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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 21:48

Malachie 3,1-4 ; Psaume 23 ;  Hébreux 2, 14-18 ; Luc 2, 22, 40

La fête de la Présentation du Seigneur, aussi appelée « Purification de Marie » à une certaine époque, est célébrée quarante jours après Noël. Ceci explique que les lectures de ce dimanche soient en lien avec celles du temps de Noël: en particulier, nous retrouvons l’Evangile de Luc. Elle se situe dans le prolongement de la Nativité, mais elle a une nette coloration pascale et l’acclamation au Christ lumière, prélude à celle qui se donnera libre cours dans la liturgie pascale. C’est aussi la fête des rencontres. Marie et Joseph viennent dans le Temple offrir à Dieu leur premier-né. Un couple de pauvres : les tourterelles de substitution en témoignent. Leur geste s’enracine dans la fidélité au Dieu de l’Alliance. Ils rencontrent Syméon que l’Esprit Saint illumine et qui reconnait dans l’Enfant la lumière du monde, la gloire d’Israël, le Sauveur. L’Esprit pousse Anne à leur rencontre, elle joint sa louange à celle de Syméon. Et l’Esprit prépare le cœur de Marie à la Passion. Il nous fait reconnaître aujourd’hui en Jésus, le Premier-Né du Père, qui nous sauve par sa Pâque

Le prophète Malachie annonce la venue du Sauveur, qui purifiera les fils de Dieu (1ère lecture). Puis la Lettre aux Hébreux présente Jésus en insistant notamment sur le fait qu’il a pris notre humanité, pour la sauver (2ème lecture). Le récit évangélique de la Présentation de Jésus au Temple nous met en présence de Syméon, qui reconnaît en Jésus le Sauveur.

Le dernier prophète s'appelle Malachie. Son nom signifie "mon messager". En lui, les premiers chrétiens voyaient l'annonce de la mission de Jean-Baptiste, mais aussi la figure de Jésus venu dans le temple pour purifier le culte que nous rendons à Dieu

Le Seigneur annoncé par Malachie, nous dit saint Paul, c'est Jésus lui-même, le Messie tant désiré, le grand prêtre miséricordieux et fidèle. Homme au milieu des hommes, Jésus est vraiment notre frère; dans nos épreuves, il est là.

L'Évangile s'ouvre sur le don de Marie et de Joseph au Temple: ce petit enfant est offert - consacré - au Seigneur. Le vieillard Syméon annonce que cet enfant, par le don libre et total de sa vie, sera Lumière pour tous. La Bonne Nouvelle du salut s'éclaire de cette dynamique ouverte définitivement dans le mystère pascal: « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » À la suite du Christ, les baptisés sont appelés, de diverses manières, à comprendre et à construire leur existence sous le signe du don : apprendre au fil des années à donner et à recevoir... se donner pleinement dans le mariage... engager toute sa vie en communauté avec d'autres à la manière de tel ou tel grand témoin de la foi... Devenir chrétien, c'est l'apprentissage lent et patient mais fécond d'une vie donnée.

La fête de la présentation du Seigneur met également en lumière la vie consacrée. Les religieux et religieuses, qui consacrent d'une manière originale et particulière leur vie, manifestent - modestement mais radicalement - dans l'Église et dans notre société, la possibilité d'un don de soi dans un projet de vie tournée vers les autres et vers Dieu. L'obéissance, le célibat et la pauvreté sont alors l'expression concrète d'une volonté qui se décentre d'elle-même pour librement recevoir de l'autre - de la communauté sa mission à la suite du Christ. La vie consacrée nous rappelle que Dieu nous donne gratuitement de nous donner librement! Être consacré, ce n’est donc pas d’abord porter un vêtement distinctif, ni un signe particulier, ce n’est pas être marqué au fer rouge ou par un tatouage indélébile, ou une tonsure… mais c’est une affaire intérieure, de conscience de ce que l’on est, de ce que l’on a reçu et qui rejaillit sans cesse sur notre comportement extérieur. Ce n’est rien de moins que, comme le disait Siméon, « être lumière pour éclairer un monde si souvent plongé dans les ténèbres ».

Cette fête de la Présentation de Jésus termine le cycle des fêtes de Noël.  Mais cette annonce de Syméon inspiré par l'Esprit Saint nous prépare déjà à cet autre cycle qui va commencer dans une dizaine de jours avec le carême.  Nous avons vécu les mystères joyeux de l'incarnation ; nous allons bientôt aborder les mystères douloureux de la rédemption.  Tout cela est si bien à l'image de nos vies : nous passons sans cesse de la joie à l'angoisse dans l'espérance de la gloire de l'alliance éternelle. À travers les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses, il s'agit toujours de rencontrer personnellement et d'accueillir le Seigneur Jésus qui vient nous aimer.  Il nous est donné ce matin de l'accueillir dans la célébration de l'eucharistie.  Puissions-nous l'accueillir aussi dans le quotidien de nos vies.

 

En ce jour, Dieu fidèle, tu reçois de Marie et de Joseph l'enfant que tu leur as confié: toute sa vie t'appartiendra, il sera le premier-né d'une race nouvelle. Avec ce don qu'il te fait de lui-même, accueille aussi notre propre vie: nous te la présentons, que ton Esprit la porte jusqu'à toi, Dieu notre lumière pour les siècles des siècles. Amen.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 11:51

QUATRIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

 

Sophonie 2,3 ;3,12-13 ; Psaume 145 ; 1 Corinthiens 1,26-31 ; Matthieu 5,1-12

Après la mise en scène de la mission de Jésus (dimanche dernier), voici le Sermon sur la montagne. Le texte des "béatitudes" est aujourd'hui le sommet de notre liturgie de la Parole. Il nous fait regarder toutes choses avec les yeux du Seigneur lui-même. Il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l'attendions pas: la pauvreté du cœur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution... Cette découverte humainement si paradoxale doit nous conduire à une immense action de grâce: notre faiblesse devient la matière première du Règne de Dieu. Les Béatitudes ne sont pas un tranquillisant spirituel destiné à nous faire accepter les difficultés de la vie présente dans l'attente d'une vie meilleure! Elles sont un appel qui nous est confié à nous qui avons reçu l'Évangile.

