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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 20:17

 

1ere lecture : Ez 17, 22-24 ; Ps 91 ; 2eme lecture : 2 Co 5, 6-10 ; Evangile Mc 4, 26-34

En ce onzième dimanche, la parole de Dieu nous transporte dans la nature : parmi les arbres (cèdes et palmiers) ou dans les champs, elle fait appel à de jolies comparaisons ou paraboles pour nous délivrer un message. Il est question de croissance, de développement, d’épanouissement de ce que Dieu sème ou donne et qui doit produire du fruit. C’est d’abord le jeune rameau, symbolisant le Messie (1ère lecture), puis le juste qui s’épanouit comme un palmier (psaume) ; c’est le passage des semailles à la moisson évoqué par Jésus, et l’extraordinaire croissance de la graine de moutarde figurant le Royaume (Evangile) : ouvrons les yeux de notre cœur !

La liturgie de ce dimanche nous introduit au mystère du règne de Dieu en nous invitant à l’espérance. A travers la parabole de la petite graine qui pousse jusqu’à devenir un grand arbre, le Seigneur nous invite à une croissance progressive dans notre foi pour avoir place au Royaume de Dieu.

Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel, messager de Dieu, annonce des lendemains meilleurs entre Dieu et son peuple. Comme un vieil arbre est remplacé par un jeune arbre, verdoyant et solide, il en sera de même pour le peuple de Dieu découragé et désespéré par l’exil. Ce qui n’est qu’une minuscule bouture va germer et devenir un grand arbre. Ceux qui sont totalement brisés, Dieu les fera vivre merveilleusement. Lui le Dieu d’amour prendra soin de la jeune plante afin que celle-ci puisse croitre et avoir des racines solides en lui. En cet arbre, tous les oiseaux du ciel trouveront refuges. Dieu vient en effet à nous pour nous reverdir, nous donner espoir devant les situations difficiles, désespérantes, nous relever de nos chutes, nous vivifier dans nos sécheresses et nous rendre la dignité des enfants de Dieu créés à son image et à sa ressemblance. La haine, la violence et le mal ne peuvent avoir le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. C’est une bonne nouvelle pour nous aujourd’hui. Rien ne doit ébranler notre foi au Dieu sauveur.

Saint Paul nous invite également à travers sa lettre aux Corinthiens à vivre toujours dans l’espérance en Dieu en demeurant en lui afin que notre vie comme notre mort devienne une louange à Dieu. Car avec le Christ mort et ressuscité pour nous, nous ne nous appartenons plus. La mort qui est indéniable ne devrait donc pas être ni une surprise ni une fin parce que notre foi est en Jésus-Christ le vivant. En lui et par lui, nous devons être confiants que nous aurons la récompense de toutes nos actions au jour du jugement. Le Seigneur nous prépare une demeure éternelle. Il donnera la couronne de gloire à ceux qui auront accompli leur course jusqu’au bout. Ce message de réconfort est aussi une bonne nouvelle pour les chrétiens d’aujourd’hui. Si nous restons reliés au Christ, rien ne peut nous séparer de son amour.

Cette confiance permanente en Dieu trouve motivation en la vocation à la vie éternelle que nous avons depuis notre création. Jésus dans l’Evangile nous appelle en effet à croitre sans cesse comme la semence qui pousse puis est récoltée aux jours de la moisson. Comme la toute petite graine de moutarde qui par la suite devient un grand arbre, il en est en effet de notre vie en lui. Semence enfouit en nos cœurs au jour de notre baptême, le royaume de Dieu doit sans cesse grandir en nous de telle sorte que toute l’humanité trouve refuge et consolation auprès de nous. Ainsi, notre vocation à la suite du Christ, fait de nous des personnes sans cesse en croissance, des personnes pleins de vie qui manifestent à ce monde le déjà là et le pas encore du Royaume de Dieu. Le monde attend donc de nous des signes concrets qui expriment la vie en Dieu.

Sans te voir, Seigneur, nous croyons. Donne-nous la patience pour persévérer dans la construction d’un monde plus juste, plus solidaire et plus fraternel. Que notre vie unie à la tienne contribue à ton règne dans le monde d’aujourd’hui. Amen

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 07:44

SOLENNITE DU SAINT SACREMENT B

1ere lecture : Ex 24, 3-8 ; Ps 115 ; 2eme lecture: Hb 9, 11-15 ;  Evangile : Mc 14, 12-16.22-26

Après la solennité de la Trinité, voici celle de la Fête-Dieu, fête du Corps et du Sang du Christ. Le Dieu que nous célébrons est le Dieu de l’Alliance (thème qui revient dans tous les textes de ce dimanche), et la révélation biblique culmine dans l’Alliance nouvelle scellée dans le sang du Christ. Inaugurée avec les grands personnages de l’Ancien Testament, dont Moïse (1ère lecture), l’Alliance du Seigneur avec son peuple devient parfaite en Jésus-Christ, « médiateur d’une Alliance nouvelle » (2ème lecture) : par son mystère pascal, dont nous faisons mémoire à chaque eucharistie, il donne vie à tous les hommes (Evangile).

