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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 10:21

1ère lecture : Za. 9,9-10 ; Psaume 144 ; 2ème lecture : Rm. 8,11-13 ; Evangile : Mt. 11,25-30.

Apres le 12e et le 13e dimanches où nous lisions la fin du discours  de mission, c’est le Maître lui-même qui prend la route pour la mission. Aujourd’hui, dans son « hymne de jubilation », Jésus, qui pourtant vient d’essuyer des échecs, rend grâce au Père pour l’accueil reçu chez les « tout-petits ».

Nous accueillons la Parole que Dieu nous adresse, laissons-nous surprendre par l’Esprit de Jésus, l’Esprit de douceur : oui, comme les prophètes l’ont annoncé (1ère lecture), Jésus est « humble de cœur » et sa Parole touche d’abord les petits, les humbles (évangile). Et nous sommes appelés à nous laisser habiter par cet Esprit (2ème lecture) qui, seul, donne la vie et le bonheur.

Le prophète Zacharie invite Jérusalem à la joie : le Roi-Messie qu’elle attend vient à elle, en effet, pour établir un règne de paix et de justice, avec les seules armes de l’humilité et de l’amour.

Etre soi-même, c'est choisir par qui et par quoi on se laisse gouverner. Pour Saint Paul, le baptême exige un tel choix, entre la chair, notre naturel égoïste, et l'inspiration de l'Esprit du Christ. Saint Paul dans sa lettre aux Romains précise que l'Esprit de Dieu habite en nous. Et nous avons compris aujourd'hui que cet Esprit du Christ habite en tout homme. En hôte permanent, pas en passager temporaire ! Parce que le Christ est «doux et humble de cœur», cette présence intérieure de Dieu ne contraint personne. Elle est seulement un appel que précisent une rencontre, un livre, une émission... Les chrétiens ont plus que d'autres l'occasion de ressentir cet appel, mais il arrive aussi que des «païens» y soient sensibles. Des païens, au sens ancien du terme, car aujourd'hui il est plus difficile de savoir qui appartient, ou non, à Dieu...

Jésus remercie son Père des préférences qu’il manifeste pour les petits et les humbles : c’est à eux qu’il révèle les secrets de son cœur, tandis qu’il les cache aux sages et aux puissants.

L’Evangile de ce dimanche, qui regroupe une prière adressée au Père et une exhortation pour tout homme de désir, nous recentre sur le rôle spécifique du Fils dans l’histoire du salut.

De fait, son action de grâce nous rappelle qu’il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. «Nul ne connaît le Père sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.» Autrement dit, précise Irénée : « Nous ne pouvons connaître Dieu sans le secours de Dieu ». Voilà qui nous remet devant son altérité, son mystère et la gratuité de la révélation. Une réalité qui pourrait nous conduire à un questionnement inextricable, si nous ne savions que le bon vouloir du Dieu Un et Trine est de se révéler à quiconque aspire au salut, dans la conscience de sa pauvreté. De fait, si Dieu est Amour en lui-même, comme le suggère la mention de la connaissance réciproque du Père et du Fils, cet amour ne demande qu’à se communiquer. N’oublions pas que, dans l’univers sémitique, « connaissance » signifie communion et engagement mutuels.

Quant à l’invite qui nous est faite, ne vient-elle pas nous rejoindre dans notre quotidien marqué par le poids et la lassitude des jours, au niveau personnel, familial, social. Qui n’a jamais aspiré au repos du cœur, cet autre nom du silence intérieur (Ps 131) ?

Et Jésus de nous rappeler qu’il n’est qu’un moyen pour atteindre cet horizon : le consentement à prendre son joug. Rappelons que cette image est traditionnelle dans le judaïsme pour parler de la Torah (Jr 5,5 etc.), qui canalise les énergies humaines désordonnées pour les rendre fécondes. Alors, laissons-nous saisir par le Christ, doux et humble de cœur, lui l’unique Chemin vers le Père (Jn 14).

 

Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu nous as choisis malgré la pauvreté de nos vies et tu nous partages ton secret. Ce sera toujours pour nous une cause d'émerveillement! En Jésus, ton Fils, libère-nous de ce qui empêche notre marche et fais-nous vivre de ton Esprit. A toi notre louange pour les siècles des siècles. Amen!

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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5 juin 2020 5 05 /06 /juin /2020 12:14

1ère lecture : Ex. 34,4-6,8-9 ; Cantique : Dn 3 ;  2ème lecture : 2 Cor 13,11-13 ; Evangile : Jn. 3,16-18

Une semaine après la Pentecôte, l’Eglise nous invite aujourd’hui à méditer  le mystère de la Trinité. Dieu n’est pas solitaire ! Il est communion d’amour, il est totale relation c’est pourquoi chacune de nos eucharisties est célébrée au nom du Père, du Fils et du saint Esprit.  L’Esprit Saint fêté dimanche dernier nous plonge dans l’intimité du cœur de Dieu. Il est don mutuel, ouverture, chaleur et partage, souffle qui éveille, torrent, douceur, lumière, tendresse… La Trinité n’est pas seulement « mystère », elle est la marque de l’amour du Seigneur sur nous : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »  Père dont Jésus nous a révélé le visage de tendresse, Fils Jésus qui est mort et ressuscité pour nous sauver, Esprit Saint qui fait notre unité. Et la parole nous redit ces racines de notre foi : Moïse a reconnu ce Dieu « tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité »  (1ère lecture), dont la bonté infinie nous a donné son propre Fils (évangile). Dieu de gloire que les croyants ont chanté (cantique) et dont saint Paul nous donne la bénédiction (2ème lecture).

Pour manifester son amour aux hommes, Dieu a envoyé son Fils, Jésus, le Christ. Il nous fait connaître le Père, il nous donne l'Esprit qui fait de nous son peuple. Le mystère de la Trinité est au cœur de notre foi chrétienne. Notre Dieu est l'Unique Seigneur: il nous fait entrer dans cette incroyable relation d'amour qui se vit entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint. La fête de la Trinité, c'est d'abord la fête de l'amour de Dieu.