Le prophète Sophonie énonce dans ce passage une des lois fondamentales de la vie spirituelle : pour s’ouvrir à Dieu, il faut renoncer à soi, à l’orgueil, au mensonge, à l’égoïsme. Seuls les humbles vont à Dieu et sont accueillis par lui. Le prophète Sophonie nous parle d'un petit groupe de fidèles, qu'il nomme le «reste d'Israël». Comme cette appellation fut reprise tout au long de la Bible, jusqu'au temps de Jésus, il n'est pas étonnant qu'on la retrouve aujourd'hui pour parler... de nous ! Face à la diminution actuelle des pratiquants du dimanche, des baptisés, des mariés religieusement..., il est réconfortant de constater qu'un peuple, moins nombreux mais plus motivé, demeure, «reste», fidèle. Il ne faudrait cependant pas que nous nous contentions de notre situation de «petit reste» en la considérant comme normale. Cela pourrait justifier un repli frileux sur notre minorité, en oubliant que le Christ a vocation d'atteindre, par l'Eglise, tous les hommes, et pas seulement une petite «élite»...

Avec sa vigueur habituelle, Saint Paul dénonce la prétention de ceux qui, pour réussir, misent sur la sagesse et la puissance humaines ; il exprime sa conviction que les petits et les faibles sont en réalité les vrais sages et les vrais forts : Dieu est avec eux. Il a choisi ce qui est faible dans le monde pour confondre les puissants et les malins. Un tel message heurte de front, aujourd’hui comme jadis la « sagesse » des hommes. Bien plus, l’appel à la pauvreté dérange souvent l’idée que les chrétiens eux-mêmes se font de la grandeur et de la pérennité de l’Eglise. Pourtant, le « pauvre » selon la Bible s’en remet à la fidélité de Dieu dans l’espace précaire de son existence historique.

Jésus commence « le sermon sur la montagne » par la proclamation des Béatitudes : il dépeint ainsi l’idéal de vie dont ses disciples devront s’inspirer pour réaliser et réussir leur destinée. Elles constituent le code du vrai Bonheur. Certaines de ces «béatitudes» nous paraissent peu admissibles : heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux ceux qui sont persécutés... Il est vrai qu'on a pu dans le passé en déduire le contraire de ce que voulait dire Jésus. Et on a pu prêcher la passivité ou le dolorisme. Le christianisme nous demande de nous battre contre la misère et contre ce qui dans le monde provoque tant de larmes. Mais Jésus nous dit qu'il y a une vraie joie à nous sentir entre les mains de Dieu, quelles que soient nos épreuves. Chacun peut ressentir la force que donne un cœur en paix. Au nom de nos béatitudes, le chrétien a pu être accusé de masochisme. Mais la souffrance est un mal qu'il faut combattre sans relâche. Arrive pourtant le moment où l'on sent que la maladie va être victorieuse, quoi qu'on fasse. Puissions-nous alors être capables de dire «Père, je remets ma vie entre tes mains.»

Ces béatitudes sont la nouvelle loi que Jésus propose, loi que nous devons prolonger, réinventer chacun personnellement. L’ancienne loi n’était que provisoire, elle est cassée comme les tablettes de Moïse, avec Jésus nous devenons les législateurs de la nouvelle loi, c’est à nous en effet de réinventer chaque jour, concrètement au fil des événements le commandement d’amour pour le bonheur de tous.

 

Dieu notre Père, tu ouvres ton Royaume à tous ceux et celles qui te cherchent avec un cœur de pauvre. Que ta Parole nous donne faim de ce royaume de justice et de paix, où tu nous combles de ta joie, en Jésus, ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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24 janvier 2020 5 24 /01 /janvier /2020 09:55

 

Is 8,23-9,3 ; Ps 26; 1 Cor 1,10-13,18 ; Mt 4,12-23

En ce troisième dimanche ordinaire, nous célébrons le dimanche de la Parole de Dieu. Jean Baptiste, le précurseur, a été arrêté : sa mission a pris fin. Place à la mission de Jésus : à son baptême, il a été investi par le Père et l’Esprit pour cette mission, qui commence aujourd’hui, en Galilée. Car Jésus va réaliser ce qu’annonçait l’oracle du prophète Isaïe (1ère lecture), la Bonne Nouvelle du Royaume est destinée à cette Galilée, « carrefour des païens », symbole des nations, Jésus appelle déjà ses quatre premiers disciples à travailler avec lui à l’annonce de ce règne. Et l’Apôtre Paul suppliera les premiers chrétiens de ne pas se diviser (2ème lecture) car ce serait porter un contre-témoignage à l’Evangile.

Dimanche dernier, le livre d’Isaïe annonçait déjà que le Serviteur deviendrait la lumière des nations. Aujourd’hui il est confirmé que “le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière.” Isaïe annonce aux malheureux Galiléens, déportés en Assyrie, que leur épreuve touche à sa fin : la lumière de leur délivrance brille déjà comme une grande clarté au milieu des ténèbres de leur captivité.

Dans la jeune communauté de Corinthe, des factions rivales s’affrontent et s’opposent, risquant de compromettre la paix et l’unité. Saint Paul réagit contre ce danger par un paternel et pressant appel. Il prend position au sujet des divisions qui agitent la communauté de Corinthe. Il voit dans cette discorde un grand danger pour l’annonce de l’Evangile. Il dénonce cette division entre disciples de Jésus. II parle de «disputes». Aujourd'hui il nous serait difficile de faire le partage entre ce qui est différences, divergences, affrontements utiles, suspicions illégitimes, querelles vaines, oppositions sectaires... Au lendemain de la célébration de la semaine de Prière pour l'Unité, nous savons bien que nous avons toute cette panoplie. Mais pour l'honneur du Christ et pour le rayonnement de son message, nous devons tout faire pour nous accepter différents et nous vouloir complémentaires. Même s'il faut bousculer nos habitudes ! Ne pas le dire, mais le faire !

Le Christ inaugure son ministère en Galilée ; il proclame la Bonne Nouvelle du Royaume et il en indique les conditions d’entrée : une sincère conversion. Il choisit également ses premiers disciples. Avec l’Évangile que nous propose la liturgie de ce jour, une page de l’Écriture se tourne : la lecture des évangiles de l’enfance de Jésus prend fin. Une page nouvelle commence à s’écrire. Jésus inaugure sa vie publique. La voix de Jean Baptiste s’est définitivement tue, et d’une certaine manière, quittant le silence de Nazareth, Jésus prend le relais. C’est la fin de l’ère des prophètes, et le début de la mission du Fils de Dieu. «Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ! » Jésus ne quitte pas seulement le silence de Nazareth, il quitte Nazareth pour un ailleurs, et Capharnaüm devient sa ville, le point d’attache d’où il va rayonner dans toute la Galilée. Choisir la Galilée, ce « carrefour des païens », cette terre de pauvreté et de luttes incessantes, cette terre d’invasion dont le peuple qui marchait dans les ténèbres finit par voir se lever une lumière, c’est une manière de nous dire avec force, et encore aujourd’hui, que la Bonne Nouvelle est pour tous, pour tous les peuples et pour toutes les nations.