Le Saint Sacrement est la célébration du don de Jésus-Christ aux hommes en son corps et en son sang comme nourriture et breuvage afin que ceux-ci aient la vie en abondance. Jésus, sous le signe du pain et du vin eucharistiés, donne sa vie aux hommes pour qu’ils reçoivent de sa Pâque toute grâce et tout bien.

Dans la première lecture extraite du livre de l’Exode, Moïse après avoir reçu le don de la loi offre en sacrifice de paix des holocaustes et il immole des jeunes taureaux afin de rendre concret l’alliance entre Dieu et les hommes. Par le sang versé, symbole de la vie, en signe d’alliance, Dieu assure la bienveillance à son peuple. Ce peuple ayant trouvé grâce auprès de Dieu est tenu à la fidélité à cette alliance. Moïse,  jouant le rôle de médiateur entre Dieu et Israël, va asperger le peuple de ce sang pour signifier le don de la vie reçue par Dieu.  Ce don de l’alliance au moyen du sang versé sera compris plutard comme une préfiguration du sacrifice unique et véritable de Jésus-Christ pour sceller une fois pour toute l’alliance entre Dieu et l’humanité.

Dans la deuxième lecture, l’auteur de la lettre aux  Hébreux présente Jésus Christ comme le grand prêtre par excellence, médiateur entre Dieu et les hommes qui établit l’alliance entre Dieu et les hommes par son sang versé sur la Croix. A la différence des grands prêtres de l’ancienne alliance qui offraient le sang des animaux en sacrifice d’expiation, de communion, et de paix extérieurement à eux, Jésus-Christ offre son propre sang pour la rémission de nos péchés. Il purifie par son sang nos cœurs et rend le culte véritable à Dieu. Ce sacrifice définitif scelle une fois pour toute l’alliance éternelle et véritable entre Dieu et les hommes et il devient le gage de notre salut. Désormais, plus besoin d’offrir des sacrifices d’animaux pour trouver grâce auprès de Dieu. Jésus-Christ grand prêtre sur la croix par son sang versé à tout assumé et a réconcilié l’humanité déchue avec le Dieu éternellement miséricordieux. Une histoire nouvelle se noue entre Dieu et les hommes. L’Eucharistie est désormais le signe visible de cette Nouvelle Alliance qui nous procure le salut éternel.

Dans l’Evangile soumise à notre méditation, Jésus-Christ, au soir de sa passion après avoir béni et rendit grâce à Dieu pour le pain venant de lui, le rompt et le donne à ses disciples comme son corps. Il en fait de même pour le vin qui devient son sang, le sang de l’alliance nouvelle versé pour la multitude. Manger ce pain c’est manger son corps et boire de ce vin c’est boire de son sang. Ce pain et ce vin il les offre comme nourriture et boisson de la vie éternelle. Aujourd’hui dans nos eucharisties comme hier au cénacle, le Christ réalise ce qu’il dit : nous sommes sauvés en communiant à sa Pâque jusqu’à ce qu’il vienne. En attendant son retour glorieux, il continue à se rendre présent à ses disciples sous les espèces du pain et du vin consacrés.

Célébrer la Fête-Dieu, c’est célébrer l’un des modes de présence du Christ ressuscité à son Église et à notre humanité. Présent dans sa Parole ou « lorsque deux ou trois sont réunis en son nom » (Mt 7), c’est en nourriture qu’il se donne à nous dans le saint Sacrement. Comme l’affirme Vatican II : « la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes» (PO 5).

Voilà qui, en écho à l’évangile de ce jour et à la prière eucharistique, nous recentre sur le mystère de Pâques-Pentecôte. Sous les espèces du pain et du vin, devenus son corps et son sang par l’action de l’Esprit Saint, le Christ se livre à nous et nous entraîne dans son offrande. Car, comme le fait remarquer saint Augustin, ce n’est pas nous qui absorbons et transformons cette nourriture, c’est elle qui nous fait devenir ce que nous recevons: le corps du Christ, donné au monde pour y «incarner» l’Amour et la compassion du Père. Comme nous le rappelle Maurice Zundel, «on ne communie pas pour soi » seulement, « mais avec toute l’humanité, avec toute l’histoire, avec tout l’univers ». «À travers la réalité eucharistique, à travers la présence du Christ, se constitue un dialogue secret et silencieux qui nous joint à Jésus au cœur de notre cœur, et au cœur du cœur des autres, dans une relation où notre être est engagé dans sa plus secrète intimité.»

Alors, quel que soit notre sentiment présent au moment de la célébration, nos soucis personnels, déposons-les devant Dieu pour accueillir le «Roi de toutes choses ». Car n’est-ce pas là se revêtir de « l’habit nuptial» qui réjouit le cœur de Dieu (Mt 22, 11) ?

Seigneur Jésus-Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion, donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta Rédemption. Toi qui règnes.