Dans ce texte de l’Exode, Dieu se fait connaître à Moïse, et, par lui, au peuple hébreu, comme un Dieu plein de tendresse et de miséricorde. Notre existence, l’alliance et ses renouvellements nous manifestent que Dieu est « tendresse et pitié, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité » (Ex 34). Une révélation que Jésus porte à son accomplissement en nous révélant le visage de Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, c’est-à-dire « une communauté indivise…, un mystère ineffable de communion et de distinction » (Basile).

L’Apôtre Paul invite ses correspondants, les Corinthiens, à la joie, une joie qu’il fonde sur la richesse des dons spirituels qui découlent surabondamment du Mystère de la Trinité. Chacun, en effet, n’a-t-il pas son rôle spécifique dans l’histoire du salut et son caractère propre en Dieu ? Ce que nous suggère Paul, associant la grâce à Jésus, l’amour au Père et la communion à l’Esprit.

Dieu est Amour ! La plus grande preuve qu’il nous en donne, au dire même de son Fils, le Christ Jésus, c’est qu’il l’a envoyé sur la terre pour sauver les hommes. Le terme grec choisi par Jean dans l’Evangile, pour parler de l’amour de Dieu connote un amour gratuit, généreux, fait de prévenance mais aussi de respect, qui ne peut que se manifester en paroles et en actes. Or la preuve par excellence de l’amour de Dieu pour nous, n’est-elle pas le don du « Fils unique » ? Une expression propre à Jean pour parler de Jésus et assez rare pour attirer l’attention. Ne met-elle pas en effet l’accent sur ce qu’un père a de plus cher (Jg 11,34 ; Gn 22; Jr 6, 26) ?

Et si l’Esprit n’est pas nommé, sa présence n’en est pas moins perceptible car, sans lui, les dons de Dieu nous resteraient extérieurs et nous ne pourrions participer à la vie divine. Alors, pour le connaître un jour pleinement, ne nous refusons pas à Dieu, «éternelle communion d’amour» (Zundel) qui fait de nous «sa demeure» (Jn 14)!

Le Père, le Fils et le Saint-Esprit attestent une indivisible unité dans l’égalité d’une substance identique et que, par la suite, ils ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu. Le Dieu que Jésus appelle Père n’est pas un que le Dieu de tendresse et de pitié qui s’est révélé à Moise sur la montagne.

L’amitié, l’amour conjugal, l’amour parental ou filial sont des expressions de l’amour trinitaire, leur seule source. Célébrer le Dieu Trinité revient donc à célébrer l’amour dont nous sommes aimés, inlassablement, mais aussi l’amour auquel nous sommes appelés, quotidiennement. Lors de l’eucharistie, par le geste de paix, nous manifestons notre engagement au service de la communion. Invités à composer un unique vitrail, nous accordons nos multiples couleurs les unes aux autres, laissant passer la lumière venue du Père. Dieu – Père, Fils, Esprit – et l’homme se laissent transformer l’un par l’autre. Dieu par l’homme, puisqu’il accepte ses couleurs trop fades ou trop criardes… L’homme par Dieu puisqu’il n’est vraiment lumineux que traversé par son Amour.

Sur l’invitation de la Parole, agissons aujourd’hui pour laisser passer Dieu à travers nos pensées et nos actes, nous accorder à nos frères et embellir le vitrail ! Que notre amour ne dise jamais : «C’est assez !»

 

Dieu notre Père, tu as fait connaître ton nom à Moïse tu t'es révélé à lui comme le Seigneur; tendre et miséricordieux. En Jésus, tu t'es fait connaître comme le Père de tout amour. Par l'Esprit Saint, tu nous rends capables d'aimer comme tu nous aimes. Oui, béni sois-tu pour ton amour et ta fidélité, toi le Dieu unique, vivant et vrai pour les siècles des siècles.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

 

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 09:21

1ère lecture : Ac. 2,1-11 ; Psaume: 103 ; 2ème lecture : 1 Cor 12,3-13 ; Evangile : Jn. 2O,19-23

Pentecôte. Cinquante jours après Pâques, en voici l’aboutissement : le Ressuscité est monté au ciel, il a confié à ses Apôtres de poursuivre sa mission, en leur promettant l’Esprit. Et c’est le don de cet Esprit que nous célébrons en ce jour. Esprit dérangeant et bienfaisant, Esprit qui vient dans le bruit et le vent mais qui apaise les disciples, Esprit qui unit ceux qui sont différents, Esprit dont la paix vient chasser la peur…  Esprit, naissance de l’Eglise, Esprit qui met en route les baptisés et les soulève de la joie même du Ressuscité, pour qu’ils chantent la gloire du Seigneur et annoncent à tous les hommes son amour.

Voici que la petite Église naissante est rassemblée autour de Marie et des Apôtres dans une maison. Quelque cinquante jours plus tôt, au pied de la Croix, Marie était seule avec Jean. L’Esprit était déjà présent dans cette remise de soi de Jésus à son Père mais, pour les disciples, c’était la consternation. La dispersion. Alors, s’ils se retrouvent là, avant d’être tous remplis de l’Esprit Saint et de s’adresser ouvertement à la foule cosmopolite de Jérusalem, c’est qu’une rencontre décisive a bouleversé leur consternation. Remplis de l’Esprit Saint au matin de la Pentecôte, les Apôtres reçoivent en particulier le don des langues ; ils peuvent ainsi s’adresser aux gens venus en pèlerinage à Jérusalem de toutes les parties du monde : chacun les comprend dans sa propre langue.

Saint Paul rappelle à ses correspondants, les  Corinthiens, que si les dons de l’Esprit sont multiples et variés, ils ne sont accordés que pour le bien commun : en aucun cas, ils ne doivent porter atteinte à l’unité des églises.

Le soir même de la Résurrection, le Seigneur apparaît à ses Apôtres, réunis vraisemblablement au Cénacle ; il leur communique l’Esprit Saint pour les rendre capables de remplir la mission qu’il leur confie ; en particulier celle de réconcilier les hommes pécheurs avec Dieu, son Père.

