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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 21:04


1ere lecture : Ac 4, 32-35 ; 2eme lecture : 1 Jn 5, 1-6 ;  Evangile :  Jn 20, 19-31

Nous célébrons le deuxième dimanche de Pâque. Ce dimanche encore appelé dimanche de la miséricorde divine marque la fin de l’octave de Pâque.  Cette fête de la Divine miséricorde a été instituée par le Pape Jean-Paul II à l'occasion de la canonisation de Sœur Faustine. Il nous offre de contempler l’amour de Dieu miséricordieux qui vient à notre rencontre pour nous manifester sa compassion, sa tendresse et son amour infini. Il se fait proche de nous pour nous attirer à lui.

Dans la première lecture, Saint Luc, auteur des Actes des apôtres nous décrit l’esprit de convivialité de la première communauté. Rassemblés autour des apôtres, ces premiers disciples ont le souci de la mise en commun des biens, de l’annonce et du témoignage de la Bonne Nouvelle du salut aux hommes opéré par la résurrection de Jésus, du partage des biens dans un esprit fraternel et solidaire. Cette première communauté illuminée par le Christ ressuscité combat toute forme de discrimination entre ses membres. La justice véritable, nous enseignent-ils consiste au partage avec ceux qui n’en ont pas, à la lutte pour l’éradication  de toutes formes de ségrégations sociales,  à la recherche de bien de tous. 

Saint Jean dans sa première lettre nous laisse entrevoir le bien fondé de croire en Jésus le Christ. En raison de sa grande miséricorde, le Christ nous a libérés de nos péchés ; il nous a fait entrer dans une vie nouvelle, la vie des enfants de Dieu. Nous sommes invités à avoir foi en lui car il est vainqueur du monde par sa mort et sa résurrection. C’est pour nous donner la vie en abondance qu’il a offert sa vie. Nous en retour nous devons accueillir ses commandements et nous laisser guider par eux afin que nous resplendissions comme des fils de lumière, d’amour et de vérité. En effet, notre vocation d’enfant de Dieu nous appelle à renoncer à l’amour du monde pour n’aimer que Dieu qui veut notre salut à travers la foi réellement vécue dans ce monde à travers des choix de vie qui manifestent la présence de l’Esprit Saint en nous.

Saint Jean, dans l’Evangile, nous livre deux récits des apparitions de Jésus. Alors que les portes sont verrouillées, le Christ ressuscité apparait à ses disciples le premier jour de la Semaine. Il les trouve apeurés, effrayés. Rappelons-nous : quelques jours plus tôt, Judas l’a trahi ; Pierre l’a renié. Tous l’ont abandonné. Et maintenant, ils se cachent, ils s’enferment ; En effet, ils ont peur d’être recherchés par ceux qui ont condamné leur Maître. Voilà que Jésus ressuscité les rejoint. Il aurait pu leur faire des reproches. Or c’est la paix qu’il leur apporte. Cette paix c’est le pardon, c’est la réconciliation. Avec Jésus ressuscité, le mal ne peut avoir le dernier mot. C’est la miséricorde qui triomphe. Voilà une bonne nouvelle très importante pour nous : quand nous nous sommes détournés du Seigneur, il est toujours là ; il ne cesse de nous  rejoindre pour nous apporter sa paix. En ces temps de Pâque le Christ nous rejoint pour nous libérer de cette peur. Il invite ses apôtres à sortir et à partir en mission : "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." Nous sommes envoyés témoigner au monde l’amour miséricordieux de Dieu qui est mort et ressuscité pour nous donner la vie en Jésus.


Thomas n’étant présent, va bénéficier de la deuxième apparition de Jésus huit jours après. Il tient à voir et à toucher les marques de la crucifixion avant de croire. Le Christ miséricordieux va exaucer sa prière en lui accordant la grâce de toucher les marques de clous et la blessure de son coté tout en l’invitant à sortir de son incrédulité pour faire un pas dans la foi. Thomas va  reconnaître en lui Son Seigneur et Son Dieu. La rencontre et la parole de Jésus vont provoquer la profession de foi de l’incrédule. Jésus lui a fait miséricorde pour son incrédulité. 


Nous aussi, nous nous reconnaissons dans ce disciple qui cherche des preuves. Mais le Seigneur nous redit les mêmes paroles : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Nous voici invités à entrer dans le mystère, là où l’invisible se fait souvent plus réel que le visible, là où le désenchantement peut faire place à l’émerveillement, là même où le doute s’est ouvert à la confiance. Nous sommes souvent des Thomas : absent de la communauté, incrédules, cherchant à limiter notre foi et la vérité à ce qui nous semble sensible, physique, matériel et perceptible. Nous cherchons des preuves pour ne pas apparaître comme des naïfs mais nous passons alors à côté des signes et des témoignages qui font appel à notre libre adhésion avec une lucidité nouvelle et une compréhension plus profonde encore de la réalité et des événements. Or, la foi  nous conduit à croire bien au-delà du sensationnel. 


Le Christ ressuscité a les marques de sa blessure. Il continue à souffrir pour  répandre sa miséricorde sur toute l’humanité. Il porte en lui les blessures, les souffrances, les misères de ce monde. Il nous appelle à reconnaitre les signes de sa présence auprès de tous ceux qui souffrent et connaissent des difficultés. Croire en lui, c’est s’unir à toutes les formes de souffrances de ce monde. S’unir  à lui pour les combattre et les éradiquer à travers une vie totalement dédiée pour le salut de tous.  

Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton peuple par les célébrations des sacrements pascales ; augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifié, quel esprit nous a fait renaitre ; et sang nous a racheté. Par  Jésus.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 05:20

1ere lecture Ac 10, 34a.37-43 ; 2eme lecture : Col 3,1-4 ; Evangile : Jn 20, 1-9.


Après quarante jours de prière, de jeûne et d’aumône, d’exercices spirituels afin de vivre la Pâque du Seigneur et de nous réconcilier avec Dieu, avec le prochain et avec nous-mêmes,  notre joie est grande en ce jour où nous célébrons l’événement de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Au départ, la Pâque c’est la fête du passage. Elle nous rappelle qu’à l’époque de Moïse, le peuple hébreu a été libéré de l’esclavage d’Egypte. Il a « passé » la mer rouge pour s’acheminer progressivement vers la terre promise. Et au matin de Pâque, nous fêtons le Christ qui est « passé » de la mort à la Vie.