«Convertissez-vous ! » L’invitation est forte. Aussi forte et aussi puissante que l’appel entendu par les pécheurs sur les bords du lac. Encore aujourd’hui, se convertir c’est accepter de se laisser regarder par le Christ et oser se mettre en route avec lui. Vers quelle Galilée des temps modernes irons-nous pour, avec le Christ, être témoins par toute notre vie de la Bonne Nouvelle du Royaume. Se convertir, c'est suivre Jésus Christ, c'est paraître devant Lui avec toutes nos maladies, toutes nos lèpres, tous nos tourments, tous nos démons, toutes nos paralysies pour qu'Il les guérisse. Se convertir, c'est avoir soif de guérison.  C'est cette soif de guérison qui nous rend tolérants et bienveillants pour ceux qui ne souffrent pas du même mal que nous.  C'est cette soif de guérison qui guérit de l'esprit de parti, cet esprit malsain qui divise le corps du Christ en clans rivaux et jaloux, comme si un aveugle valait mieux qu'un boiteux!

En ce dimanche  nous célébrons  le premier "Dimanche de la Parole de Dieu", institué par le pape François en septembre 2019. Désormais, chaque 3ème dimanche du temps ordinaire sera consacré à "la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la Parole de Dieu." Par un motu proprio publié le 30 septembre dernier, intitulé “Aperuit Illis”, le Pape souligne toute la richesse et le caractère vivant du texte sacré. Il encourage les croyants à une plus grande familiarité à son égard, afin de «vivre en profondeur notre relation avec Dieu et avec nos frères».

La Bible est un trésor, elle est une Parole vivante, qui se trouve au cœur de nos vies (pendant les sacrements, dans la vie quotidienne...). De plus, le Dimanche de la Parole de Dieu s'inscrit dans la continuité de la Semaine pour l'Unité des Chrétiens : "Ce dimanche de la Parole de Dieu viendra ainsi se situer à un moment opportun de cette période de l’année, où nous sommes invités à renforcer les liens avec la communauté juive et à prier pour l’unité des chrétiens. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence temporelle : célébrer le Dimanche de la Parole de Dieu exprime une valeur œcuménique, parce que l’Écriture Sainte indique à ceux qui se mettent à l’écoute le chemin à suivre pour parvenir à une unité authentique et solide."

Seigneur, ton Fils Jésus est venu dans notre monde en ton nom. A tous ceux qui ont du mal à trouver un sens à leur vie, il propose un chemin de lumière. Il appelle chacun et chacune d’entre nous par son nom. Donne-nous d’entendre sa voix pour que nos vies deviennent signes de ton Royaume, par Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, qui est vivant avec toi et le Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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16 janvier 2020 4 16 /01 /janvier /2020 18:55

 

Isaïe 49, 3.5-6 ;  Psaume 39 ; 1 Corinthiens 1, 1-3 ; Jean 1, 29-34

Ce 2ème dimanche de l’Année A est en quelque sorte intermédiaire, du point de vue du Lectionnaire, entre le temps de Noël terminé dimanche dernier, et le temps ordinaire : nous n’ouvrions d’ailleurs l’évangile de Saint Matthieu que dimanche prochain.

Aujourd’hui, l’Ecriture prolonge le portrait du Sauveur tracé dimanche dernier : il est encore question du Serviteur (1ère lecture), tandis que Jean-Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Evangile). Pour sa part, la 2ème lecture est le commencement de la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens, que nous méditerons pendant sept dimanches.

"Tu es mon serviteur". Dieu le dit à son peuple, Israël, peuple témoin de son amour. Il le dit éternellement à son Fils, celui "qui n'a pas fini de ramener à lui tous ceux que le Père lui a confié". Il nous le dit à nous, son Eglise, témoin aujourd'hui de son amour pour le monde. Aujourd’hui, à chacun de nous, la parole de Dieu nous dit, comme un aveu : « Tu es précieux à mes yeux. » Cela revient à dire : « Ton Dieu t’aime, toi, tu existes pour lui, jamais il ne te méprise. » Le Créateur aime tous les êtres qu’il appelle à l’existence. A chacun il confie une part de responsabilité pour bâtir ce monde qu’il juge « très bon ». En chaque humain, l’Esprit imprime le désir d’aimer et d’être aimé.

L'apôtre Paul écrit aux fidèles de Corinthe. Il les salue avec un immense respect, voyant en eux le peuple saint. C'est comme si, avant de leur parler, il faisait la génuflexion devant eux. C'est normal, puisqu'ils portent le nom de Jésus-Christ, le Serviteur de Dieu qui les sauve. Il en est ainsi de toutes les communautés chrétiennes.

La liturgie empreinte au quatrième évangile le témoignage de Jean sur le baptême de Jésus et nous invite à confesser Jésus comme « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

Le temps des fêtes et des solennités s’efface ce dimanche pour faire place au temps que la liturgie appelle ordinaire. Un temps en chasse un autre. Ainsi va la vie. L’évangile de ce jour nous donne contempler le visage de Jean Baptiste. Il n’est plus le précurseur, celui qui annonçait la venue du sauveur et invitait ses contemporains à se préparer et à aplanir les chemins au Seigneur, il devient le témoin. Jean voit Jésus venir vers lui. Enfin! Ce Jésus dont il disait qu’il a sa place devant lui arrive à sa rencontre. C’est un événement et un avènement. Les temps sont accomplis et dans le même mouvement, tout commence ! C’est le temps d’un autre temps, d’un nouveau temps ! En reconnaissant Jésus comme celui qui redessine l’alliance entre Dieu et les hommes, Jean voit déjà le crucifié, l’Agneau de Dieu.

Les yeux de Jean s’ouvrent sur l’identité de Jésus parce qu’il a vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur l’homme qui lui demande le baptême. Jean a vu et il rend ce témoignage : Jésus est le Fils de Dieu. Le précurseur devient témoin. Devenir témoin engage l’être tout entier, le fragilisant parfois, mais le rendant aussi plus fort.