Il n'est pas si loin le temps du reniement de Pierre… Pas si loin non plus l’étonnement des femmes au seuil du tombeau vide et le temps de la relecture avec l’inconnu pour les deux compagnons, sur la route qui mène à Emmaüs. Les Apôtres sont dans l’attente. Malgré le doute, la peur, ils sont ensemble. Réunis, pour parler entre eux, réunis sans doute aussi pour prier. La porte est verrouillée. Le décor est planté. Dans le huis clos où se sont réfugiés les Apôtres, tout se dit dans un souffle violent, une sorte de feu, et une parole qui apaise : « La paix soit avec vous ! » Le temps est à la naissance. Le souffle qui se répand sur les Apôtres est souffle créateur, souffle de vie nouvelle. L’Esprit crée et recrée. De quelques peureux enfermés dans leur cénacle, l’Esprit fait d’infatigables témoins de ce qu’ils ont vécu avec le Messie. L’Église naît de ce rassemblement d’hommes abattus qui, soudain habités de la force de Dieu, reprennent en main leur vie et leur ministère interrompu. L’Esprit les pousse au large. Toute l’humanité est sauvée par le don que le Christ fait de sa vie. Voilà la Bonne Nouvelle que les Apôtres sont appelés à annoncer jusqu’aux extrémités de la terre pour entraîner dans le sillage de l’Église naissante l’humanité tout entière. Désormais, rien ne pourra les faire taire: ni la foule, ni les menaces de mort. Leur témoignage bouscule l’histoire d’hommes et de femmes, et il traverse le temps. L’Église prend la mer.

L’Église naissante, rassemblée, pacifiée, est alors envoyée par Jésus, comme Jésus lui-même a été envoyé par le Père : elle reçoit l’Esprit Saint. Elle était passée de la dispersion au rassemblement par la présence du Christ ressuscité, voilà qu’elle passe du rassemblement à l’envoi par la présence de l’Esprit Saint. Celui-ci la saisit pour qu’elle proclame les merveilles de Dieu : l’annonce de la Bonne Nouvelle naît à la Pentecôte. L’Église accueille là sa mission, sa raison d’être, sa vie. Elle tire son acte de naissance dans ce souffle missionnaire de Pentecôte. L’Esprit donne corps à son rassemblement pour qu’elle grandisse et engendre le monde à la joie, à la paix, à la vie du Ressuscité. Aujourd’hui encore, comme pour les premiers disciples, la paix nous habite et la joie nous anime. Le feu de Dieu embrase nos cœurs. Laissons-nous conduire par l’Esprit : il nous pousse au grand large.

En ce jour de Pentecôte, l’Esprit est donné à l’humanité pour faire craquer toutes nos barrières, entre hommes et femmes, entre autochtones et étrangers, entre faibles et puissants… l’Esprit nous est donné pour que la même foi en un Dieu-Père suscite en nous la paix du cœur. L’Esprit nous est donné pour nous faire entendre la même Parole, elle qui est victorieuse de la mort.

 

Père infiniment généreux, envoie encore sur le monde l'Esprit d'amour et la paix à laquelle tous aspirent. Que ton Église manifeste ta tendresse pour tous, et ta proximité envers les plus démunis. Dans les tourments de l'histoire, qu'elle apporte la clarté de l'espérance. Selon ta promesse, exauce-nous par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 08:14

1ère lecture : Act. 1,12-14 ; Psaume 26 ; 2ème lecture : 1 P 4,13-16 ; Evangile : Jn. 17,1-11a

Entre l’Ascension et pentecôte, l’heure est à la prière. Prière, de la part des Apôtres réunis au Cénacle avec Marie (1ère lecture). Ce sera la tâche première de l’Eglise naissante : puiser dans la prière confiante la force d’accomplir ce que le Christ nous confie. Prier, pour rendre grâce d’être chrétien (psaume), même quand ça devient plus difficile et que nous risquons de souffrir pour le Christ (2ème lecture). Prier, en suivant l’exemple de Jésus (évangile) qui, souvent s’en est remis en toute confiance à son Père. Prier, c’est s’abandonner, dans la confiance, à l’amour du Seigneur pour qu’il nous façonne à son image, pour sa gloire.

Saint Luc nous montre les Apôtres, au lendemain de l’Ascension, réunis avec Marie, Mère de Jésus, dans la salle du Cénacle, attendre dans la prière la venue de l’Esprit Saint, qui leur a été promis.

S’adressant à des chrétiens, persécutés pour leur foi, Saint Pierre leur rappelle la béatitude évangélique : « Heureux ceux qui souffrent pour la justice à cause du Christ ! », et il les engage à supporter courageusement leurs épreuves.

L’évangile d’aujourd’hui nous fait entendre le Christ, priant à haute voix devant ses disciples avant d’entrer dans sa Passion, pour demander à son Père de le glorifier, lui, son Fils, et de garder ses Apôtres dans une fidélité totale.

La méditation du Christ, dans son échange avec son Père, modifie la relation de Dieu avec l’humanité. L’heure du Christ change notre relation au temps, il s’agit d’entrer dans le temps et même, davantage, d’entrer dans la vie éternelle. Non pas dans le lointain mais déjà dans « l’aujourd’hui de Dieu » pour ceux qui le connaissent et connaissent celui que Dieu a envoyé. Quel programme ! L’heure du Christ ne fait pas du Père le grand horloger manipulateur de l’humanité depuis les origines, et la vie éternelle n’est plus une promesse repoussée à une fin des temps bien vague et hors du temps. La vie éternelle s’inscrit dans une démarche de foi qui est commencée pour chacun quand l’approfondissement de la connaissance du Père et du Christ change notre relation à Dieu, à l’humanité et au monde. Glorifier le Père, comme le Christ sait le faire, mais aussi transformer le monde puisqu’il nous est confié pour le transformer. L’énormité est dans cette certitude : le Christ prie pour ses disciples, pour nous, et il trouve sa gloire en nous ! Participer de sa divinité n’est pas une utopie, c’est entrer dans une double responsabilité : celle de glorifier celui qui donne sens à la vie et celle de prendre des risques à cause du nom du Christ. Le temps entre Ascension et Pentecôte invite à oser la prière fraternelle d’un seul cœur et à témoigner sans hésitation de l’amour du Père et du Fils dans l’Esprit. C’est bien le Dieu en relation qui change nos propres relations et nous donne l’audace d’habiter ce monde que Dieu aime pour le transformer !

