petit enfant entre les mains de sa mère. L’or en effet est l’offrande par excellence au roi, l’encens est réservé au culte à Dieu et la myrrhe est en vue de son ensevelissement. Plus qu’un geste banale d’offrande, les mages nous permettent de découvrir en Jésus le Dieu Eternel, Roi de l’univers qui vient apporter la lumière dans nos ténèbres et nous revêtir de notre dignité d’enfants de Dieu.

Jésus-Christ Vrai Dieu et Vrai homme continue à être dans notre vie cette lumière qui brille dans nos ténèbres et nous appelle à sortir de nos ténèbres pour accéder à son admiration lumière. Nous comprenons donc pourquoi notre vocation comme chrétien est d’être lumière du monde. Car le Dieu que nous suivons est la Lumière des nations. Confions nous donc au Seigneur afin qu’il illumine nos vies.

Seigneur toi la lumière des nations qui vient éclairer tout homme et tout l’homme, toi qui a guidé les mages jusqu’à toi, nous nous tournons vers toi pour te présenter nos ténèbres et nos obscurités afin que tu daignes nous conduire à la lumière véritable. Toi qui vis et règne avec le Père et l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.

 

Père Bernard DOURWE, Rcj

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