Cette page de l’Écriture nous invite sans doute aussi à relire nos propres existences comme des histoires pour y découvrir ou y retrouver ces moments, ces instants de la vie, qui nous appellent à devenir des témoins de notre foi. Comme pour Jean, jour après jour, Dieu nous en donne la force et le courage. Comme pour Jean, il nous faudra aussi apprendre à nous effacer pour laisser l’Esprit poursuivre son œuvre, en nous et autour de nous. L’Esprit n’a pas de frontières.

 

Montre-nous, Seigneur, à quel point tu nous aimes, et par la force de ton Esprit, rapproche les chrétiens divisés : que ton Eglise apparaisse clairement comme ton signe au milieu du monde, et que le monde attiré par sa lumière croie en Jésus, ton envoyé, lui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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10 janvier 2020 5 10 /01 /janvier /2020 21:54

1ere lecture : Isaïe 42, 1-4.6-7; Ps 28; 2e lecture : Actes 10, 34-38; Évangile : Matthieu 3, 13-17

Dernier jour du « temps de noël », ce dimanche prolonge les fêtes de Noël et de l’Épiphanie : dans les lectures, il est encore question de manifestation du Seigneur. Les tout premiers événements publics de la vie de Jésus s’enchaînent. Après sa naissance et sa manifestation au monde, la liturgie de ce dimanche nous fait participer à son baptême, comme si nous nous trouvions au bord du Jourdain, parmi la foule. Aux uns et aux autres, il nous arrive d’être conviés au baptême d’un nouveau-né ; et même quelquefois à celui d’un adulte. Ces premiers pas dans la vie chrétienne sont toujours des moments inoubliables de joie et d’action de grâce ; tout simplement parce que nous prenons davantage conscience que quelque chose de neuf advient désormais et que rien ne sera plus vraiment comme avant !

Véritable révélation trinitaire, le baptême de Jésus inaugure son ministère public, et clôt pour nous le temps liturgique de Noël. Le baptême de Jésus par Jean nous fait entrer dans le mystère total du Christ, mystère d'incarnation et de rédemption qui appelle déjà le baptême de la croix. L'eucharistie nous configure à ce baptême plénier, pour que nous portions le visage de ce Dieu qui aime jusqu'à se donner tout entier à tous.

Le baptême de Jésus révèle son mystère et son identité. En même temps, il renvoie chaque homme à sa vocation originale et irréductible. En effet, chacun de nous est appelé à recevoir l’Esprit Saint, l’esprit d’adoption et à entendre cette parole inouïe : « c’est toi mon fils, ma fille bien aimée, en toi j’ai mis tout mon amour ». Dans le feu de l’Esprit, Jésus est saisi, consacré, envoyé. Quant à nous, ce sont notre baptême et notre confirmation qui nous habilitent à devenir « les envoyés » du Père : nous accomplissons ainsi notre mission prophétique, sacerdotale et royale, dans l’annonce de l’évangile, l’offrande de nos vies et le service de nos frères. Ne laissons pas dépérir en nous le don de Dieu, mais réactualisons, ravivons, déployons la grâce baptismale qui nous a été donnée.

Célébrer la fête du baptême du Seigneur, c’est reconnaître en lui le Dieu fait homme, Celui qui prend chair dans notre humanité. Lorsque Jésus se fait l’un d’entre nous, acceptant de recevoir le baptême de Jean, c’est l’homme qui est appelé à grandir à l’image de Dieu. Hommes et femmes, nous sommes frères et sœurs du Christ, puisque Dieu aime chacun d’entre nous comme « son enfant bien-aimé ».

Fêter le baptême du Seigneur, chaque année à la même époque, c'est en toute logique faire mémoire de notre propre plongée dans les eaux baptismales. C'est redonner vigueur à ce don précieux reçu de Dieu et toujours le nourrir. Car nous en faisons peut-être l'expérience pour nous-mêmes ou pour nos proches : il ne suffit pas d'être baptisé pour être chrétien ; il faut sans cesse animer et réanimer ce premier sacrement pour qu'il prenne dans le temps sa vraie dimension. Si le Christ se laisse baptiser par le Précurseur, c'est avant tout pour que l'Ecriture s'accomplisse : d'un baptême de conversion, il faut passer au baptême dans l'Esprit Saint : là se joue la nouveauté de l’Alliance. En entrant dans l'eau du Jourdain, Jésus se place au même niveau que les pécheurs.

C'est parce qu'il rejoint notre humanité que le Fils de Dieu peut prendre sur lui nos faiblesses et nos pauvretés. C'est la force de notre vie en Dieu. Le baptême du Seigneur nous permet sans cesse d'être renouvelés, nous ne pouvons pas laisser ce trésor sans valeur: en nous, Dieu a mis tout son amour !

Seigneur notre Dieu, le jour où ton Fils est entré dans le Jourdain pour y être baptisé, c'est nous tous, déjà, qu'il plongeait dans les eaux du baptême. Ravive en nous, par ton Esprit, la joie et la fierté de notre baptême: nous serons alors les témoins fidèles du Christ et, en toute vérité, nous t'appellerons "notre Père", maintenant et pour les siècles des siècles. Amen!

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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2 janvier 2020 4 02 /01 /janvier /2020 18:19

L’EPIPHANIE DU SEIGNEUR

1ere lecture : Is 60, 1-6 ; Ps 71 ; 2eme lecture Ep : 3, 2-3.5-6 ;  Evangile : Mt 2, 1-12

Le mystère de Noel nous offre de contempler l’Incarnation du Verbe au milieu des hommes. Le Verbe fait chair se veut la lumière de toutes les nations. Par sa venue, le salut est désormais universel. Célébrer l’Epiphanie c’est célébrer la manifestation du Seigneur à tous les hommes. Le Dieu d’Israël est également le Dieu des nations païennes. Tous, juifs et païens, croyants et non croyants, sont invités à reconnaitre en Jésus le Messie. L’Epiphanie nous invite à ouvrir les horizons. Ce n’est pas seulement aux juifs que le mystère de Dieu est offert. Il n’est pas seulement pour ceux qui se reconnaissent chrétiens. Il est pour toute l’humanité. Les mages venus de l’Orient pour rendre hommage au Nouveau-né couché dans la mangeoire en sont l’expression de cette universalité du salut.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe annonce des jours meilleurs pour Israël et pour toutes les nations. Le retour de l’exil est une Bonne Nouvelle pour tous. Les peuples sont appelés à converger vers Jérusalem la ville Sainte pour rendre grâce au Seigneur, lui qui a délivré son peuple de l’exil. Le peuple des nations, qui vivait dans les ténèbres, a vu se lever une grande lumière, et sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Et cette lumière brille pour tous.

Saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens souligne également cette universalité du salut qui s’offre à tous les hommes sans aucune autre condition que la foi en Jésus-Christ. Il est venu réconcilier en lui toute l’humanité pour ne faire qu’un seul corps. Sa révélation est l’œuvre de l’Esprit au cœur des croyants, par la prédication vivante de l’Evangile.

Dans l’Evangile, les mages qui viennent rendre hommages au Seigneur sont les représentants de toutes les nations en attente de la Révélation qui ouvre les portes du Royaume de Dieu à tous les hommes.  Ces mages, assoiffés de connaitre les mystères de Dieu se mettent en route à la recherche du sens de l’étoile qui brille différemment des autres. Ils sont convaincus que cette étoile est le signe de la naissance du Roi des juifs et ils ne peuvent pas manquer d’aller lui offrir leurs présents et se prosterner devant lui. Ils vont découvrir après de nombreux efforts que cette étoile particulière indiquait la naissance du Christ au milieu des hommes.  Cette étoile nous invite toujours à suivre cet exemple d’obéissance et à nous soumettre, autant que nous le pouvons, à cette grâce qui attire tous les hommes vers le Christ. Dans cette recherche, nous devons tous nous entraider afin de parvenir au royaume de Dieu par la foi droite et les bonnes actions, et d’y resplendir comme des fils de lumière.

Désormais tout homme est appelé à se laisser éclairer par le Fils de Dieu. La rencontre avec l’Evènement Jésus doit apporter des lumières nouvelles sur notre histoire et sur notre existence. C’est pourquoi les mages, après avoir rencontré et adoré Jésus sont appelés par l’ange à prendre un chemin nouveau. Il n’est plus question pour eux de retourner dans les pratiques païennes ou de reprendre les chemins anciens.  Jésus petit enfant dans la crèche a changé leur vie. Avec eux, nous devons prendre un chemin nouveau éclairé par Jésus-Christ.

Sur ce chemin nouveau, l’autre cesse d’être une menace comme pensait le roi Hérode. Celui-ci en effet est jaloux de savoir qu’un autre roi est né. La manifestation de Dieu aux hommes est considérée par lui comme une menace, une agression à son pouvoir. Et nous savons par la suite qu’il va ordonner le massacre des enfants innocents après que les mages aient pris un autre chemin. La soif du pouvoir va le fermer au projet rédempteur de Dieu. Pourtant, la venue de Dieu au milieu des siens doit être une joie débordante, une action de grâce qui nous appelle à sortir de nous-mêmes afin d’accueillir l’universel et d’aller vers l’autre pour admirer les merveilles de Dieu œuvrant dans notre histoire.

Ces païens venus de l’Orient reconnaissant à travers leurs offrandes la divinité, la royauté et l’immortalité de ce petit enfant entre les mains de sa mère. L’or en effet est l’offrande par excellence au roi, l’encens est réservé au culte à Dieu et la myrrhe est en vue de son ensevelissement. Plus qu’un geste banal d’offrande, les mages nous permettent de découvrir en Jésus le Dieu Eternel,  Roi de l’univers qui vient apporter la lumière dans nos ténèbres et nous revêtir de notre dignité d’enfants de Dieu.

Jésus-Christ Vrai Dieu et Vrai homme continue à être dans notre vie cette lumière qui brille dans nos ténèbres et nous appelle à sortir de nos ténèbres pour accéder à son admiration lumière. Nous comprenons donc pourquoi notre vocation comme chrétien est d’être lumière du monde. Car le Dieu que nous suivons est la Lumière des nations. Confions nous donc au Seigneur afin qu’il illumine nos vies.

Seigneur toi la lumière des nations qui vient éclairer tout homme et tout l’homme, toi qui a guidé les mages jusqu’à toi, nous nous tournons vers toi pour te présenter nos ténèbres et nos obscurités afin que tu daignes nous conduire à la lumière véritable. Toi qui vis et règne avec le Père et l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.

 

Père Bernard DOURWE, Rcj.

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25 décembre 2019 3 25 /12 /décembre /2019 12:07

 

Siracide 3, 1-6.12-14; Psaume 128 ; Colossiens 3, 12-21 ; Matthieu 2,13-15, 19-23

La Sainte Famille est le nom donné à la famille formée par Jésus de Nazareth et ses parents, Marie et Joseph. Sainte, non pas parce qu'elle ne connaît pas de problèmes, mais sainte parce que Dieu y tient la première place, qu'il l'accompagne sur une route parfois difficile, qu'il y est présent au fil des jours. A Noël, c’est le mystère d’un Dieu qui  se fait homme que l’on médite. Le dimanche qui suit immédiatement Noël, la liturgie invite à célébrer ce mystère dans sa réalité concrète et quasi quotidienne : Le Verbe se fait chair, il naît et vit dans une famille qui ressemble à toutes les autres. Et cette famille nous est donnée en exemple. Dieu peut venir habiter chez nous, au milieu de nous.

Après notre émerveillement devant le nouveau-né, nous célébrons l’Enfant et ses parents, Sainte Famille à contempler dans le quotidien de l’amour fidèlement vécu, des difficultés à affronter,  des épreuves même. Les sages de la Bible ont donné des conseils pour une vie familiale harmonieuse respectant la dignité de chacun (1ère lecture). Saint Paul a complété cet enseignement en invitant à agir, en Eglise et en famille, comme le Seigneur lui-même et en son nom (2ème lecture). Le récit de la « fuite en Egypte » (Evangile) montre que Jésus vit l’histoire même de son peuple, assumant tout de la vie des hommes qu’il vient sauver.

Comment parvenir à une vie de famille réussie? Quelles attitudes et quels comportements y contribuent? La Bible multiplie les instructions, les conseils et les recommandations à ce sujet. Conseil donné par le livre de Ben Sirac le Sage: «Soutiens ton père dans sa vieillesse... Même si son esprit l'abandonne, ne le méprise pas». Avec l'allongement du temps de la vie, avec les conditions de logement du monde moderne, avec les ruptures entre les générations, où se trouve le maximum de respect à l'égard de parents très âgés ?