Le temps compris entre l’Ascension et la Pentecôte est sous le signe de l’attente, de l’intercession, de l’appel de l’Esprit Saint sur l’Église, le monde, la création tout entière. Alors, entrons dans la chambre haute de notre cœur pour nous y tenir et «participer fidèlement à la prière» de l’Église. Nos modèles sont Marie et les Apôtres certes, mais plus encore le Christ, notre Grand Prêtre et intercesseur : «Moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours. C’est lui l’Esprit de vérité…» (Jn 14, 16-17). Et c’est cette intercession de Jésus qui fonde la nôtre, nous révèle notre vocation de baptisé, la vocation sacerdotale de l’Église. C’est cette vocation que nous exerçons plus particulièrement lorsque, à chaque eucharistie, nous nous associons à la prière du célébrant en demandant à Dieu d’envoyer son Esprit non seulement sur le pain et sur le vin, afin qu’ils deviennent le corps et le sang du Christ, mais aussi sur la communauté rassemblée et appelée à être «une éternelle offrande à sa gloire».

Un office dont nous ne pouvons-nous acquitter du bout des lèvres. Rappelons-le, en effet, l’intercession de Jésus est allée jusqu’au don de sa vie comme nous le font comprendre notamment l’épître aux Hébreux et aujourd’hui la prière de Jean située la veille de la Passion. Ce qui fit dire à un père du désert : « Donne ton sang et reçois l’Esprit.»

Voilà donc qui nous invite à nous ancrer dans cette vocation sans présomption ni pusillanimité, en faisant place à l’Esprit qui, seul, peut nous donner d’intercéder authentiquement et pleinement par toute notre vie. Une façon de glorifier le Père, c’est-à-dire de le faire connaître jusqu’aux extrémités de notre terre en attente de sa libération définitive.

 

Dieu notre Père, comme les apôtres en prière avec Marie, mère de Jésus, nous voici d'un seul cœur réunis devant toi. Ouvre nos cœurs à ta Parole pour que nous vivions dès aujourd'hui de ta vie. Nous t'en prions par celui qui rayonne de ta présence, Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 08:13

1ère lecture : Ac. 1,1-11 ; Psaume 46 ; 2ème lecture : Eph 1,17-23 ; Evangile : Mt. 28,16-2O

 

Quarante jours après sa résurrection, Jésus monte au ciel où il siège à la droite du Père.  L'ascension accomplit ainsi le mystère de la résurrection.  Celui qui s'absente est désormais présent autrement: invisible pour les yeux, il agit dans les cœurs de ceux qui sont marqués de son mystère.  Aussi n'est-il pas absent de notre monde et de notre vie.  L'ascension marque le fait que commence à présent le temps de l'Église qui est, selon Paul, "l'accomplissement total du Christ" (deuxième lecture).  Les trois lectures nous présentent le Christ vainqueur.  Tout lui est soumis.  Mais son Royaume reste encore à construire par nous qui formons son Église.

Nous sommes justement dans ce temps intermédiaire entre le "déjà là" de la victoire du Christ siégeant désormais à la droite de son Père et le "pas encore" de sa venue en gloire.  Les quarante jours entre la résurrection et l'ascension (première lecture) symbolisent ce délai qui avait déjà marqué certaines grandes épreuves et attentes dans la Bible: le déluge, le passage du peuple hébreu à travers le désert et les tentations de Jésus.

La première lecture est le début même du livre des Actes des Apôtres. Au moment de prendre congé de ses disciples, le Christ leur donne ses dernières instructions ; il leur confie en particulier la mission de continuer son œuvre de salut.

Saint Paul souhaite à ses correspondants une illumination intérieure, « l’intelligence du cœur », qui leur révèlera la splendeur de la promesse qui leur a été faite dans le Christ Jésus.

Ce texte est la finale de l’Evangile écrit par Saint Matthieu ; il relate la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples en Galilée. Récit très court, mais d’une richesse exceptionnelle.

Après la résurrection de Jésus, les femmes ont reçu la mission d’aller annoncer aux disciples qu’il est vivant et les précède en Galilée. Il les attend dans cette région tout au nord, la terre de leur vie quotidienne, mais aussi région méprisée parce qu’investie par des populations païennes.

Les disciples s’y rendent et à la vue de Jésus se prosternent, avec une foi mêlée de doutes. La proximité du Ressuscité s’expérimente sur cette terre de luttes, d’impureté comme elle s’expérimente en leurs cœurs où se joue le combat entre le doute et la confiance. Jésus, cependant, ne se laisse pas ébranler par leur faiblesse. Il les envoie en mission, baptiser et enseigner, inviter à adopter les mêmes manières d’être et d’agir que lui. Il a besoin des disciples pour se rendre présent au monde ; c’est à eux désormais de faire des disciples, de transmettre ce qu’ils ont reçu. Mais ils ont l’assurance de ne pas être seuls : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Cet appel retentit pour nous aussi. C’est au même combat entre le doute et la confiance que le Christ nous appelle. Nous ne sommes pas laissés à nos propres forces ; il nous faut croire, comme le dit saint Paul, à «la puissance infinie qu’il déploie pour nous ». Dieu a besoin de notre consentement pour agir en nous et, par nous, agir dans le monde. L’Emmanuel, Dieu-avec-nous, se révèle dans l’histoire des hommes lorsque des libertés humaines choisissent de rendre témoignage au Royaume par la parole et par les œuvres. Une humble fidélité et un amour patient, la sortie de nous-mêmes pour aller vers les autres seront dans le même temps expérience et révélation de la proximité du Seigneur, invitation à le suivre.

L’Ascension de Jésus change et les dimensions de notre vie et les dimensions de notre mission. Lui, le Fils de l’homme, crucifié, nous le croyons non seulement vivant, mais vivant de la vie même de celui qu’il appela toujours son Père du ciel. Alors quand il nous dit que dans la maison de son Père il y a beaucoup de demeures, qu’il nous prenne avec lui, ça décoiffe. Quand il nous envoie ; comme les Galiléens de l’époque à travers le monde entier, annoncer la bonne nouvelle, ce n’est pas le moment de nous enfermer dans nos églises et de nous compter, mais il nous faut sortir au-delà de toutes frontières, vers tous les hommes. L’amour de Dieu n’a pas nos limites. Il décoiffe.

La fête de l’Ascension nous aspire vers les hauteurs, mais aussi nous renvoie à notre vie de chaque jour. Le chrétien n’est pas un homme « tête en l’air » : il travaille à l’avènement du Royaume des cieux dans le quotidien.