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 07:28

 

1ere lecture : Dt 4, 32-34.39-40 ; Ps 32 ; 2eme lecture : Rm 8, 14-17 ; Evangile : Mt 28, 16-20

Nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité. De toutes les religions révélées, le christianisme grâce à l’incarnation de Jésus-Christ affirme la foi en l’Existence d’un seul Dieu unique en Trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Dès la création Dieu le Père se manifeste comme Créateur, Dieu le Fils est le rédempteur et Dieu l’Esprit Saint qui est sanctificateur. Ils ne sont pas trois Dieux. Mais un Seul Dieu qui agit en trois personnes. La sainte Trinité est le mystère d’amour et de communion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ils font l’unité dans la nature Divine et la diversité dans les personnes. De telle sorte que le Père, le Fils et l’Esprit Saint bien que différents sont totalement unis. Personne n’agit jamais seul.

En cette fête de la Sainte Trinité, la parole de Dieu peint le portrait de Dieu, nous dit qui est Dieu. Et la révélation biblique conduit à découvrir la proximité toujours plus grande du Seigneur. Elle nous apprend qu’il est Dieu, l’unique Dieu (1ère lecture), qu’il est pour nous un Père de tendresse, qu’en Jésus nous sommes héritiers de son Royaume (2ème lecture), et que son Esprit fait de nous les témoins joyeux du Ressuscité (Evangile) ! Telle est la révélation du Dieu de l’Alliance qui se fait toujours plus proche : en Jésus, il a pris notre humanité pour élever tout homme à la joie éternelle qu’il nous offre dès maintenant, par son Esprit.

            La première lecture extraite du livre de Deutéronome nous offre, par la voix de Moïse, de découvrir l’œuvre du Père. Toute l’œuvre de la création est un don de lui. Là-haut dans les cieux comme ici-bas sur la terre, il n y a aucune créature, aucun Dieu qui puisse l’égaler. Il est celui qui a tout créé par sa Parole. Comme Dieu d’amour, il a toujours eu souci du salut des hommes. Le don de la loi réalisé à son peuple est donc pour que celui-ci puisse marcher sur ses voies et avoir la vie éternelle.

Saint Paul dans sa lettre aux Romains nous offre de découvrir le rôle de l’Esprit Saint dans le mystère de la Sainte Trinité. Esprit de sainteté et de vérité, l’Esprit Saint est la troisième personne de la sainte Trinité. Il est le lien d’amour et de communion entre le Père et le Fils. Le symbole de Nicée Constantinople nous enseigne  que « l’Esprit Saint est Seigneur, il procède du Père et du Fils, avec le Père et le Fils ils reçoivent même adoration et même gloire. Il a parlé par les prophètes. » Promis par Jésus pendant les jours de sa vie mortelle, l’Esprit Saint nous est donné pour nous aider à comprendre ses enseignements, à être témoins de sa résurrection et de la Bonne Nouvelle en nous conduisant vers la Vérité toute entière. Il continue encore aujourd’hui à œuvrer dans l’Eglise et dans l’Histoire des hommes. C’est lui qui nous met en communion avec le Père et le Fils. C’est lui qui nous permet d’appeler Dieu le Père Abba car il prie en nous et nous ouvre au mystère de Dieu.

Saint Mathieu dans la finale de son Evangile met en lumière l’unité trinitaire qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Jésus, Fils du Dieu Vivant, verbe fait chair se révèle comme l’exégète du Père et celui qui nous ouvre un pan de voile sur le mystère trinitaire. Il vient au milieu des hommes pour les faire connaitre qui est Dieu le Père et quelles sont les voies qui nous permettent de parvenir à lui. Venant de Dieu, il se présente comme « le chemin, la Vérité et la Vie » qui nous conduit au Père car nul ne peut aller au Père sans passer par lui. C’est au nom du Dieu Un et Trine qu’il envoie les disciples en mission afin de conduire la multitude des peuples à Dieu en les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Célébrer la Sainte Trinité, c’est célébrer la relation d’amour qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Le Père est l’Aimant, le Fils est l’Aimé et l’Esprit Saint est l’Amour. Ils vivent en Communion parfaite de telle sorte que le Fils fait ce que veut le Père et l’Esprit Saint réalise ce qui vient du Père et du Fils. Tous sont associés à l’œuvre de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification des hommes. Comme Communion d’amour, ils sont un modèle d’Amour et d’Unité dans la diversité qui s’offre à nos familles et à nos relations interpersonnelles. En effet, à l’image de la Sainte Trinité, nos familles qui sont en principe uni de par leur nature  sont appelées à demeurer unies dans la diversité de ses personnes. Le père est diffèrent de la mère et des fils et filles mais ils se reconnaissent comme faisant partir d’une seule et même famille. Ils doivent donc tous contribuer à œuvrer ensemble dans le respect des diversités, des dons, des charismes personnels qui ne sont pas là pour nous diviser mais plutôt nous enrichir mutuellement.