Depuis la venue de Jésus en notre monde, pour tous les secteurs de l'existence et en toutes circonstances, nous disposons d'un enseignement en paroles et en actes, celui de Jésus, transmis par les apôtres. Dans sa lettre aux Colossiens, saint Paul nous indique le chemin du vivre ensemble. Ses conseils prennent toute leur pertinence pour une vie de couple épanouie : “revêtez votre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience”. Il faut méditer ces mots, en savourer la richesse, les graver dans notre cœur, les traduire dans notre agir. “Supportez-vous mutuellement” dit-il encore. Porter ensemble les difficultés de la vie ; ça les soulage. Mais parfois aussi il faut porter l’autre qui faiblit, tombe… et il peut être si lourd et il peut mettre si longtemps à se remettre debout et à marcher à nouveau par lui-même !! Enfin : “pardonnez si vous avez des reproches à vous faire”.

Par-delà l’épisode de la fuite en Egypte, de celui du retour de la Sainte Famille en Galilée et de son installation à Nazareth, ce que Saint Mathieu a surtout voulu mettre en relief, c’est le rôle de Joseph, père gardien de l’Enfant Dieu. L’histoire de Jésus s'enracine dans l'histoire d'un couple qui s'aime, dans l'histoire d'un village tranquille, dans celle d'un peuple que Dieu a choisi. Jésus, Marie, Joseph: ces trois êtres ne sont-ils pas destinés à vivre heureux ensemble? Pourtant leurs relations n'ont pas toujours été sans problème. Pensons aux questions de Joseph face à la grossesse de Marie. Pensons à l'angoisse que Jésus causera à ses parents, à l'âge de douze ans. Mais l'amour les a fait triompher de tout, comme il leur a donné de surmonter l'épreuve de l'exil. Tout sera vécu dans la confiance.

 

Plus concrètement, cette fête de la Sainte Famille nous renvoie à la nécessité de tout faire pour protéger la vie. L'évangile nous montre un enfant qui est en danger. Comment ne pas penser à tous ces enfants d'aujourd'hui dont la vie est menacée ? Ceux qui sont menacés par les guerres et la famine… ceux qui sont victimes de la maltraitance et de la violence… ceux qui sont menacés par l'indifférence, le manque de soins, le manque d'amour et d'affection… En nous révélant la grandeur et la fragilité de l'Enfant Jésus, Noël nous invite à nous soucier de chaque enfant. Nous sommes appelés à tout faire pour que chacun puisse grandir sans danger et s'épanouir dans la joie. A travers ces enfants qui subissent toutes sortes d'épreuves douloureuses, c'est le Christ qui est là et qui attend notre amour. Il a toujours été du côté des exclus et des plus pauvres.

Quelques jours après avoir célébré dans la paix et la joie la naissance du libérateur d’Israël, la fête de la Sainte Famille nous rappelle que Dieu s’est incarné dans une famille humaine, avec un père et une mère. Une famille qui connaîtra dès aujourd’hui l’épreuve de l’exil, obligée de fuir en Egypte sous la menace d’Hérode. Ainsi, dès sa naissance au milieu des hommes, Dieu choisit la pauvreté, l’inconfort et l’exode. A sa suite, nous ne pouvons être que des chrétiens en chemin.

Nous allons entrer dans une nouvelle année. Nous échangerons des vœux à l'intérieur de nos familles et de nos diverses relations. Ne vivons pas cela comme une simple formalité mais comme une occasion de faire un pas en direction des autres, en particulier vers les personnes seules, celles qui souffrent physiquement et moralement. C'est là que le Christ nous attend et c'est avec lui et avec tous nos frères et sœurs que 2020 sera une bonne année. Il compte sur nous pour que nous soyons partout des artisans de paix, de fraternité et de réconciliation. Demandons-lui qu'il nous donne force et courage pour rester fidèles à cette mission qu'il nous confie. Que toute notre vie soit habitée par la présence du Seigneur ; qu'elle soit imprégnée de sa Parole et de son amour pour que nous puissions en témoigner auprès de tous ceux et celles que nous croisons sur notre route.

 

Dieu notre Père, tu as donné à ton Fils Jésus un père et une mère qui l'ont aimé et qui ont veillé sur lui. Nous t'en prions: fais de nos familles et de ton Eglise des lieux où nous apprenons à veiller les uns sur les autres, à grandir dans la foi, à devenir davantage encore les frères et les sœurs de Jésus, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, vivant avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen!

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 11:45

QUATRIEME DIMANCHE DE L'AVENT A

1ère lecture : Is. 7,10-16 ; Psaume 23 ; 2ème lecture : Rm. 1,1-7 ; Evangile : Mt. 1,18-24

A quelques heures de Noël, le temps n’est plus seulement à la veille mais aux signes à guetter. Dieu vient : sommes-nous prêts pour l’accueillir ? Ou redoutons-nous cette rencontre ? Contre notre inquiétude ou notre indifférence, Dieu précise sa promesse par la bouche du prophète Isaïe. Il va donner un signe, un enfant dont le nom Emmanuel dit toute sa présence à son peuple. Que nos voix s’unissent à celles de tous les croyants pour chanter le Seigneur (psaume) et reconnaître, en Jésus Christ, le salut promis (2ème lecture). Que notre cœur accueille la Parole comme Joseph et Marie l’ont reçue, en toute confiance, en toute disponibilité.

Dans la première lecture, tirée du livre d’Isaïe, le Seigneur invite le roi Acaz à lui demander un signe qui dérange, et laisse ce dernier perplexe. Il ne semble pas en comprendre la raison ni le but. Cependant, si nous allons plus avant dans le texte, nous pouvons percevoir que le pays était confronté à des menaces environnantes. Le Seigneur veut prouver au roi sa fidélité qui est de toujours à toujours : il n’a rien à craindre des ennemis et peut demeurer dans la confiance. Refusant d’entendre cette invitation de Dieu, Acaz préfère ne rien demander. Et comme souvent, Dieu va donner un signe de son amour : la promesse qu’un enfant naîtra dans le couple royal. Pour nous, cette prophétie est comprise dans la tradition chrétienne comme l’annonce du Messie promis qui doit venir.

Mais la demande de signe peut aussi nous parler aujourd’hui ! En effet, à l’approche de la Nativité, croyons-nous vraiment à ce signe extraordinaire et miraculeux pour nous-mêmes ? La venue annoncée du Messie attendu vient combler nos existences en joie et paix profondes.

L’extrait proposé à notre méditation pour la deuxième lecture n’est autre que la salutation par laquelle s’ouvre la longue épître de Saint Paul aux Romains : il leur dit quelle est la mission qu’il a reçue et qui est au juste ce Messie, dont il révèle le message.

Joseph, dans l’évangile, nous donne l’attitude juste : celle de consentir, après un trouble profond, à s’en remettre à Dieu dans la confiance au cœur même de l’inexplicable. La confiance, c’est bien celle de l’accueil pour nos vies parfois si malmenées, qu’un possible accompagné d’un changement est à l’œuvre à la seule condition que nous laissions agir le Seigneur.