 

Dieu, Notre Père du ciel, tu accueilles aujourd'hui près de toi dans la gloire ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ, notre frère, que tu élèves au-dessus de tout. Daigne accueillir aussi l'Eglise en fête qui est son Corps. Et que se manifeste aujourd'hui sur cette terre la force de ton Esprit. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur, assis à ta droite pour les siècles des siècles. Amen!

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 22:23

1ère lecture : Act. 8,5-17 ; Psaume 65 ; 2ème lecture : 1 P 3,15-18 ; Evangile: Jn. 14,15-21

Ce dimanche encore, pour les premiers chrétiens comme pour notre communauté, la mission se poursuit. Et, pour nous préparer à la Pentecôte, la parole de Dieu nous rappelle combien l’Esprit Saint fut à l’œuvre, dès les commencements de l’Eglise.

C’est, d’abord, auprès des Samaritains qui ont accueilli la prédication de Philippe (1ère lecture). Et c’est pour les disciples de tout temps, Jésus le promet (évangile). C’est bien grâce à cet Esprit que nous pouvons chanter, acclamer le Seigneur (psaume), et témoigner de notre foi, de notre espérance (2ème lecture). Car l’Evangile est Bonne Nouvelle à proclamer au monde d’aujourd’hui.

La première lecture est encore tirée du livre des Actes des Apôtres : elle nous fait assister à l’évangélisation de la Samarie par le diacre Philippe et à la confirmation des nouveaux convertis par les Apôtres Pierre et Jean. Dans l’épisode que nous lisons aujourd’hui, Philippe, l’un des Sept, accepte de franchir la frontière de Samarie et d’aller s’immerger au beau milieu d’un peuple souvent considéré comme hérétique par les juifs. Et, contre toute attente, nombre de Samaritains se laissent toucher par la Bonne Nouvelle et se convertissent. Voici que cet « Esprit de vérité » dont l’évangile de Jean nous prédit que le «monde» ne le verra pas, est, tout à coup, visible aux yeux d’hommes et de femmes qu’on accuse peut-être un peu vite d’être idolâtres et pervertis.

L’Apôtre Pierre, écrivant à des chrétiens, en butte aux calomnies et aux persécutions, les exhorte à donner dans tout leur comportement le témoignage de leur foi et de leur espérance.

L’injonction de l’Apôtre Pierre dans l’épître de ce jour est ferme, fraternelle et incontournable. Rendre compte de l’espérance qui est en nous, c’est donner à nos compagnons d’humanité le goût du sel, ce goût de la vie qui nous est donnée en abondance. C’est à notre manière d’être, de vivre et de servir que nos contemporains pourront entrevoir en nous et à travers nous le visage de celui qui donne du sens à notre vie, le visage resplendissant de celui qui, par sa mort et sa résurrection, fonde toute notre espérance et ouvre à l’humanité entière un chemin de salut. Notre monde a besoin d’hommes et de femmes pour dire et crier à qui veut l’entendre que, depuis le matin du tombeau vide, la ténèbre n’a plus droit de cité en notre humanité. Christ est mort, Christ est ressuscité et notre monde doit à présent devenir ce qu’il n’est pas encore: capable de voir, capable de comprendre, capable de reconnaître l’Esprit de vérité.

A quelques heures de sa passion et de sa mort, le Seigneur Jésus réconforte et rassure ses Apôtres, en leur promettant de ne pas les laisser seuls, comme des orphelins : il leur enverra un défenseur en la personne de l’Esprit Saint. L’amour et l’attachement qu’ils ont pour Lui va se vérifier à la fidélité éprouvée et c’est au cœur d’un quotidien pas toujours réceptif à la foi au Ressuscité qu’il leur faudra se souvenir du Défenseur que le Père enverra au nom de son Fils. Ils ne seront pas seuls, L’Esprit veillera bien à leurs actions. Ils peuvent avancer dans la confiance et non dans la peur d’un monde pouvant les rejeter faute de connaître la source de leur espérance.

Il en est de même en réalité pour nos vies baptismales : sans cesse, nous devons faire mémoire des dons reçus afin de ne pas oublier que nous avons une mission dans la société : celle de rendre compte de notre foi… pour témoigner de celui qui nous tient debout ! Nous devons demeurer fidèle aux commandements de Jésus, l’aimer et nous laisser aimer par le Père, voilà le chemin du disciple, un chemin qui nous identifie au Christ lui-même et fait de nous d’authentiques témoins du Règne qui vient.

 

Dieu notre Père, tu nous as donné l'Esprit de vérité, promis par ton Fils, au jour de notre baptême et de notre confirmation. Viens raviver en nous le don que tu nous as fait. Ainsi nous resterons fidèles à tes commandements, et nous t'aimerons de tout notre cœur, toi le Dieu d'amour pour les siècles des siècles. Amen.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 08:08

 

1ère lecture : Act. 6,1-7 ; Psaume 32 ; 2ème lecture : 1 P 2,4-9 ; Evangile : Jn. 14,1-2

Après trois dimanches qui brossaient des portraits du Ressuscité (2e, 3eet 4e), voici trois dimanches (5e, 6e et 7e) des adieux, avec chaque fois la même phrase au début de l’Evangile : « A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père ». Le Christ donne à ses disciples ses ultimes recommandations.

Temps pascal : nous avons célébré la résurrection de Jésus, et vers l’Ascension et la Pentecôte, nous commémorons ces tout premiers temps de l’Eglise où les Apôtres ont à organiser la vie de la première communauté chrétienne. Comme le dit la parole de Dieu, toute communauté, pour répondre à sa mission est structurée par différents ministères (1ère lecture). Fondée sur le Christ, elle devient communauté sacerdotale (2ème lecture), « sacerdoce saint », pour louer Dieu et annoncer l’Evangile, pour faire connaître aux hommes l’amour du Père. Jésus lui-même nous révèle cet amour (évangile) et nous mène au Père.

Pour avoir le temps de se consacrer à l’essentiel de leur mission, la prière et la prédication de l’Evangile, les Apôtres choisissent sept hommes compétents qui les remplaceront dans les tâches matérielles et les aideront pour la catéchèse elle-même : ce seront les diacres.