 

Dieu notre Père, tu as envoyé dans le monde ta Parole de vérité et ton Esprit de Sainteté pour révéler aux hommes ton admirable mystère ; donne-nous de professer la vrai foi en reconnaissant la gloire de l’Eternelle Trinité, en adorant son Unité toute-puissante. Par Jésus.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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21 mai 2021 5 21 /05 /mai /2021 08:01

PENTECOTE

1ere lecture : Ac 2, 1-11 ; Ps 103 ; 2eme lecture : Ga 5, 16-25, évangile : Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15

Nous célébrons la Pentecôte. La pentecôte clôture la cinquantaine au cours de laquelle l’Eglise chaque année, célèbre la Paque du Christ. Etapes décisives de l’Histoire du salut qui se déploie depuis les origines et culminera avec le retour glorieux du Seigneur à la fin des temps, l’Incarnation du Fils de Dieu et sa Résurrection sont en étroite relation. Cinquante jours après sa résurrection, et dix jours après son ascension, le Seigneur fait don de l’Esprit Saint à ses apôtres.

Parmi les trois personnes de la Trinité, l’Esprit Saint apparaît souvent comme celle dont nous avons le plus de mal à parler… Mais , en ce dimanche de Pentecôte, la parole de Dieu est très pédagogique : tous les extraits de l’Ecriture qui nous sont donnés présentent, en effet, l’Esprit en ses caractéristiques à la fois divines et très actives pour nous ! Et voilà que l’Esprit nous devient familier, nous pénètre de sa force, nous transforme de  sa puissance, si nous voulons bien nous abandonner à lui dans la foi…

Annoncé par les Ecritures anciennes, promis par le Seigneur à plusieurs reprises  surtout au moment où il devait passer de ce monde à son Père, l’envoie de l’Esprit Saint inaugure le temps nouveau : celui de la mission de l’Eglise au sein de ce monde par l’entremise des disciples. Le Christ par son Esprit reste présent au sein de ce monde. Sa présence est matérialisée par la suite de la mission réalisée par les apôtres qui proclament les merveilles de Dieu en de diverses langues grâce aux dons de l’Esprit Saint.

L’Esprit Saint est désormais le protagoniste de la mission. Promis comme le Défenseur, le Paraclet, l’Esprit de Vérité, est chargé de nous conduire vers la vérité toute entière et à mieux nous faire comprendre les enseignements du Maitre. Au jour de la pentecôte, il libère les apôtres de leur peur et leur offrent de se faire entendre par la multitude de juifs rassemblés à Jérusalem venant de toutes les contrés du monde. Tous sont émerveillés des œuvres du Seigneur qui permet aux simples hommes de Galilée de réaliser des prodigues. Grace à l’Esprit, l’unité que Babel avait brisée suite aux désirs des hommes de surpasser Dieu, causant ainsi l’impossibilité de se faire entendre est restaurée. Le langage nouveau de l’Esprit qui est un langage d’amour, de paix, de joie, de justice, de réconciliation, de bonté, de service, patience, de miséricorde, de bienveillance, d’humilité, de maitrise de soi, de pardon, d’unité permet aux hommes de prendre conscience que notre vocation est d’être tous fils et filles d’un seul et même père qui nous appelle à vivre dans la paix et l’harmonie des enfants de Dieu.

Cet Esprit déposé sur les apôtres sous forme de feu ouvre l’Eglise à des horizons nouveaux : annoncer et témoigner sans aucune crainte aux hommes que Dieu par son fils Jésus-Christ a sauvé l’humanité par sa mort et sa résurrection, accorder le pardon aux hommes, les conduire à la sainteté en les transmettant le salut. Cette annonce de la Bonne Nouvelle ne peut plus être retenue par les seuls témoins du Christ ressuscité. Elle doit être connue dans tous les confins de la terre. Les apôtres par le courage extraordinaire qu’ils reçoivent de l’Esprit Saint peuvent désormais briser les barrières linguistiques, spaciales, ethniques et socio-culturelles pour faire connaitre ce prodige inédit.

Nous devons donc pour rendre concret le don de l’Esprit Saint dans nos vies « vivre sous la conduite de l’Esprit Saint » afin de ne plus obéir aux tendances égoïstes de la chair. Ces tendances constituées de la débauche, l’impureté, l’obscénité, l’idolâtrie, la sorcellerie, la haine, des querelles, la jalousie, la colère, l’envie, les divisions, le sectarisme, la rivalité, la beuverie, la gloutonnerie, nous éloignent les uns les autres et nous empêchent de resplendir en ce monde comme les fils de lumière et par la fin d’hériter du Royaume de Dieu. Notre existence devient donc grâce à l’Esprit un combat permanent contre les tendances de la chair qui tendent à nous détourner des tendances de l’esprit.

Nous devons manifester la présence de l’Esprit Saint au sein de notre monde par le témoignage qu’il nous inspire car ce qui vient de lui est conforme au Père et au Fils. En effet, ils ne font qu’une seule et même communauté d’Amour. « Avec le Père et le Fils ils reçoivent même adoration et même gloire ». Sa présence est également la Présence du Père et du Fils qui accomplissent la même mission au sein de l’Eglise. Il  vivifie et sanctifie toute l’Eglise au nom du Père et du Fils.