Le Fils du Dieu Vivant après avoir souffert sa passion et la mort sur la croix sort victorieux du tombeau trois jours après. Marie Madeleine, Pierre et Jean en sont témoins du tombeau Vide. Dans les Actes des apôtres, Pierre annonce la joie de la résurrection à ses auditeurs et Paul aux Colossiens livre les implications de la résurrection de Jésus dans notre vie. Sa résurrection est une Bonne Nouvelle pour toute l’humanité car avec lui, nous sommes morts et ressuscités. 


Sortie très tôt pour s’y rendre au tombeau de celui qu’elle a toujours aimé, Marie Madeleine est surprise de constater que le tombeau de Jésus est vide. Prise de panique, elle se dépêche d’aller annoncer aux apôtres son constat. Pierre le Chef des apôtres et Jean le disciple bien-aimé vont se dépêcher d’aller eux aussi constater le tombeau vide. Ils découvrent que le linceul et le suaire sont soigneusement rangés. Marie Madeleine et Pierre n’arrivent pas à comprendre ce qui se passe. Le disciple bien-aimé, contrairement à eux, voit et croit immédiatement. Il décrypte les signes du linceul et du suaire rangés et du tombeau vide comme étant des expressions du Christ victorieux de la mort. Son regard s’ouvre aussitôt à la foi à la résurrection. 


L’évènement de la résurrection nous appelle à faire un bond dans la foi. Les signes sont donnés mais ils doivent être accueillis et interprétés bien au-delà du sensible. Il faut pour cela faire l’expérience de l’amour véritable de Dieu. Jean parce qu’il est pris d’amour pour Dieu est capable de voir ce que les sens  et les autres ne voient pas. Son amour pour le Christ le conduit à courir plus rapidement que Pierre,  à respecter la place de Pierre chef des apôtres et à  voir au-delà des signes la présence du Christ ressuscité. L’amour que nous avons pour Dieu est une ouverture à une foi plus grande et plus dynamique.


Cette expérience de la résurrection de Jésus va une fois pour toute transformée Pierre qui sera désormais un apôtre infatigable de l’annonce de la Bonne Nouvelle. A Césarée, Pierre invite ses auditeurs à reconnaitre en Jésus de Nazareth, qui faisait du bien partout où il passait, qui guérissait les malades, qui libérait les possédés, celui-là qui est mort pendu au bois du supplice, le Juge des vivants et des morts. C’est par lui que les apôtres ont reçu le pouvoir de témoigner et d’annoncer l’amour de Dieu fait don aux hommes  pour qu’ils aient la vie en leur accordant le pardon de leurs péchés.


Cette annonce de la Bonne Nouvelle nous appelle à changer notre vie, à nous convertir. Saint Paul en effet, nous exhorte à rechercher des réalités d’en haut car nous sommes morts et ressuscités avec Jésus. Sa résurrection a une implication immédiate sur notre existence. Désormais, nous ne nous appartenons plus et nous ne sommes plus condamnés à la mort car le Christ à travers sa mort et sa résurrection a  vaincu la mort une fois pour toute pour notre salut. Nous devons donc manifester les signes concrets de notre rachat à travers le renouvèlement de notre façon de vivre, de penser et d’agir en ce monde passager.


La fête de Pâque nous éclaire sur tous ces passages qui marquent notre existence. Le grand passage de Jésus nous ouvre le chemin qui nous permettra d’aller plus loin. Célébrer la résurrection du Christ, c’est passer avec lui de la mort à la vie, c’est passer du pays de la servitude à la libération et au salut. Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec le Christ. Avec lui, nous sommes entrés dans une vie nouvelle et rien ne peut nous séparer de son amour. Alors oui, nous pouvons chanter Alléluia et rendre grâce au Seigneur qui fait des merveilles. Il est présent avec nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde.


Cette fête de Pâque va durer 50 jours. C’est pour nous l’occasion de retrouver l’audace, de laisser mourir ce qui doit mourir et d’appeler à la vie ce qui doit vivre. Le Christ ressuscité nous invite à choisir la vie et à nous laisser envahir par l’amour de Dieu. C’est ainsi que nous pourrons faire reculer la guerre, la violence, la haine, le mépris des autres. N’ayons pas peur des forces du mal et de la mort. Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts et il nous donne le désir de vivre en ressuscités avec lui.

En ce jour, nous te prions, Seigneur ressuscité ; viens enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres. Que la lumière de Pâque brille sur le monde entier. Tu demeures avec nous dans le mystère de ton Eucharistie. « Gloire à toi qui étais mort ! Gloire à toi qui es vivant ! Viens Seigneur Jésus. 

Joyeuse Pâque ! 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 22:10

Mc 11, 1-10 ; Is. 50, 4-7 Ps. 21 Ph 2, 6-11 Mc. 14,1 – 15,47

Nous célébrons le dimanche des Rameaux et de la passion de  notre Seigneur Jésus-Christ. Les textes liturgies nous offrent de contempler l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et le drame de sa passion et de sa mort sur la croix.

Ce dimanche des rameaux inaugure le début de la semaine sainte qui va trouver son couronnement à la pâque du Seigneur. Cette semaine sainte sera surtout marquée par le Triduum pascal qui occupe une place primordiale dans notre vie de foi. Jeudi, nous serons invités à faire mémoire de la première Cène : « faites cela en mémoire de moi. » Dans un temps d’adoration, nous serons invités à lui tenir compagnie…Vendredi, nous suivrons le Christ dans son portement de Croix. Nous vénérerons ce bois précieux d’où est jaillie la vie. Samedi, nous serons avec lui au tombeau dans le silence et le questionnement pour pouvoir accueillir dimanche matin la lumière de la Résurrection et la puissance de l’Esprit Saint qui l’a relevé d’entre les morts.

Jésus est solennellement accueilli à Jérusalem par une foule immense agitant des palmes et déposant des manteaux sur son passage parce qu’elle reconnait en lui le Saint de Dieu, celui qui vient au nom du Seigneur « Hosanna ! Beni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus des cieux ! ». Contrairement au messie royal et triomphal, monté sur un cheval ou une mule, qu’attendait Israël, il vient, monté sur un ânon, dans la simplicité, la modestie, la douceur et l’humilité pour manifester que son Royaume n’est pas un triomphalisme mais plutôt un Royaume pacifique, non violent qui appartient aux doux et humbles de cœur. Quelques jours après cette entrée triomphale, il va vivre sa passion et sa mort sur la croix.