Ce texte de Saint Pierre, pris dans sa première lettre, est un de ceux qui définissent le mieux l’excellence et la mission du peuple de Dieu. N’est-il pas, affirme l’Apôtre, « la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte » ?

Dans ce passage du discours après la Cène, Jésus révèle le mystère de sa personne et de ses relations intimes avec Dieu. Si bien que pour aller au Père, il faut nécessairement passer par lui. C’est qu’il est lui, et lui seul, le Chemin, la Vérité et la Vie.

«À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père…» Après Pâques, les rédacteurs de l’évangile selon saint Jean ont relu ce discours de Jésus presque comme un testament qu’on laisse à ses proches. L’heure est au passage. Jésus part et les disciples sont appelés ailleurs. Seront-ils assez créatifs pour inventer l’heure d’après, l’ère de l’absence, le temps de l’Église? Le testament de Jésus se résume en peu de mots: «Je suis Dieu. Croyez en moi.» C’est la seule demande que Jésus adresse à ses disciples. Ils ont besoin de reconnaître que Jésus est le Fils pour survivre à l’absence du Maître. Ils sont invités à fonder leur foi en Dieu. Désormais, rien n’est plus comme avant. Les disciples doivent apprendre à rester rassemblés et à faire mémoire de leur Seigneur, à inventer les chemins de l’annonce et à maintenir vivante l’attente de son retour. Nous avons de l’avance sur les disciples. Nous sommes nés dans «l’heure d’après», le temps de l’Église. Notre foi est fondée dans le témoignage de tous ceux qui nous ont précédés, en commençant par les compagnons qui ont suivi le Christ dans son ministère, sa mort et sa résurrection. Mais peut-être que nous aussi, aujourd’hui, nous sommes appelés ailleurs. Avons-nous épuisé toutes les formes de rassemblement? Certains de nos lieux de mémoire méritent d’être approfondis, et les chemins de l’annonce sont loin d’être embouteillés. Où est-il passé, l’enthousiasme de notre espérance? Lorsque nous dirons ensemble la foi des Apôtres, le Credo, rappelons-nous que nous croyons en Jésus Christ, le Fils unique, notre Seigneur. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Le chemin que Jésus nous invite à prendre ce n’est pas un parcours obligé. Le Chemin c'est lui-même ! Il nous invite à marcher avec lui dans son intimité.  Comme deux amis marchent côte à côte.  Simplement.  Dans l'écoute attentive de notre Père et l'écoute attentive des sœurs et frères qui crient à l'aide. Jésus est ce chemin qui donne sens à nos vies, qui conduit à la joie.

La Vérité que Jésus propose, ce ne sont vraiment pas des vérités et encore moins des dogmes ! Ici encore, la vérité c'est Jésus lui-même. Lui, l’icône du Père. Jésus est vérité parce qu’il est vrai, il est celui sur qui on peut compter en toute confiance. Celui qui est vrai ne peut décevoir.  Il sera toujours là, tout proche de celui, de celle qui vit une épreuve.  Il est chemin de bonheur.

Jésus enfin est Vie. Vie intense, vie dynamique, vie que rien ne peut arrêter, vie divine, vie plus forte que la mort.  Vie aussi qui se donne, dans la douceur, dans la simplicité, dans la faiblesse, dans le respect de l'autre.  Ce n'est pas pour rien que Jésus compare la présence de Dieu dans ce monde, présence qu'il appelle son « Règne », non pas à une armée victorieuse et conquérante mais à une minuscule semence jetée dans le sol.  Celle-ci ne se développera, ne deviendra un bel épi, que si on lui en laisse la liberté.

 

Seigneur Dieu, toi qui es notre Père, nous voulons te connaître. Apprends-nous à ouvrir nos yeux sur les merveilles de la création. Apprends-nous à découvrir ta présence en ceux qui nous entourent. Donne nous de percevoir dans l'Évangile de Jésus l'écho de ton amour et d'y répondre avec joie, maintenant et toujours. Amen.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 14:40

QUATRIEME DIMANCHE DE PAQUES A

1ère lecture : Ac. 2,14a, 36-41 ; Psaume 22 ; 2ème lecture : 1 P, 2,20b-25 ; Evangile : Jn. 10,1-10

Ce quatrième dimanche encore appelé dimanche de Jésus le Bon Pasteur est consacré, comme tous les ans à la célébration de la Journée Mondiale de Prière pour les Vocations. Le Pape François nous invite à célébrer cette 57eme Journée Mondiale de Prière pour les Vocations sous le thème « Les paroles de la vocation ». Thème choisi en référence à sa lettre adressée aux prêtres le 04 août 2019 à l’occasion du 160 anniversaires de la mort du saint Curé D’ars. Souffrance-gratitude, courage et louange sont les maîtres mots ui caractérisent toute vocation à la suite du Christ Bon Pasteur.

« Que devons-nous faire ? » (1ère lecture). La question posée à Pierre par ses auditeurs résonne fortement, en nos pays occidentaux, pour ce dimanche des vocations. Nous assistons, avec un certain fatalisme, à la baisse du nombre de prêtres, par exemple. Et tout au plus, nous demandons : « Que devons-nous faire ? » Pierre invite à la foi et au baptême, l’Eglise nous invite à la prière, c’est-à-dire à mieux vivre notre baptême.

En professant sincèrement notre foi au Seigneur, qui prend soin de nous (psaume). En suivant son exemple (2ème lecture), notamment en aimant nos frères. Et en suivant ses pas (évangile), sûrs qu’il nous mène vers la vie.

Cette première lecture est la conclusion du discours de Saint Pierre le jour de la Pentecôte. Après avoir proclamé que le Christ qu’ils ont mis à mort était bien le Messie promis, et maintenant entré dans la gloire, l’Apôtre Pierre presse ses auditeurs de se repentir de leurs péchés pour recevoir la vie de l’Esprit.

Le fragment de la lettre de Saint Pierre qui constitue la deuxième lecture est une exhortation à accepter la souffrance dignement et généreusement à l’exemple du Christ.