 

Aujourd’hui, Seigneur, par le mystère de la pentecôte, tu sanctifies ton Eglise chez tous les peuples et dans toutes les nations ; répands les dons du Saint Esprit sur l’immensité du monde, et continue dans le cœur des croyants l’œuvre d’amour que tu as entreprise au début de la prédication évangélique. Par Jésus.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 08:11

1ère lecture: Ac 1, 15-26 ; Psaume 102 ; 2ème lecture : 1 Jn. 4,11-16 ; Evangile : Jn. 17,11-19

 

Entre l’Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités comme les premiers disciples, à guetter les signes de la venue de l’Esprit-Saint. Avec Saint Jean, c’est à une démarche d’ouverture intérieure que nous sommes appelés. Par sa première lettre et son Evangile, il nous rappelle la fidélité à l’amour du Père et à l’amour de nos frères. Laissons-nous aujourd’hui atteindre par ces mots de vérité. Le Seigneur « monté au ciel » prie éternellement pour nous. Accueillons sa sollicitude pour son Eglise et resserrons les liens de notre unité. C'est l'Esprit qui vient au secours de notre faiblesse et qui assure notre lien et notre cohésion. Alors le monde sera encore davantage embrasé d'amour durant la semaine qui s'ouvre.

Sur l’initiative de Pierre, la communauté des disciples désigne un successeur à Judas, pour que le Collège des Douze soit au complet : Mathias sera désigné après tirage au sort.

Saint Jean déclare que, pour atteindre la perfection de l’amour et pour que Dieu demeure vraiment en nous, nous devons nous aimer les uns les autres.

Au moment de quitter ses Apôtres, le Christ prie pour eux : ils seront affrontés à l’épreuve, au mensonge, à la haine, aux persécutions. Que Dieu les garde fidèles, pour qu’ils puissent remplir leur mission : qu’il les consacre dans la Vérité !

L’Évangile nous montre Jésus, au cours de sa dernière nuit, en conversation intime avec son Père. Sa prière, cependant, est centrée sur les disciples et prononcée à voix haute ; une même intimité avec le Père leur sera donnée en partage.

Le Père saint a envoyé son Fils. Le Fils a fait connaître le Père, source de tout don. Pour ses disciples, Jésus se sanctifie : il donne sa vie en faveur de ceux que le Père lui a confiés. Par sa libre obéissance au Père jusqu’à la croix, il leur ouvre l’accès au Dieu saint. Avant de s’offrir, il demande au Père de garder les disciples fidèles pour qu’ils soient un. Être gardé fidèle, ce n’est pas simplement être soutenu contre les pièges du Malin; c’est surtout grandir dans le consentement au don de Dieu et dans la communion divine.

Ainsi pour ceux qui obéissent à sa Parole, la prière de Jésus donne l’assurance de sa présence au milieu d’eux et de son intercession auprès du Père. Nous apprenons qu’il nous faut accueillir le don de Dieu, la sainteté, et vivre l’amour fraternel, à l’image de la relation d’intimité du Père et du Fils. Nous sommes tous appelés à nous laisser transformer de l’intérieur, à grandir à l’image de Dieu, en sachant que cette ressemblance ne s’accomplit que si nous sommes en relation d’amour avec nos frères.

La sainteté est un don de Dieu à recevoir et c’est en même temps, comme tout don, une responsabilité : par leur amour fraternel, leur unité, les disciples continuent la mission du Fils. «Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous. Dieu est Amour: celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui.» (1 Jn 4, 16). Sachons donc libérer en nous l’amour, pour que, par nous, l’amour de Dieu continue d’être révélé au monde.

Nous avons plus d’une raison de prier Dieu, de bénir Dieu en ces jours qui se situent pour nous entre Ascension et Pentecôte. Même si nous sommes assez spontanément, et trop souvent, portés à une prière de demande, il est si beau de penser à bénir et louer Dieu ! Saint Jean nous le dit : « Dieu nous donne part à son Esprit », oui, depuis notre baptême. Et le Psaume 102, nous rappelle tous les bienfaits du Seigneur : nous le bénissons pour la splendeur de la Création, pour la Résurrection du Christ qui nous sauve, pour le ministère des apôtres qui fit naître l’Eglise, pour l’Esprit qui fait notre unité, pour tout le peuple des baptisés et ceux qui demandent à devenir chrétiens…

Au quotidien, nous pouvons également bénir Dieu pour les personnes que nous rencontrons et celles avec qui nous sommes en relation, pour la famille dans laquelle nous vivons, les collègues avec qui nous travaillons, les membres d’une association ou d’une équipe avec qui nous partageons un même projet ; ensemble, avec quelques-uns, nous bénirons Dieu pour la diversité des dons de chacun qui permet de se donner des objectifs et d’aboutir à de belles réalisations. Nous bénissons Dieu pour notre vivre-ensemble, notre communion en son Fils.

 

Dieu notre Père, regarde ton peuple qui veille en guettant les signes de l’Esprit. Donne-nous de savoir toujours discerner la présence de l’Esprit-Saint dans nos vies et dans la vie du monde, cet Esprit que ton Fils a promis à ceux qui garderaient fidèlement sa Parole, lui qui est vivant avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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12 mai 2021 3 12 /05 /mai /2021 19:54

1ere lecture : Ac 1,1-11,  Ps 46 ; 2eme lecture : Ep 4, 1-16, Evangile : Mc 16, 15-20

Nous célébrons l’Ascension du Seigneur. La fête de l'Ascension du Seigneur rappelle que Jésus Christ, le Verbe fait chair, a rejoint le "présent de Dieu" et, ainsi, assiste ses amis qui continuent sa propre mission avec le souffle de l'Esprit.