Joseph est un homme de silence, un homme capable d'écouter Dieu lui parler et capable de changer sa vie à la lumière de la parole qu'il a entendue. Il découvre que cet enfant vient d'ailleurs. Il n'est pas de lui, ni d'un autre, ni même de Marie. Il est l'Envoyé de Celui qui est le "Tout Autre". C'est ainsi que Joseph est introduit peu à peu dans la Lumière d'un immense mystère qui devra un jour être proclamé à toute la Création.

Voilà une leçon absolument essentielle pour nous chrétiens de 2019. Nous vivons dans un monde bruyant et agité, surtout en cette période de fêtes. Nous avons des vies bousculées, une foule d'activités qui sont toutes plus essentielles les unes que les autres. Aujourd'hui, Joseph nous apprend à ECOUTER ce qui se passe en nous, à faire le point, à prendre du recul pour accueillir une parole qui vient d'ailleurs. C'est parfois difficile car bien souvent nous avons tendance à trop parler, la plupart du temps pour ne rien dire. Nous ne pourrons entendre le Seigneur parler à notre cœur que si nous prenons des moments de silence et de recueillement.

En cette fin de l'Avent, nous découvrons que préparer Noël, c'est d'abord prendre du temps pour le silence, la prière, la lecture de l'évangile. Comme Joseph, nous écoutons une parole et nous apprenons à nous rendre dociles à ce que Dieu nous suggère. Comme lui, nous sommes invités à nous faire les serviteurs d'un mystère qui nous dépasse. Tout l'Evangile nous dit que le Seigneur nous conduit sur des chemins que nous n'avions pas prévus. Mais les Paroles qu'il nous adresse sont celles de la Vie Eternelle.

 

Dieu de paix, tu as voulu épouser notre humanité dans sa richesse et dans sa pauvreté, et tu as choisi Marie et Joseph, il y a deux mille ans, à Nazareth. Ils se sont donnés avec joie et confiance à l’accomplissement de ta promesse. Nous t’en prions : apprends-nous à discerner, aujourd’hui encore, l’appel que tu nous adresses, toi qui prends chair dans nos vies d’hommes et de femmes, par Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui est vivant avec toi et le Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 09:03

 

1ère lecture : Is. 35,1-10 ; Psaume 145 ; 2ème lecture : Jc. 5,7-10 ; Evangile: Mt.11,2-11

Notre chemin d’Avent se poursuit, en compagnie des prophètes qui nous éveillent à la joie du Royaume : ce dimanche « Gaudette » nous appelle résolument à revêtir la joie des enfants de Dieu. Oui, Dieu intervient pour le bonheur de son peuple. Il ramène les exilés au pays (1ère lecture). Il comble les pauvres, le rejetés, les mal-aimés, et le psalmiste entonne sa louange.

C’est pourquoi saint Jacques nous exhorte à la patience (2ème lecture) : puisque nous sommes sûrs du salut en Jésus-Christ, demeurons fermes dans la foi. Ainsi nous serons comblés du vrai bonheur, en accueillant le Christ Bonne Nouvelle et en étant ses témoins pour nos frères. La venue du Seigneur nous remplit de joie : voilà ce qui va nous être donné à entendre dans la Parole de Dieu de ce dimanche. Il s’agit de la joie de tous ceux qui accueillent cette parole comme une Bonne Nouvelle pour leur vie. Nouvelle de paix et de libération, qui fait entendre les sourds et voir les aveugles. Comment ne pas se réjouir ? Dieu vient !

La prophétie d’Isaïe que nous lisons est une exhortation à bannir toute tristesse dans les difficultés et les peines de la vie ; car le Seigneur vient infailliblement à notre secours. Isaïe rayonne de confiance, d’optimisme et d’espoir bien qu’il soit dans la même situation que les autres Israélites. Il ne se résigne pas mais garde les yeux bien ouverts : regardez, votre Dieu est là, au milieu de vous, parmi vous. Il va vous racheter, vous délivrer, vous sauver. Il ne vous oublie pas !

Comparée à la première lecture, débordante d’enthousiasme et de poésie, cette page de Saint Jacques pourrait paraître plutôt terre à terre : pour nous exhorter à la patience, l’Apôtre ne donne-t-il pas l’exemple du paysan qui laisse au temps le soin de mûrir les récoltes ? Il faut nous rendre attentifs à la graine qui pousse, même sous la surface empierrée... Et ne pas confondre la patience avec la passivité : le cultivateur le sait, lui qui doit biner, sarcler, arroser...

De sa prison, Jean Baptiste envoie quelques-uns de ses disciples auprès de Jésus pour lui demander s’il est vraiment le Messie attendu. Jésus donne des preuves évidentes qu’il l’est en effet: des aveugles voient, des captifs sont libérés, des pauvres sont mis debout. Puis il fait l’éloge de son cousin, Jean Baptiste.

A la question de Jean Baptiste de savoir si Jésus est effectivement le Messie attendu, Jésus répond en rappelant en quels termes le prophète annonçait le Messie. Son programme ne se réduit pas à des paroles, il a déjà commencé à l’appliquer : il suffit de regarder, Jésus accomplit ce que le prophète avait promis. Or, cette action est permanente, elle a commencé en terre d’Israël et elle se poursuit de dimanche en dimanche dans nos célébrations : nos yeux aveuglés par le doute et les doctrines hasardeuses, voire trompeuses, sont éclairés par la Parole de Dieu, la lèpre de nos erreurs et de nos fautes est purifiée, nos oreilles s’ouvrent aux appels de nos frères, nos jambes sont remises d’aplomb pour nous permettre d’aller vers le prochain, la Bonne Nouvelle nous est annoncée et le pain de route nous est partagé. Un tel constat, nous ne pouvons le taire, il nous faut le proclamer, c’est la bonne nouvelle de l’évangile. Nous voici envoyés comme des précurseurs, à la façon de Jean Baptiste, pour en témoigner.