L'évangile de ce jour nous aide à croître dans la confiance. « Je suis venu, dit Jésus, pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance. > Le Christ n'est pas venu brimer la vie de ses disciples mais leur offrir de vivre en plénitude. Le Ressuscité nous veut du bien. II est utile de se le rappeler. Accueillir son appel, c'est choisir la vie, pour soi-même et pour le monde. S'engager sur ce chemin de vie suppose de renoncer au péché et de supporter patiemment le mal quand il nous touche. Cette perspective peut être source de trouble, car nous peinons à quitter nos illusions et parce que l'homme n'est pas fait pour la souffrance.

À travers le monde entier, l’Église prie aujourd’hui pour les vocations. Elle prie pour que des jeunes prennent le risque de faire de leur existence un service des autres sur les traces de Jésus. Elle prie pour que des hommes entendent l’appel du Seigneur à un service plus direct de l’Évangile et choisissent de donner leur vie pour cela. Puissions-nous être, les uns pour les autres, des relais de l’appel de Dieu et susciter les vocations qui permettent la vie de l’Église, et notamment des vocations de prêtres, serviteurs de la vocation de chacun pour le service du monde et de l’Église.

En ce dimanche de Jésus le Bon Pasteur, notre attention doit être portée  sur tous les ouvriers de l’Evangile, ces hommes et ces femmes qui offrent leur vie au quotidien pour œuvrer dans l’abondante moisson du Seigneur. Qu’à l’exemple du Maitre de la moisson, le bon Pasteur, qu’ils se dévouent toujours avec plus de zèle et d’abnégation dans la gratuité de leur don à offrir leur vie pour rassembler et ramener au bercail toutes les brebis dispersées et égarées par-delà le monde. Nous en retour, nous devons nous rendre docile à l’écoute de la voix du Pasteur qui nous appelle à prendre avec lui les chemins de l’Evangile. Cette écoute qui est obéissance se veut également un engagement concret dans le quotidien de notre existence en faveur du rassemblement et de l’unité de tous les hommes bien au-delà  des divergences raciales, ethniques, tribales et sociétales. C’est donc être dans ce monde signe et instrument  du salut, ferment d’unité et don offert pour tous à l’école du Maître de la moisson, Pasteur éternel. En ce dimanche de prière pour les vocations, nous demanderons au Père l'audace de prendre notre part dans le service de l'Eglise de Jésus.

Dieu notre Père, tu nous as donné ton Fils comme berger. Avec lui, veille sur tes brebis: celles qui sont égarées, ramène-les; celles qui sont blessées, soigne-les; celles qui sont bien portantes, garde-les; et rassemble-les dans un seul troupeau sous la houlette de Jésus ton envoyé, qui vit avec toi et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen!

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 14:39

TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES A

1ère lecture : Ac. 2,14-28 ; Psaume 15; 2ème lecture : 1 P, 117-21 ; Evangile : Lc. 24,13-35

Après le « dimanche de Thomas », voici le « dimanche d’Emmaüs ». Ces premiers disciples ayant rencontré le Ressuscité sont nos maîtres sur le chemin de la foi. Mettons-nous à leur école. A l’école de Pierre (1ère lecture), nous retrouverons l’audace de l’Esprit de nos baptêmes pour annoncer aux hommes que le Christ est vivant, et que c’est lui qui nous sauve (2ème lecture). A l’école des disciples d’Emmaüs (évangile), nous nous laisserons rejoindre par celui qui nous a appelés, nous le reconnaîtrons dans sa parole proclamée et son pain partagé. A l’école des priants de la Bible (psaume), nous louerons le Seigneur, qui fait notre bonheur.

La première lecture nous livre un extrait du discours de Pierre au matin de la Pentecôte. Il explique aux Juifs, accourus en grand nombre devant le Cénacle que ce Jésus, mort sur une croix, était bien le Messie, promis par Dieu à leurs ancêtres. C’est en mourant ainsi qu’il a réalisé le plan divin du salut des hommes. Aussi Dieu, proclame-t-il avec force, l’a ressuscité et glorifié

Dans la deuxième lecture, Saint Pierre explique dans ce passage de sa première lettre que les chrétiens doivent s’efforcer de vivre dans la sainteté, étant donné le prix que le Christ a versé pour leur salut : le prix du sang, de son sang.

L’Evangile nous narre le merveilleux récit de l’apparition de Jésus aux disciples d’Emmaüs le soir même de Pâques. Alors qu’ils sont désemparés par l’échec de la croix et lents à croire, il leur ouvre l’intelligence à la lumière des Ecritures et de l’Eucharistie.

Il marchait avec eux et ils ne le savaient pas. Souvent le Seigneur est là comme à portée d’ombre. On ne le voit pas, on ne l’entend pas. Mais il y a une présence que l’œil humain ne peut percevoir, des mots que l’oreille la plus fine ne peut entendre. Il est là quand, désespérant de nous-même au cœur de l’angoisse, il nous révèle le meilleur qui nous habite : espérance. Il est là quand la colère fige tout notre être, au point que nous sommes fermés à toute relation humaine. Il est là aussi quand notre cœur s’ouvre à l’autre, quand notre main se tend pour le pardon. Il est là quand nous vivons l’absence qui nous taraude, mais quand on veut le saisir il nous échappe, en nous laissant la trace de sa présence : le pain partagé.

Nous pouvons facilement nous reconnaître dans ces deux disciples marchant sur la route d'Emmaüs déçus par les événements. Nous n'avons pas vécu la mort du prophète en qui nous mettions toute notre confiance, mais que de déceptions, de frustrations, ne traînons-nous pas sur la route de notre vie.

Quand nous nous sommes mariés, tout était beau, tout était facile en avant. Parfois la vie a obscurci bien des rêves, de sorte que certains d'entre nous souffrent leurs amours, ils les vivent de peines et de misères et ils osent à peine penser en avant. Nous avions mis de grands espoirs dans nos enfants, ils étaient notre vie et voilà qu'ils ont pris des orientations bien contraires à nos espoirs sinon au bon sens. Nous nous sommes fait prêtres avec l'ambition de convertir le monde, avec l'idée de transmettre un message et une manière de vivre incontestables, avec l'amour d'une Église qui donnerait Jésus. Mais qu'est-ce que cela a donné et qu'est-ce que cela donne ? Point n'est nécessaire pour que chacun repense aux épreuves et aux difficultés de sa vie et ait le goût de dire à Jésus comme les disciples d'Emmaüs : « Tu es bien le seul à ignorer les événements de ces jours-ci. » « Vous n'avez donc pas compris. Comme votre cœur est lent à croire ! » Répondrait Jésus.