Trois jours après sa passion et sa mort, Jésus-Christ est ressuscité des morts en sortant vivant et victorieux du tombeau, quarante jours durant, il va se manifester à ses apôtres en de diverses circonstances afin de les réconforter, de les aider à comprendre le sens des Ecritures à propos de lui et par la suite les envoyer en mission. Après ce temps d’intense catéchèse, il s’en va vers son Père siéger à sa droite et nous préparer une place auprès de lui.

Dans la première lecture extraite du livre des Actes des Apôtres, saint Luc commence son œuvre en décrivant à la suite de la finale de son évangile l’évènement de l’Ascension du Seigneur. Quarante jours après sa résurrection, accompagnée de nombreuses apparitions et des enseignements sur le Royaume des Cieux, Jésus retourne vers son Père. Les témoins du ressuscité grâce au don de l’Esprit Saint sont désormais appelés à cesser de regarder vers le ciel mais plutôt à aller dans le monde entier témoigner de tout ce qu’ils ont vu et entendu. Le départ du Christ, loin de mettre fin à sa mission est l’ouverture et le commencement d’une ère nouvelle. L’ascension fait ainsi charnière entre le ministère de Jésus et le temps de la mission de l’Eglise, lui-même orienté vers le retour du Seigneur.

Le Christ qui siège à la droite du Père est également présent au milieu des siens sous une autre forme. Sa présence invisible s’intensifie. Elle acquiert une profondeur et une extension que ne lui permettait pas son corps terrestre. Grace à l’Esprit, elle se fixera à jamais là où Jésus avait appris à ses Apôtres à le reconnaitre : la parole, les sacrements, le prochain et surtout la mission. Il ne s’agit pas, dès lors de contempler le ciel, mais d’être les témoins du ressuscité sur la terre des hommes, de coopérer avec lui à l’extension de son Règne. Il les envoie donc en mission afin qu’ils continuent partout dans le monde entier la mission qu’il a commencé : faire connaitre aux hommes le règne de Dieu en proclamant la Bonne Nouvelle à toute la création, faire des nouveaux baptisés pour qu’ils aient le salut, apporter guérisons et réconfort aux malades et conduire les hommes à Dieu.

Cette annonce de la Bonne Nouvelle exige des disciples qu’ils aient entre eux beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, qu’ils se supportent les uns les autres avec amour, qu’ils aient à cœur de garder l’unité dans l’esprit par le lien de la paix, de vivre dans la vérité d’amour, nous rappelle saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens.

L’Ascension du Seigneur réjouit le cœur des disciples, parce qu’elle célèbre l’exaltation du Christ ressuscité à la droite du Père. Mais elle est aussi un avantage pour les croyants, ainsi que Jésus l’a dit lui-même à ses Apôtres, au soir de la dernière Cène (Jn16, 7). Elle inaugure une ère nouvelle de l’histoire du salut : celle du don de l’Esprit répandu à profusion sur les croyants, et celle de la prédication dans le monde entier, de la Bonne Nouvelle du salut acquis par la mort et la résurrection du Fils de Dieu fait chair.  Cette prédication engage chacun de nous à être au sein de ce monde les témoins de la présence de Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun.

La célébration de l’Ascension tourne donc notre regard vers le monde où nous vivons. Là se construit patiemment et humblement, dans l’amour le Corps dont le Christ est la Tête. Car le Seigneur n’a pas abandonné les siens. Il est au contraire d’autant plus présent au milieu d’eux qu’il ne se trouve plus soumis aux contraintes de la condition humaine qui limitait son action dans le temps et dans l’espace.

 

Dieu qui élèves le Christ au-dessus de tout, ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédé dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance. Par Jésus.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 19:42

Dans un contexte de la mondialisation marqué par des grands changements sociaux dus aux questions écologiques, aux mouvements des peuples et à la pandémie de la Covid 19 « qui a mis à nu nos fausses certitudes », le Pape François en la date du 3 octobre de l’année 2020, veille de la fête du ‘‘Poverello’’, la huitième de son Pontificat a signé la lettre encyclique FRATELLI TUTTI sur la fraternité et l'amitié sociale à Assise près de la tombe de saint François.

Cette encyclique est un texte majeur qui porte le thème de la fraternité et de l’amitié sociale. Après Lumen Fidei en 2013 et Laudato Si’ en 2015, c’est la troisième encyclique du Pape François. Cette lettre encyclique est adressée non pas seulement aux catholiques, mais aussi aux chrétiens, aux croyants d’autres religions, et aux hommes de bonne volonté. Il résume son intention en ces termes : « Les pages qui suivent n’entendent pas résumer la doctrine sur l’amour fraternel, mais se focaliser sur sa dimension universelle, sur son ouverture à toutes les personnes. Je livre cette encyclique sociale comme une modeste contribution à la réflexion pour que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots. Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté. » (Fratelli Tutti 6).