Au-delà du drame que vit Jésus entre la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon de ses disciples, les fausses conspirations des grands prêtres, les faux témoignages de la foule, Marc nous laisse entrevoir dans son récit de la passion la question de la vraie identité de Jésus. Pour Marc, le véritable sens de la «Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu» est révélé sur la croix. L’expression qui sort des lèvres du centurion romain est la synthèse de sa théologie : «Vraiment, cet homme est le Fils de Dieu». Le «secret messianique» de saint Marc est alors dévoilé et Jésus dit enfin qui il est. Pendant toute sa vie publique, il avait demandé 
aux gens de garder le silence sur son identité, car on ne pouvait vraiment «comprendre» Dieu qu’en regardant la croix : il est «fils», il est «roi», mais pas comme les hommes se l’imaginent... Il est tout amour, il est l’amour absolu, qui meurt pour «les autres»... Ce roi est le serviteur sans privilège et sans domination, qui «est venu pour servir et non pour être servi».

Jésus Fils de Dieu reconnu ainsi depuis le début de son Evangile est professé et reconnu par le centurion romain comme fils de Dieu. Ses accusateurs veulent se rassurer de son appartenance divine. Le Seigneur est accusé dans deux procès différents: un procès «religieux», devant les grands prêtres et devant les 70 membres du Sanhédrin... et un procès «politique», devant Pilate, représentant de l’empire romain. Au cours de ces deux procès, son identité véritable nous est révélée. Devant le Grand Prêtre, il affirme être le Messie, le Fils de l’Homme. Face à Pilate, il reconnait être le Roi des Juifs, mais pas comme les rois de ce monde. Sur la croix, il reprend la plainte du Serviteur souffrant du prophète Isaïe : «Mon Dieu, mon Dieu, 
pourquoi m’as-tu abandonné?»

Cet homme bafoué, insulté, maltraité, humilié, trahi, renié est vraiment le Fils de Dieu. Il se laisse conduire comme un bétail qu’on amène à l’abattoir sans chercher à se défendre car il a mis son espérance en Dieu qui va le délivrer de la mort. Il endure jusqu’au bout sa souffrance pour que sa mort devienne source de salut pour tous ceux qui croiront en lui. « Jésus s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. » nous souligne saint Paul dans lettre aux Philippiens. C’est pourquoi Dieu va l’exalter. Par sa mort et sa mort sur la croix, le peuple de ceux qui marchait dans les ténèbres peut désormais exulter de joie car sa rédemption parvient à sa réalisation.

Nous ne pouvons pas par nous-mêmes, entrer dans un si grand mystère. C’est une grâce que de pouvoir vivre la Passion et la Résurrection de Jésus, il nous faut la demander. Combien de frères et de sœurs condamnés injustement, torturés, bafoués, flagellés, mis à mort, aujourd’hui encore ! Quelquefois ce sont des peuples entiers qui subissent la violence. Jésus a tout récapitulé dans sa Passion. Pour dévoiler l’amour divin qui est plus grand que la haine des hommes, Dieu en Jésus, s’est abaissé. Nous voulons nous aussi accepter d’être abaissé sur le chemin de notre vie, non pour souffrir par masochisme, mais pour devenir riche en Dieu, source de l’amour.

Dieu éternel et tout-puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix : accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et 
d’avoir part à sa résurrection. Lui qui règne.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 21:22

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME B
1ere lecture Jr 31, 31-34 ; Ps 50 ; 2eme lecture Hb 5, 7-9 ; Evangile Jn 12, 20-33

Nous célébrons le cinquième dimanche de carême B. progressivement nous approchons  de la célébration du mystère pascale. L’heure de Jésus approche. Il veut établir l’alliance Nouvelle entre Dieu et l’humanité. Annoncée par le prophète Jérémie, cette alliance va se concrétiser par la mort de Jésus sur la croix. Dans l’histoire de l’humanité, Dieu a fait plusieurs alliances avec les hommes. Durant ce temps de Carême, la liturgie nous a permis de revivre l’Alliance entre Dieu et Noé. A travers lui, Dieu a renoncé à détruire de nouveau l’humanité par le déluge. L’arc-en-ciel est le signe de cette alliance. Une alliance a aussi été faite entre Dieu et Abraham. Dieu promet à Abraham d’être le père des nations. La circoncision en est le signe. Une autre alliance a été faite entre Dieu et Israël à la sortie de l’Egypte. Le peuple libre a scellé l’alliance avec Dieu au moyen du décalogue. Mais toutes ces différentes alliances ont connu des faiblesses à cause de nombreux péchés et égarements des hommes.
     
Dieu éternellement fidèle, qui a toujours pris l’initiative le premier pour venir au secours des hommes en leur manifestant son amour et sa miséricorde, ne va pas rester indifférent aux infidélités du peuple. A travers Jérémie, il annonce l’alliance nouvelle. Cette alliance sera totalement différente des précédentes. Il s’agit d’une nouveauté radicale, et non plus d’un rétablissement des liens brisés par le péché. En cette nouvelle alliance, Dieu promet d’effacer les péchés de son peuple qui s’est détourné de lui à travers de multiples infidélités. Le peuple va bénéficier de la grâce du pardon de ses péchés. Il fera également don d’une loi nouvelle. Jésus nous aidera à comprendre que cette loi nouvelle réside dans l’amour de Dieu et du prochain dont nous devons aimer de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force. Elle est inscrite au fond de nos cœurs. En Jésus, Dieu va sceller cette alliance nouvelle et éternelle.

Afin que cette alliance parvienne à son terme, Jésus, Fils de Dieu fait homme pour notre salut va se soumettre à la volonté de Dieu. Il va obéir au Père jusqu’au don de soi. Son obéissance va plaire au  Père qui va le ressusciter d’entre les morts. Pendant sa vie mortelle,  nous dit la lettre aux hébreux, Jésus « a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ». Il a souffert sa passion et s’est offert en sacrifice en livrant son corps et en versant son sang pour nous et pour la multitude. Par ce sacrifice, il a établi une fois pour toute l’Alliance Nouvelle entre Dieu et les hommes. Grace à sa mort sur la croix, signe de l’alliance nouvelle, nous sommes sauvés et rachetés de la mort éternelle. "Il est devenu pour ceux qui lui obéissent cause du salut éternel". Son sacrifice est un véritable élan d'amour qui répond à celui du Père. Il est allé jusqu'au fond de la détresse humaine.