Les textes de ce dimanche nous invitent à bousculer le temps pour, justement, goûter le calme dans l’attente fébrile de celui qui doit venir. Il n’y a qu’à s’arrêter avec le prophète Isaïe pour s’émerveiller de voir l’espérance à l’œuvre au cœur de la désolation : « Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse » (Is 35, 1). Tout nous pousse à envisager l’avenir dans la confiance. Avec l’avènement du Sauveur, même les mains défaillantes, les genoux qui fléchissent, les infirmes peuvent envisager un renouveau. La vulnérabilité prend alors une tout autre dimension et le faible peut faire partie des élus malgré sa maladie ou son handicap. Devenir à nouveau des êtres épris de patience, qui ne tirent pas sur la plante pour qu’elle pousse, mais qui se mettent à la contempler pour ce qu’elle est. La démarche de Jean Baptiste se situe bien là. En envoyant poser la question sur l’identité de Jésus, il laisse finalement le Messie répondre et ne presse pas les événements. La présence au monde du Fils de l’homme se voit dans la Bonne Nouvelle qui porte déjà du fruit. Préparons Noël paisiblement !

 

Dieu de la joie, tu connais nos vies et les événements de notre monde. Tu sais que nos cœurs sont lourds, quelquefois. Fais-nous découvrir combien ta Parole peut nous combler de ta joie si nous l’accueillons comme une Bonne Nouvelle qui sauve et libère. A toi notre louange, Dieu vivant, dans l’Esprit qui nous rassemble, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 21:12

DEUXIEME DIMANCHE DE L'AVENT A

Isaïe 11,1-10 ; Psaume 71 ; Romain 15,4-9 ; Matthieu 3,1-12

Ce deuxième dimanche de l’Avent annonce fermement le Royaume. Dimanche dernier c’était l’appel à se lever : debout, il faut être prêt ! Aujourd’hui, c’est l’appel de Jean à retourner notre cœur, à nous convertir à la miséricorde, au service, à l’accueil…Alors seulement nous préparerons les chemins du Seigneur.

Les prophètes sont debout et, de tout leur enthousiasme, ils s’adressent à leurs auditeurs. En manière de réconfort, Isaïe annonce la paix : huit siècles avant la venue du Messie, il en trace déjà le portrait, tout en poésie et en tendresse. Le Royaume de paix est aussi Royaume de justice, chante le psalmiste, car Dieu a souci du pauvre dont il sauve la vie. C’est pourquoi nous possédons l’espérance, dit saint Paul, qui nous encourage à mettre en pratique ce que dit la Parole. Et Jean Baptiste, à son tour, se lève pour dire l’urgence de la conversion : le Royaume est tout proche !

En termes idylliques, le Prophète Isaïe décrit ce que seront le Messie et le Règne qu’il vient instaurer : personnellement, il sera paré des plus riches qualités : de son Règne seront bannis le mal et la haine : seuls y fleuriront Amour et Justice. Le livre d'Isaïe nous plonge dans un monde de bonheur et de paix. Que le loup et l'agneau fassent bon ménage, que le bébé joue sur le nid de la vipère, voilà qui nous met très loin de notre planète terre, en ce troisième millénaire après Jésus Christ ! Il ne peut s'agir pourtant de nous faire rêver pour oublier l'amère réalité, où le fort l'emporte régulièrement sur le faible. On parle plutôt d'utopie, c'est à dire d'une conception idéale qui ne tient pas compte de la réalité. Mais faire pressentir un autre monde, oser rêver d'un but à atteindre, est ce négatif ? Ne serait-ce pas une manière de définir ce qui est l'intention de Dieu sur notre univers, sa «volonté» ? A condition de bien comprendre que cette volonté ne se réalisera pas sans des libertés humaines en co action avec l'Esprit divin.

Saint Paul exhorte vivement les fidèles de Rome à se montrer accueillants les uns pour les autres, quelles que soient leurs origines, à l’exemple du Christ venu sauver tous les hommes.  L'apôtre Paul demande aux Romains, de «s'accueillir» les uns les autres. Non pas seulement de se supporter passivement, mais d'aller au-devant, de faire les premiers pas. Dieu nous a devancés, lui qui accueille tous ses enfants, fils de l'amour ou de la haine ou du clonage ! Et c'est cet accueil de Dieu qui nous rend dignes. «Je ne suis pas digne,» affirme Jean Baptiste, comme le centurion romain, comme chacun de nous avant de recevoir l'eucharistie. On ne mérite pas le face à face avec Dieu, mais peut-être nous est-il d'abord demandé de nous laisser aimer !

Le Christ ne tardera pas à inaugurer son ministère. Sur les bords du Jourdain, son cousin Jean Baptiste, avec la fougue et la violence des prophètes, invite les juifs à préparer cette venue du Sauveur, en changeant de vie. Une voix crie dans le désert et les foules venues de partout convergent vers ce lieu étrange. Une voix crie, elle nous appelle à préparer dans nos cœurs et dans nos vies le chemin de Celui qui vient. « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ! » Au désert, ni chemin, ni avenir. Le désert n'est rien d'autre que le lieu du passage, le temps de la traversée. Au désert, il nous faut nécessairement avancer. Il nous faut marcher, car le désert, s'il est le lieu de la Rencontre, n'est pas terre nouvelle. Il n'est vraiment que le lieu du passage vers un ailleurs, le temps de la traversée qui change nos cœurs. A travers le désert, nous sommes invités à tracer une route. « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ! » Recevoir le baptême de Jean, c'est aussi entendre son message, son appel. « Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion ! » Au désert, il nous faut choisir. Une voix crie dans le désert, mais quelle parole entendrons-nous ? Chaque traversée du désert nous pousse à choisir, dans le sable, la trace que nous allons prendre. Pas simplement celle que nous allons suivre, et que vents et tempêtes ont depuis longtemps partiellement ou totalement effacée, mais bien celle que nous allons ouvrir et qui nous conduira ailleurs. Convertissez-vous, il vient Celui qui nous baptisera dans l'Esprit Saint. Il vient Celui qui nous conduit vers une terre nouvelle où résidera la justice.

Se convertir signifie se retourner, changer de mentalité ce qui implique la transformation radicale de celui qui, renonçant aux sécurités antérieures (l'argent, le pouvoir ...), se lance dans l'aventure de la foi.  Il ne s'agit pas seulement ni même d'abord, d'une démarche morale mais d'un changement de cap.  Se convertir c'est mettre sa confiance dans un Maître dont les exigences n'ont d'autre justification que l'amour qu'il nous porte. 

 

Seigneur notre Dieu, tes prophètes ont toujours eu comme mission de parler en ton nom et de réveiller ton peuple. Donne-nous d’entendre en vérité leur voix par-delà les siècles. Aujourd’hui, lorsque nous écoutons Isaïe, Paul et Jean-Baptiste, c’est ta Parole vivante qui vient éclairer nos vies. Viens toi-même préparer nos cœurs à la venue de ton Fils, Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui est vivant avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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