Tous les textes, que nous lisons les dimanches qui suivent Pâques, nous disent, nous montrent, nous prouvent, que Jésus est ressuscité. Il est ressuscité, mais ça ne veut pas dire qu'il est redevenu vivant comme avant, de la même manière. Il est assez significatif que les disciples aient de la difficulté à le reconnaître. Il est revenu vivant d'une autre manière pour être plus près de nous. Libéré des conditions corporelles, spatiales et terrestres, il ne vit plus au côté de nous, mais en nous là exactement où nous sommes. C'est cela qu'il a promis lorsqu'il a dit : « Je vous enverrai mon Esprit. » N'avons-nous un comportement semblable à celui des disciples d'Emmaüs? Nous pensons avoir perdu Jésus alors qu'il marche avec nous. Nous le cherchons dans l'extraordinaire, alors qu'il vit notre ordinaire avec nous. Si nous sommes le moindrement attentifs à sa présence sur la route de notre vie, si nous lui donnons du temps pour nous expliquer les écritures, si nous partageons le pain avec lui, nous dirons-nous aussi : « Notre cœur n'était-il pas brûlant, tandis qu'il nous parlait?

Dieu notre Père, nous avons souvent du mal à discerner les signes de ta présence au cœur du monde. Lorsque l'avenir nous semble bouché, tu viens nous ouvrir un chemin d'espérance. Ouvre nos cœurs à ta Parole, fais-nous découvrir que ton fils Jésus marche avec nous sur toutes les routes de notre vie, lui qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 14:38

DEUXIEME DIMANCHE DE PAQUES A

1ère lecture : Ac. 2,42-47 ; Psaume 117 ; 2ème lecture : 1 P 1,3-9 ; Evangile : Jn. 20,19-31

Nous célébrons le deuxième dimanche de Pâque C. Ce dimanche encore appelé dimanche de la miséricorde divine marque la fin de l’octave de Pâque.  Cette fête de la Divine miséricorde a été instituée par le Pape Jean-Paul II à l'occasion de la canonisation de Sœur Faustine. Il nous offre de contempler l’amour de Dieu miséricordieux qui vient à notre rencontre pour nous manifester sa compassion, sa tendresse et son amour infini. Il se fait proche de nous pour nous attirer à lui.

Le temps pascal est le temps de la foi. Pour ce deuxième dimanche de Pâques c’est comme chaque année la figure de Thomas qui nous invite à la joie de croire (évangile). Jésus déclare « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », ceux qui ouvrent leur cœur à la vie nouvelle que nous offre sa résurrection (2ème lecture). Nés de Pâques, baptisés dans le Christ, nous sommes les croyants d’aujourd’hui, appelés à faire Eglise (1ère lecture) en signe du Christ serviteur : notre communauté est-elle fidèle à l’écoute de la Parole, à la prière, à la communion, et au service des hommes ? L’Eucharistie est source de charité et de joie pour les hommes.

La première lecture, prise dans les Actes des Apôtres, brosse le tableau quelque peu idéalisé de la communauté primitive de Jérusalem, où ses membres ne formaient « qu’un cœur et qu’une âme ». Les frères étaient fidèles à écouter l'enseignement des apôtres; ils vivaient en communion fraternelle les uns avec les autres, priant ensemble, partageant ensemble tout ce qu'ils avaient, et tout cela d'une manière toute naturelle et spontanée.  On sentait, on touchait du doigt la présence invisible du Christ Jésus ressuscité qui unissait tous les siens dans la foi et l'amour, à tel point que la communauté chrétienne attirait de nouveaux croyants.

C’est dans sa foi au Christ ressuscité que le Chrétien trouve la force de rester fidèle et puise la joie profonde qui imprègne sa vie, même au milieu des pires épreuves. Telle est la leçon que l’Apôtre Pierre met en valeur dans ce début de sa lettre.

L’Evangile de ce deuxième dimanche de Pâques rapporte la double apparition du Seigneur à ses Apôtres, rassemblés au Cénacle, la première, le soir même de la Résurrection, en l’absence de Thomas, la seconde, huit jours plus tard, cette fois Thomas présent. Jésus trouve les disciples remplis de peur. Ils ont peur ! Peur comme nous aussi il nous arrive d'avoir peur, parce que l'expérience de la peur nous est familière : peur de dire qui nous sommes, peur d'intervenir au nom de la justice, peur de prendre parti ou position, peur d'être reconnu, peur d'un engagement pour les plus pauvres et les exclus, peur peut-être tout simplement du doute.

Après la mort de Jésus, les disciples rasent les murs. Au coeur de la communauté des disciples paralysés par la peur et enfermés dans leur cénacle verrouillé, une parole se fait libératrice et créatrice : « La paix soit avec vous ». Jésus est là, au milieu de ses disciples. L'un des leurs, Thomas, nous est bien familier. C'est un « douteur » que je respecte profondément, parce que, comme pour tant de mes contemporains, le doute de Thomas se fait quête et recherche. D'une certaine manière, l'aventure de Thomas est le récit de notre propre aventure spirituelle.

Thomas est sur le chemin de la reconnaissance de son Seigneur. Un chemin qui le conduit de la croyance à l'acte de croire. Un chemin qui demande une démarche personnelle, un engagement personnel, une adhésion accompagnée d'une parole de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Dans notre existence, des hommes et des femmes, des témoins, ont semé un jour une parole d'annonce qu'il nous a fallu ruminer et porter jusqu'au moment où cette parole s'est faite fondatrice d'un acte de foi dans ce Dieu de Jésus Christ reconnu comme compagnon de nos routes humaines, mort et ressuscité pour notre salut ! La foi n'est jamais aussi sincère, aussi profonde, aussi solide que lorsqu'elle a traversé les flots du doute. Puisse la quête de Thomas nous pousser à aller au-delà de nos doutes.

Dieu de Jésus Christ, ne laisse pas les portes de notre cœur se fermer par incrédulité, mais ouvre-les toutes grandes à la présence de ton Fils. En ce premier jour de la semaine, qu’il vienne au milieu de nous et nous remplisse de sa joie, lui qui est vivant avec toi et l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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