Durant sa vie entière en effet, don offert au Père et aux hommes, Jésus recherche l’accomplissement de la volonté de Dieu qui va le conduire à son heure. Cette heure longtemps attendue et désirée est l’heure de sa passion, de sa glorification, du jugement et du salut du monde et du jugement du prince de ce monde.  C’est l’heure de la manifestation de l’amour absolu de Dieu. Désormais sa mission est au comble : le grain de blé doit mourir pour donner de fruits. Ce n’est que par sa mort que nous pouvons vivre. S’il l’a fait, nous sommes aussi appelés à mourir pour ressusciter en faisant des choix de vie radicaux, en nous inscrivant dans la logique du : qui perd  sa vie la gagne et qui veut gagner sa vie la perd et en  nous mettant au service de tous à son exemple. La mort vaincue cesse d’être avec lui une tragédie et une fin, mais plutôt le commencement d’une vie nouvelle, féconde et heureuse. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons avec lui vaincre le prince de ce monde.

Que ta grâce nous obtienne, Seigneur, d’imiter avec joie la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde. Lui qui règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen.


Père Bernard Dourwe, Rcj.

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8 mars 2018 4 08 /03 /mars /2018 22:21

1ere lecture 2Ch 36, 14-16.19-23; Ps 136; 2eme lecture Ep 2, 4-10; Évangile : Jn 3, 14-21


Les textes liturgiques de ce quatrième dimanche nous invitent à contempler la miséricorde de Dieu qui ne cesse de se manifester dans l’histoire des hommes malgré les péchés de ces derniers. Cette miséricorde va atteindre son sommet par le don de Jésus-Christ qui va offrir sa vie sur la croix en sacrifice pour le rachat de l’humanité. Notre joie de nous savoir aimer par Dieu d’un amour incommensurable doit être grande en ces jours où la Pâque du Seigneur approche.


La première lecture extraite du second livre des Chroniques fait une relecture des évènements qui vont conduire Israël en exil. Israël en effet va se détourner du Seigneur à travers de nombreuses infidélités sous le règne de Sédécias. Malgré ces nombreuses infidélités, Dieu ne va cesser de manifester son amour pour son peuple élu en l’envoyant de nombreux messagers. La surdité et le rejet des messagers de Dieu, ses prophètes auront pour conséquence le départ en exile à Babylone. L’esclavage perpétré par Nabuchonozor et sa descendance aux israélites va leur permettre de prendre conscience de leurs fautes, d’y renoncer et de renouer les relations avec le Seigneur. Dieu va manifester sa miséricorde en les ramenant de la déportation. Il va donc se servir de Cyrus, roi de Perse pour leur accorder la libération et le retour sur leur terre.

Dieu éternellement bon et miséricordieux ne prend plaisir à la souffrance et à la mort de personne. Nos malheurs sont pour la plupart des cas occasionnés par nos choix de vies qui ne correspondent pas toujours à la volonté de Dieu.  Dans sa patience et son amour infini, il attend notre retour à lui pour trouver grâce et paix en abondance. Notre bonheur est en sa présence. Loin de lui, nous sommes comme en exile. 


Saint Paul à travers sa lettre aux Éphésiens, nous invite à prendre conscience de l’Amour miséricordieux de Dieu envers nous. C’est dans la gratuité totale, par sa grâce et non  pas par nos mérites que nous avons été sauvés en Jésus-Christ. Nous devons donc adopter une attitude d’humilité et de reconnaissance envers Dieu qui nous a aimés le premier en nous faisant don de son Fils, preuve de son amour total. Ce Fils va s’offrir en sacrifice expiatoire pour le rachat de l’humanité. Par lui, le monde est à jamais réconcilié avec Dieu.


Saint Jean dans  l’évangile de ce jour nous laisse entrevoir le sacrifice du Christ comme source de notre rédemption. L’élévation de Jésus, sur la croix en analogie avec l’élévation du serpent de bronze par Moïse au désert est l’expression vivante de l’amour de Dieu qui se livre pour nous sauver. Par son élévation notre salut est accompli. Son accueil dans notre vie est une bonne nouvelle. Par contre, son rejet est source de nos malheurs, de nos tristesses et de nos lendemains sans avenir car obscurcis par les ténèbres. L’accueillir c’est vivre en enfant de Dieu, c’est-à-dire se laisser illuminer par le Seigneur qui éclaire et dissipe nos ténèbres afin de nous conduire à son admirable lumière. C’est donc réaliser des choix de vie au quotidien qui nous mènent à Dieu en nous éloignant du péché.


En ce quatrième dimanche, Dieu riche en amour et en miséricorde, tout en nous pardonnant nos fautes à travers son Fils Jésus-Christ, nous appelle à faire de notre vie une existence qui conduit au salut éternel. Sa miséricorde n’est pas une lâcheté dans ce monde où règnent le mal et toutes sortes d’injustices sociales, de violence, de haines, de guerres, de discriminations entre les hommes. Mais elle est un signe de son amour débordant et plein de patience pour le pécheur qui doit se convertir afin d’être sauvé. Notre réponse à cet amour inlassable passe par une vie de conversion, d’humilité, de service, de reconnaissance et du don de soi pour le bien de tous. Le salut du monde bien que réalisé par Jésus-Christ nous urge et nous engage à être aujourd’hui dans le concret de notre vie des signes et des instruments efficaces de la miséricorde divine.

Dieu qui as réconcilié avec toi toute l’humanité en lui donnant ton propre Fils augmente la foi du peuple chrétien, pour qu’il se hâte avec amour au-devant des fêtes pascales qui approchent. Par Jésus.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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1 mars 2018 4 01 /03 /mars /2018 20:58


1ere lecture Ex 20, 1-17, Ps 18, 2 lecture : 1 Co 1, 22-25, Evangile : Jn 2, 13-25


La liturgie de ce troisième dimanche nous offre de méditer sur le don de la loi de Dieu à son peuple dans la première lecture. Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous invite à accueillir la croix de Jésus comme sagesse de Dieu et dans l’Evangile, Jésus purifie le Temple en signe du Temple nouveau qu’il va instaurer par sa mort et sa résurrection.