Le texte de 287 paragraphes est divisé en huit grands chapitres: Le premier, « Les ombres d'un monde fermé », est un constat assez sombre du manque de fraternité dans le monde de 2020. Le deuxième, « Un étranger sur le chemin », présente la figure du Bon Samaritain en insistant sur la notion de « prochain». Le troisième chapitre, « Penser et gérer un monde ouvert », propose l'exemple d'un amour universel qui permette l'avènement du droit des peuples. Le quatrième chapitre s'intitule « Un cœur ouvert au monde » et invite à faire dialoguer le local et l'universel, notamment dans le cadre des suites de la pandémie de 2020. Le cinquième chapitre, « La meilleure politique », renvoie dos à dos les échecs des populismes et du libéralisme, et invite à une autre voie. Dans le sixième chapitre, « Dialogue et amitié sociale », le pape reprend un thème qu'il affectionne, l'amitié sociale, dans lequel il oppose la rencontre et la bienveillance à la cruauté. Le septième chapitre, « Des parcours pour se retrouver », propose des chemins de construction de la paix, prenant notamment position contre la guerre, l'arme nucléaire et la peine de mort. Le huitième et dernier chapitre, « Les religions au service de la fraternité dans le monde », s'appuie notamment sur le document sur la fraternité humaine, co-signé le 4 février 2019 avec Ahmed el-Tayeb, recteur de la mosquée al-Azhar. François y insiste notamment sur le rôle positif des religions dans l'avènement de la fraternité humaine.

Outre l'appel à la fraternité humaine qui sous-tend l'ensemble du document, sept appels plus concrets sont recensés. Le premier est un appel à la réforme de l'ONU, afin d'éviter que l’autorité « ne soit cooptée par quelques pays » afin d'« éviter que cette organisation soit délégitimée, parce que ses problèmes ou ses insuffisances peuvent être affrontés ou résolus dans la concertation ». Le second est une réaffirmation de l’inadmissibilité de la peine de mort, affirmation qui n'est pas nouvelle ni dans la bouche de François ni sous la plume d'un pape. Le troisième appel concerne plus particulièrement l'Europe et l'invite à accueillir les migrants. Dans son quatrième appel, le pape condamne toute forme d’esclavage, y compris les formes modernes de l'esclavage, notamment visant les femmes, les personnes victimes de trafic d'organes et les travailleurs pauvres. Le cinquième appel est une admonestation visant à la fin de toutes les armes nucléaires. Le sixième est un rappel de la vocation de toutes les religions à la paix, et l'impossibilité pour elles de prôner la violence. Enfin, le septième appel vise à l'unité des chrétiens et rappelle l'urgence de celle-ci.

L’encyclique Fratelli Tutti, alors qu’elle se veut un cri d’alarme, ouvre à l’Esperance, qui pourrait apparaitre comme un idéal difficile à réaliser presque un rêve, mais se veut fonder sur le caractère raisonnable de l’humanité qui a la possibilité de construire, ensemble, un monde meilleur en trouvant force de fraternité et d’amitié sociale : « Je forme le vœu qu’en cette époque que nous traversons, en reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité. Tous ensemble. […] Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères.» (Fratelli Tutti 8).

La fraternité et l’amitié sociale sont les voies indiquées par le Pape pour construire un monde meilleur, plus juste et plus pacifique, avec l’engagement de tous, peuples et institutions. Il rappelle avec force l’opposition à la guerre et à la mondialisation de l’indifférence en reconnaissant à toute personne sa dignité fondamentale d’enfant de Dieu.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 19:40

1ere lecture : Ac  10, 25-26.34-35.44-48 ; Ps 97 ; 2eme lecture 1 Jn 4, 7-10 ; Evangile Jn 15, 9-17

Nous célébrons le sixième dimanche de Pâque B. Les textes liturgiques proposés à notre méditation nous invitent à demeurer fidèle à l’amour du Dieu Amour qui nous appelle à être des signes de son amour au sein du monde. Peu de mots suffisent pour résumer l’essentiel du message de l’Ecriture en ce dimanche. En premier lieu, une magnifique affirmation de Pierre dans son Discours chez Corneille (1ère lecture) : « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. » De quoi méditer, et surtout de quoi s’en souvenir dans nos rapports humains, nos problèmes de société…La deuxième chose à retenir tient en un mot, et c’est bien sûr le mot « aimer » (2ème lecture et évangile) : aimer, notre seule loi… Mais aimer sans relâche, aimer en vérité, aimer jusqu’au bout, à l’exemple de Jésus. Le Christianisme est la religion de l’amour, mais il  dépend de nous de le faire savoir.

Dans la première lecture extraite du livre des Actes des apôtres, saint Pierre est témoin du don de l’Esprit Saint aux païens. Conduit par l’Esprit Saint chez Corneille, centurion de l’armée romaine à Césarée, il découvre merveilleusement que l’amour incommensurable de Dieu ne s’est pas seulement manifesté à Israël le peuple de la promesse. « En vérité, je le comprends : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ; mais quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l’adorent et font ce qui est juste. » s’exclame-t-il. Le sacrifice du Christ est en vue du salut universel des hommes sans aucune distinction de race. C’est pourquoi après le don du Saint Esprit aux apôtres qui sont devenus capables de se faire comprendre par tous leurs auditeurs, le Seigneur va reproduire auprès des païens l’évènement de la pentecôte et va leur ouvrir également les portes du salut par le baptême.