Dans la première lecture, extraite du livre de l’Exode, Dieu fait alliance avec son peuple Israël à travers le don de la loi. Le décalogue, encore appelé les dix commandements, est donné sur le mont Sinaï après la libération d’esclavage d’Israël et sa sortie de l’Egypte. Ces articles de la charte d’alliance reposent sur la relation avec Dieu et la relation avec le prochain. Elle se veut la reconnaissance de Dieu comme étant l’Unique, à qui il faut rendre le culte véritable et l’engagement à vivre en harmonie avec le prochain dans le respect de sa personne, de sa dignité et de ses biens.

Ces commandements, loin d’aliéner le peuple est le signe de l’amour de Dieu. La liberté, condition première pour son établissement trouve sa pleine réalisation en son obéissance. Ce n’est qu’en la mettant en pratique qu’Israël sera heureux et trouvera grâce auprès de son Dieu. La loi du Seigneur nous rend ainsi libre à l’égard de Dieu et des hommes. Elle est source de vie et de bonheur, de sagesse, de jugement limpide, de droiture, de justice, et de pureté, plus précieuse et délectable que tout. Sa non-obéissance détériore les relations interpersonnelles en nous éloignant de plus en plus avec Dieu et les hommes. 


Le péché qui est l’expression par excellence de la désobéissance aux commandements de Dieu va créer une fois pour toute la distance et la séparation de l’homme avec Dieu. Le Christ Jésus va donc venir réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu en mourant sur la croix. Mais son sacrifice ne sera pas compris par tous les hommes. Pour les juifs en effet, dire que Jésus-Christ  est mort sur une croix pour le salut des hommes et il est ressuscité est un scandale. Pour eux, mourir pendu ou crucifié est une malédiction. Pour les païens par contre, c’est plutôt une folie car les grecs, bien avancés dans des réflexions philosophiques conçoivent la mort et résurrection comme étant irrationnelles et inadmissibles. C’est donc un scandale et une folie de dire que Jésus mort sur une croix est le Fils de Dieu. Dieu ne saurait d’après eux se faire homme et plus encore mourir sur une croix comme un vulgaire malfaiteur. C’est insensé. Contrairement à eux, Saint Paul, convaincu de son expérience de la rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas, nous invite à mettre notre espérance et notre fierté en ce Christ mort et ressuscité pour le salut de toute l’humanité. Par son sang versé,  pour la rémission des péchés, le monde est à jamais réconcilié avec Dieu qui se révèle là où les hommes ne voient que la honte et l’échec. 


L’acceptation de la vérité de la mort et de la résurrection de Jésus continue à heurter les esprits de nos contemporains. Plusieurs refusent d’admettre cette vérité indéniable de notre foi. Dans un monde enfreint au rationalisme et au matérialisme, l’homme cherche à admettre pour vrai ce qui est fruit d’une expérience pragmatique et vérifiable. Or la foi nous conduit à aller bien au-delà du rationnel et du sensible. Car Dieu ne saurait être objet d’une vérification scientifique/rationnelle.


Avant de s’offrir en sacrifice rédempteur, Jésus va purifier le temple en chassant les trafiquants et les marchands qui ont fait de la maison de son Père un lieu de trafic. Cette purification du temple, sera comprise par ses disciples, après sa mort et sa résurrection comme une annonce du Temple nouveau inauguré par sa résurrection. En purifiant le culte qui se pratique au temple, Jésus veut nous aider à retrouver la vraie signification de ce lieu. Le temple est la maison du Seigneur, une maison de prière, de rencontre du Seigneur et non pas un espace voué à toutes formes de pratiquent qui éloignent de Dieu. Il doit être débarrassé de tout ce qui n’est pas à son service et pour sa gloire. 


Au-delà du temple matériel, il conduit ses contemporains à un temple plus grand : le temple spirituel. Ce temple spirituel c’est son corps qui va connaître la mort puis la résurrection trois jours après. Le lieu de la présence de Dieu n’est plus un édifice, c’est désormais le corps du Christ. Toute la liturgie chrétienne n’existe qu’autour de ce Corps. Saint Paul dira aux corinthiens : « vous êtes le Corps du Christ » (1 Co 12, 27). Et le Christ nous associe à ce mystère en nous offrant une dignité d’enfant de Dieu par l’Esprit Saint « Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu  et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Co 3, 16-17). Ainsi, ce n’est pas seulement le « corps ressuscité » de Jésus qui est le nouveau Temple, mais le corps de chaque baptisé. Nous devons donc traiter nos corps comme étant des sanctuaires, des lieux de la rencontre et de la présence de Dieu.


Tu nous as fait don de la loi Seigneur afin qu’elle guide nos pas sur le chemin de la liberté des enfants de Dieu. Accorde-nous en ce temps de préparation de la célébration du mystère pascal de nous laisser instruire par elle. Ainsi, nous aurons la joie d’accueillir l’Evangile de la croix de  Jésus qui veut nous unir à son Corps mystique, Temple nouveau et gage de notre salut. Lui qui règne avec Toi dans l’unité du Saint Esprit un seul Dieu pour les siècles dans siècles. Amen.


Père Bernard DOURWE, RCJ.:

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 19:09

DEUXIEME DIMANCHE DE CAREME B 

1ere lecture : Gn 22, 1-2.9-13.15-18 ; Ps 115, 2eme lecture : Rm 8, 31-34 ; Evangile : Mc 9, 2-10

Nous célébrons le deuxième dimanche de Carême année liturgique B. La liturgie de ce jour nous invite à la confiance en Dieu et en Jésus-Christ en toute chose même dans les épreuves les plus difficiles. Les lectures de ce dimanche nous parlent de la marche de Pâques comme une véritable expédition. Elles nous amènent au sommet d’une montagne. Dans le premier texte, il s’agit de la montagne de Moriah ; c’est le lieu du sacrifice d’Abraham. Dans l’Evangile, c’est le Tabor, lieu où Jésus a été transfiguré devant ses disciples les plus proches. Et dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous renvoie à la montagne du Calvaire. C’est là que Jésus a été livré et crucifié pour nous. 

Dans la première lecture, Dieu demande à Abraham de lui offrir en sacrifice son fils Isaac.   Abraham sans aucune hésitation, obéit à la volonté de Dieu et se rend à la montage avec son fils bien-aimé pour accomplir la volonté de Dieu. Cet abandon total d’Abraham, homme de foi au projet de Dieu  va plaire à Dieu. C’est pourquoi Dieu, loin de vouloir en sacrifice la vie humaine, va récompenser Abraham par une abondante bénédiction. Il aura, grâce à sa foi, la joie d’une progéniture en abondance.

Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous laisse entrevoir le sacrifice du Christ comme rédempteur. Dieu qui n’a pas voulu le sacrifice d’Isaac accepte celui de son Fils bien-aimé pour le salut de l’humanité. L’obéissance du Fils va plaire au Père. Et le Père en retour va le ressusciter après sa mort. Sa résurrection est le gage de notre vie éternelle puisque le Fils siège à la droite du Père où il intercède pour nous et veut nous introduire dans sa Gloire. C’est pourquoi nous n’avons aucune raison de craindre quoique ce soit car le Seigneur est avec nous.

L’Evangile de la transfiguration proposé à notre méditation est un dévoilement de la gloire du Fils de l’homme et une préfiguration de notre gloire avenir. Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean pour les conduire à la montagne. Sous leurs yeux, il devient resplendissant et les disciples sont émerveillés par ce qu’ils voient et par la présence de Moïse et d’Elie qui sont là et s’entretiennent avec lui. Moïse représente la loi et Elie les prophètes. Ils se rejoignent dans cette rencontre avec Dieu. 

Cette rencontre veut préparer les disciples à ce qui va suivre. Aujourd’hui, ils voient son visage transfiguré. Dans quelques jours, ils le verront défiguré. Ils sont invités à lui faire confiance quoi qu’il arrive. Sur la montagne Dieu le Père se manifeste et invite les disciples à l’écoute de Jésus. Cette écoute sans restriction doit également se réaliser à travers l’épreuve de la passion.

Jésus, Fils du Dieu vivant se prépare à accueillir l’évènement de sa passion et sa Pâques. A travers la transfiguration, il invite les disciples à garder confiance face aux épreuves qu’ils devront affronter. Le chemin qui conduit à la gloire de la résurrection est parsemé de nombreuses épreuves et surtout d’une croix à porter. Nous sommes appelés à passer par des chemins pierreux, à affronter de nombreuses épreuves. Ces différentes épreuves visent à nous fortifier dans notre foi, à nous unir davantage au Seigneur victorieux de la mort par sa passion.

L’identité du disciple est inséparable de la présence des souffrances, des épreuves et de la gloire avenir. Notre vie est une longue marche vers la Pâques du Seigneur. Avec lui,  nous devons prendre le chemin du mont Tabor pour contempler sa Gloire mais aussi nous devons apprendre à redescendre sur la plaine pour affronter les joies et les peines quotidiennes.

 Une vie chrétienne sans souffrance n’en est pas une. Mais elle ne doit pas seulement s’arrêter aux malheurs. En effet, au bout de notre marche se trouve la gloire resplendissante des enfants de Dieu. Le pape François constate dans Evangeliun Gadium 6: « Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques. » Ils «  deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’ils doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller ».  L’expérience de la transfiguration doit nous accompagner dans toute situation de notre vie. Nous devons avancer en ayant le regard tourné vers le Seigneur. Rien ne doit nous séparer de l’Amour de Dieu. 

Tu nous as dit, Seigneur d’écouter ton Fils bien-aimé ; fais-nous trouver dans ta parole les vivres dont notre foi a besoin : et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire et la force pour accueillir et vivre les épreuves quotidiennes afin de parvenir à la gloire de sa résurrection. Par Jésus le Christ Notre Seigneur.

 

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 20:38


1ere lecture Gn 9, 8-15 ;  Ps 24 ; 2eme lecture 1P3, 18-22 ;  Evangile Mc 1, 12-15
Nous célébrons en ce dimanche le premier dimanche du carême. Débuté mercredi dernier avec l’imposition des cendres, le carême est le temps par excellence de la conversion. Durant quarante jours les chrétiens sont appelés à faire l’expérience de la rencontre avec le Seigneur qui nous conduit au désert pour écouter Dieu nous parler et faire l’expérience de la conversion véritable en lui redonnant toute sa place dans nos vies. Le Pape François nous invite à vivre ce carême 2018 sous le thème « à cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira » Mt 24, 12.  Nous sommes donc appelés à préparer la Pâque, évènement fondamental de notre salut en disposant nos cœurs à la prière, à l’aumône et à la pénitence en revenant au Seigneur de tout notre cœur et de toute notre vie. La liturgie de ce jour nous offre de méditer sur l’alliance faite entre Dieu et Noé et la tentation de Jésus au désert.


La première lecture, extraite du livre de la Genèse nous permet de méditer sur l’alliance faite entre Dieu et l’humanité par la médiation de Noé. Après que le mal a eu l’emprise sur la création. Dieu a voulu purifier celle-ci à travers le déluge. Mais après quarante jours de pluies incessantes, Dieu renonce dans son amour inlassable à détruire la terre. Il va donc faire alliance avec Noé. Noé devient le chef d’une humanité nouvelle et le dépositaire des promesses de salit  que rien, jamais n’ébranlera. Le mal est toujours dévastateur de l’humanité. L’alliance signe d’amour inlassable de Dieu envers les hommes vise à restaurer la dignité humaine car l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Le péché revêt d’un masque de laideur notre humanité. Nous sommes appelés par tous les moyens provenant de la grâce divine à combattre le mal au sein de la création. Le temps de carême est donc une période d’intense combat contre le mal qui détruit notre existence et nous empêche de vivre en communion d’amour avec notre Créateur. 
Dans notre monde marqué par la recrudescence  de violence et du péché, la stabilité de la nature et la paix entre les hommes sont assurées par la patience de Dieu. Il aurait mile raisons d’entrer en colère mais il la suspend pour faire alliance avec nous toute en nous appelant à la fidélité à son amour.


Saint Pierre dans la deuxième lecture fait une relecture chrétienne du récit du déluge.  Par Jésus, le juste mort et ressuscité, l’humanité entière est sauvée de la multitude des péchés qui submergeait comme un déluge. Le déluge, qui engloutit autrefois les pécheurs et laissa les justes sains et saufs, est une figure du baptême qui nous fait passer de la mort à la vie. Immergés dans les eaux du baptême,  nous passons de la mort à la vie avec le Christ monté aux cieux. Notre baptême nous engage sur le chemin nouveau, chemin du salut où nous faisons l‘expérience du salut apporté par Jésus-Christ.


Ce chemin nouveau doit nous conduire au désert pour faire l’expérience de la tentation de Jésus. Dans l’Evangile en effet, après son baptême, Jésus est conduit par l’Esprit au désert, milieu hostile par la présence des bêtes sauvages, assauts de Satan mais également lieu de la rencontre avec Dieu. Là-bas, il fait quarante jours de prière et de jeûnes. Investi par l’Esprit pour proclamer la Bonne Nouvelle, Jésus, nouvel Adam, réalise ce qu’il annonce : les puissances du mal, symbolisées par les bêtes sauvages, sont terrassées, grâce à Dieu et à ses anges. Au sortir de cette épreuve, il était prêt pour proclamer la Bonne Nouvelle : « les temps sont accomplis : le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Une nouvelle création commence, Satan est vaincu. Jésus a triomphé de lui, le règne de Dieu est présent au milieu de nous.


Le peuple de Dieu affronté maintenant aux tentations du désert sortira vainqueur en celui qui nous rend forts. Mais ce peuple est invité à se convertir, à prendre un chemin nouveau de vie, à rejeter le mal sous toutes ses formes pour se mettre au service de Dieu qui fait alliance avec nous. Lié au baptême de Jésus, l’épisode de la tentation esquisse notre propre itinéraire de carême. Au cours de notre Exode, il faut apprendre à nous convertir, c’est-à-dire à croire que Jésus est le commencement de la Bonne Nouvelle, afin de triompher du mal sous la conduite de l’Esprit. 


Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus-Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit un Seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen.


Père Bernard DOURWE, Rcj.

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10 février 2018 6 10 /02 /février /2018 22:53

1ere lecture Lv 13, 1-2.45-46 ; Ps 101 ; 2eme lecture 1 Co 10, 31-11,1 ; Evangile Mc 1, 40-45

La liturgie de ce sixième dimanche nous met en face de la maladie de la lèpre. Longtemps considérée comme une maladie dangereuse et qui obligeaient une mise en quartenaire du lépreux,  la lèpre a une signification nouvelle avec Jésus.

En raison de son caractère mystérieux et dégradant, la lèpre évoquait le péché et ses profonds ravages. Ceux qui en étaient atteints en Israël devaient habiter à l’ écart, voiler leur visage, crier « impur ! Impur ! » Pour signaler leur approche afin que tous s’éloignent au plus vite. Cette méthode d’exclusion et de mise en quarantaine visait à épargner le groupe d’une éventuelle contagion. Les lépreux étaient donc condamnés à vivre à l’écart en vue du bien de la population car aucun traitement n’était possible. Ils étaient bannis de la société. En raison de leur maladie, on les considérait comme impurs. Ils représentaient un danger dont il fallait absolument se protéger. Ils étaient donc obligés de partir loin de leur famille et de leur milieu de vie. Ils se trouvaient donc condamnés à la solitude et au désespoir.

Cette exclusion physique avait bien des répercutions morales, affectives et psychiques. En effet, il n’y a pas plus grande souffrance que de se savoir exclu du groupe, mis à l’écart pour n’importe raison qui soit valable. A lire les attitudes de notre société, il y décrypte de nouvelles formes de lèpres. Bien que soigner la lèpre est devenu une réalité possible, de nombreux hommes et femmes font l’expérience de l’exclusion au sein de la société. 

Contrairement à ses contemporains, Jésus va se rapprocher d’un lépreux  qui cria vers lui afin de lui restaurer sa dignité. Jésus ne se dérobe jamais à la souffrance et au mal. Il veut communier à la détresse de l’homme pour le libérer. Il est le bon Pasteur qui ne cesse de partir à la recherche de la brebis perdue. Avec lui, le mal n'a pas le dernier mot. L'Évangile nous le montre circulant vers les lieux inhabités : arrive un lépreux qui s'agenouille devant lui et qui le supplie : "Si tu le veux, tu peux me purifier." À travers cette prière, il confesse deux choses : son impureté et la puissance du Seigneur. Et il en implore une troisième : le bienfait.

 Jésus laisse le lépreux venir jusqu’à lui. Bouleversé de piété envers cet homme qui l’implore à genoux, il étend la main, le touche et le guérit. Jésus manifeste le visage miséricordieux au lépreux et à toute personne qui se tourne vers lui avec confiance. Il attend en retour une foi profonde qui ne se fonde pas sur les ouï-dire. Mais sur l’expérience de la rencontre personnelle avec lui. C’est pourquoi il interdit au lépreux d’aller raconter l’expérience de sa guérison. Mais ce dernier ne peut s’empêcher de proclamer sa guérison miraculeuse si bien que Jésus fuit désormais les villes. Par cette guérison, Jésus restaure l’intégrité physique du lépreux mais lui offre aussi de pouvoir avoir une vie sociale et une pratique religieuse. L’homme est guéri dans toutes ses dimensions. 

Beaucoup pensaient encore que leur maladie était la conséquence de leur péché ou du péché de leurs parents. C’était comme une punition de Dieu : Jésus va bouleverser cette vision et donner sa préférence à tous ceux qui sont rejetés.
Mais quand nous lisons l’évangile, nous pensons à d’autres exclus d’aujourd’hui. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont mis à l’écart. Pour certains, c’est parce qu’ils représentent un danger dont il faut se protéger. Pour d’autres, c’est parce qu’ils nous mettent mal à l’aise. Nous n’oublions pas  la course au profit qui fait que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ; Pensons aussi à la montée du racisme, du chômage et de la précarité. D’autres sont exclus à cause de leur passé et de leur réputation ou encore parce qu’ils ont fait un séjour en prison. La société les enfonce et ne leur laisse aucune chance.

Ce que Jésus a fait autrefois en terre de Palestine, il le continue aujourd’hui. Il nous rejoint dans toutes les lèpres qui bouleversent notre vie et celle de notre monde : lèpres corporelles, les maladies, les cancers, le sida, l’alcoolisme, la drogue… Il y a aussi les lèpres psychologiques et morales qui ont fait des nœuds dans les  cœurs : nous pensons aux divorces, aux avortements. Nous chrétiens, nous n’oublions pas la lèpre du péché qui nous ronge et nous enferme sur nous-mêmes. Quelle que soit notre situation, l’évangile de ce jour nous montre un lépreux qui nous apprend à nous tourner avec confiance vers le Seigneur. Lui seul connaît vraiment notre détresse et peut nous relever.

Aujourd’hui, Jésus nous entraîne vers l’essentiel l’amour du prochain. Il se fait proche de celui qui est dans le besoin pour le restaurer dans sa dignité. Depuis notre baptême, nous sommes membres du Corps du Christ. Nous avons tous  pour mission d’être Jésus auprès des autres. Nous sommes tous appelés à aimer et à rayonner son amour audacieux et libre. En ce dimanche, nous pensons à tous ceux qui sont au service de la santé et qui donnent le meilleur d’eux-mêmes à cette cause : le Service Evangélique des malades, les aumôneries d’hôpitaux, de cliniques et de maisons de Retraite, les médecins, les infirmiers et infirmières, les familles et même les malades (car il y a toujours plus malade que soi). A travers tous ces gestes d’accueil et de service des uns et des autres, c’est l’amour du Christ qui doit rayonner.

Saint Paul nous fait entendre le message qu’il adressait aux chrétiens de Corinthe : « Mon modèle c’est le Christ. » Cette parole caractérise tout chrétien. Comme lui, nous avons tous à prendre le Christ pour modèle. La loi d’amour qu’il est venu instaurer est bien plus forte que tous les interdits imposés par la société. Quand Jésus touche le lépreux, c’est Dieu qui abolit toutes les distances. C’est le Père qui se fait proche pour le remettre dans le monde de la vie et des autres.  

Seigneur, comme autrefois tu étendis la main au lépreux pour lui apporter guérison et par  là le réinséré dans la société, viens encore aujourd’hui au secours de notre monde qui souffre de nombreuses formes de lèpres. Etends ta main miséricordieuse sur nous afin que nous nous redécouvrons être aimés de toi et que nous annoncions à l’humanité cet amour infini pour tout homme sans aucune discrimination. Amen.

Père Bernard DOURWE, Rcj.

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 22:21


1ere lecture Jb 7, 1-4.6-7 ; Ps 146 ; 2eme lecture 1 Co 9, 16-19.22-23, Evangile Mc 1, 29-39.

Nous célébrons le cinquième dimanche ordinaire année liturgique B. La liturgie de ce dimanche nous met à face de deux mystères : celui du mal et celui de la mission et de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Devant l’expérience de la fragilité humaine qui suscite de nombreuses interrogations, Dieu vient à nous comme la réponse ultime à nos souffrances. Il ne supporte pas voir les hommes vivre dans un état de désespoir, accablés par les maladies et les situations sans issues.


Pourquoi la souffrance ? Pourquoi le juste et l’innocent souffrent-ils ? Ces questions qui alimentent le livre de Job semblent sans réponses pour notre entendement. Le mal et la souffrance se présentent à nous comme un mystère qui ne cesse de nous échapper. Notre vie est marquée par la finitude, la fragilité. Nous faisons les expériences de la maladie, de la vulnérabilité, des échecs, des incompréhensions et nous cherchons sans cesse à comprendre ce qui nous arrive, à saisir  la cause de nos misères et à y apporter des réponses existentielles. Mais notre intelligence se trouve limitée en face de ce mystère. Comme Job, la voie de sortie réside dans la foi et la confiance en Dieu : « Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle ». C’est l’ouverture à Dieu qui peut nous permettre de sortir de cette aporie. En effet, Dieu ne supporte pas de voir ses créatures en difficultés. Il est là pour nous sauver en venant à notre secours. C’est lui qui nous fortifie dans nos faiblesses et dans les épreuves. C’est lui notre espérance et notre salut.

L’expérience de Dieu qui vient à  notre secours doit nous mettre en mouvement. Nous sommes appelés à l’instar de Saint Paul à nous donner entièrement pour la cause de l’Evangile. Les souffrances de l’humanité ne doivent pas  nous laisser indifférents. Nous devons  partager « la faiblesse des plus faibles pour les gagner » au Christ. Nous devons nous faire tous en tous pour les sauver. C’est pourquoi l’annonce de l’Evangile est pour nous une obligation qui nous incombe. Chacun de nous doit prendre à cœur l’annonce de la Bonne Nouvelle pour que nous soyons tous sauvés. C’est à travers nous que Dieu vient en aide à notre prochain qui fait l’expérience de la souffrance. Nous ne devons donc pas être indifférents aux cris de l’humanité. 

Jésus Fils de Dieu, venu nous sauver et nous conduire au Père va également se pencher sur les misères de l’humanité. Marc dans l’Evangile de ce jour nous décrit de façon concrète les gestes de salut opérés par Jésus. Après avoir enseigné avec autorité, suscitant l’émerveillement de ses auditeurs, Jésus va à la rencontre de l’humanité souffrante. Loin d’apporter des réponses à la question de l’origine ou de la cause du mal, il relève ceux qui sont accablés par le poids de la maladie. De nombreux malades viennent à lui pour retrouver la guérison. En lui, Dieu se fait proche de l’homme pour lui donner réconfort, soulagement et libération de toutes formes d’esprits qui l’empêchent de correspondre à sa dignité d’enfant de Dieu. Il ne veut pas seulement guérir les corps mais aussi les cœurs. Car nos véritables souffrances ne sont pas d’abord physiques mais affectives, psychiques et spirituelles. La guérison appelle donc à une ouverture à la foi, à un service sas cesse croissant de Dieu et du prochain à l’exemple de la belle-mère de Pierre.


Après avoir accompli des signes et des prodiges, Jésus se retire pour aller prier. Ce retrait est une invitation à savoir toujours nous ressourcer en Dieu. Toutes nos activités doivent trouver sens dans notre relation véritable envers notre Créateur. C’est par lui que nous sommes ce que nous sommes. C’est pourquoi se retirer pour le rencontrer dans la prière est un signe de notre reconnaissance pour ses merveilles dans notre vie. L’énergie reçue dans la prière renouvelle notre dynamisme dans l’annonce de l’Evangile qui est une urgence, un impératif. 


Devenir disciple du Christ, c’est participer aux souffrances de l’humanité en partageant les peines et les joies de notre monde. C’est s’engager de façon concrète à éradiquer autour de nous tout ce qui est obstacle à la réalisation de l’homme. C’est se connecter sans cesse au Seigneur dans la prière et après s’être ressourcé en Dieu, devenir un apôtre infatigable de la Bonne Nouvelle dans ce monde qui souffre tant de mauvaises nouvelles.


Seigneur, tu es le Dieu qui vient à notre secours à chaque fois que nous crions vers toi. Jette encore aujourd’hui ton regard miséricordieux sur nos souffrances et nos malheurs afin que ta Bonne Nouvelle, source de joie retendit dans notre monde et nous apporte la grâce, la paix  et le salut. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Père Bernard DOURWE, Rcj.

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