Dans la deuxième lecture, saint Jean dans sa Première Lettre nous invite à faire l’expérience de l’amour de Dieu à travers l’amour que nous devons manifester à notre prochain. Venant du Dieu amour, notre amour fraternel est un signe concret de notre appartenance et de notre foi en Lui. En effet, seul ceux qui L’ont connu sont capables d’un amour vrai, sans hypocrisie, sans discrimination et sans calcul. Leur vie est une recherche permanente et continuelle de sa volonté au sein des luttes et défis de ce monde avec un regard toujours tourné vers lui. Enfants de Dieu, ils s’unissent au sacrifice rédempteur du Christ qui a offert une fois pour toute par amour sa vie sur la croix pour le salut de tous les hommes.

Dans l’Evangile, Jésus dans ses dernières recommandations avant son passage de ce monde à son Père, invite ses disciples à demeurer fidèle en son amour à l’instar de sa fidélité à son Père. S’il est vrai que le sarment ne peut subsister sans la vigne, il en est de même des disciples qui ne peuvent vivre sans l’amour de Dieu. C’est en s’aimant les uns les autres que le monde peut effectivement croire en eux et les reconnaitre comme étant les disciples du Dieu Amour. Cet amour qui doit caractériser les disciples est un don de Dieu qui a pris en premier l’initiative de créer et de sauver les hommes. C’est encore lui qui prend l’initiative de faire de ses disciples ses amis. Grace à cette amitié fondée sur un amour vrai et dans l’observance du commandement nouveau basé uniquement sur l’amour de Dieu et du prochain, le Seigneur leur accorde la grâce d’exaucer leurs différentes prières faites en son nom.

L’amour de Dieu est essentiellement don aux hommes. Il est une invitation à découvrir notre vocation fondamentale, celle d’être au sein de ce monde les témoins de l’amour qui se fait don afin que notre don devienne amour. Nos relations doivent trouvées sens et illuminations nouvelles à la lumière de cet amour qui nous aime et qui veille sur nous malgré  notre finitude, notre petitesse, nos faiblesses et nos péchés. Pour y arriver, nous devons nous laisser guider au quotidien par la recherche de la volonté de Dieu qui ne veut pas la mort du pêcheur mais sa conversion. Nous devons pour cela construire un monde nouveau à travers des relations justes, vraies et fraternelles où l’autre cesse d’être une menace, un danger, un obstacle à notre épanouissement mais plutôt un frère à aimer, à protéger, à défendre et à prendre soin. Car il est le visage du Christ et le lieu de notre sanctification.

 

Seigneur Dieu de Bonté et d’Amour, tu nous invites à nous aimer les uns les autres  comme tu nous as aimés le premier en faisant alliance avec nous. Sans toi notre vie est en ruine, viens donc au secours de notre manque d’amour et accorde-nous de retrouver en toi les raisons d’aimer notre prochain comme tu le fais sans cesse à notre égard. Par Jésus le Christ Notre Seigneur. Amen.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 19:43

1ere lecture : Ac 9, 26-31 ; Ps 21 ; 2eme lecture : 1 Jn 3, 18-24 ; Evangile : Jn 15, 1-8

 

Nous célébrons le cinquième dimanche de Pâque B. Pendant tout le temps pascal, la parole de Dieu nous invite sans cesse, et en même temps, à vivre une plus grande intimité avec le Seigneur et à renouveler notre mission de baptisés. C’est un peu notre « rythme cardiaque » de chrétiens, il lui faut ces deux temps, comme la systole et la diastole ! Le livre des Actes des Apôtres présente, en général, la nécessité d’être témoins de la Résurrection, tandis que la première lettre de saint Jean (2ème lecture) conforte davantage notre relation personnelle avec le Seigneur. Aujourd’hui, l’évangile évoque les deux aspects : demeurer bien greffés sur le Christ, pour pouvoir porter beaucoup de fruit.

Dans la première lecture extraire du livre des Actes des Apôtres, Saint Paul après avoir fait l’expérience de la rencontre du Christ sur le chemin de Damas, se met résolution à sa suite. Accueilli difficilement dans le groupe des disciples à cause de son passé peu élogieux envers les chrétiens, il va aussitôt s’engager avec l’aide de Barnabé à annoncer avec zèle et détermination la Bonne Nouvelle du salut aux hommes, ayant lui-même fait l’expérience de la miséricorde de Dieu qui est prêt à accueillir le pécheur, il va avec tout son cœur, tout son être et toute sa force témoigner  de Dieu qui aime tous les hommes sans aucune discrimation. Cette annonce va le conduire à la suite des autres disciples à faire face à de nombreuses persécutions. Grâce à son témoignage et surtout grâce à l’action de l’Esprit Saint, la Bonne Nouvelle va être annoncée au monde païen.

Notre vie à la suite du Christ est une vocation à l’annonce de la Bonne Nouvelle malgré toutes les entraves et persécutions que nous pouvons rencontrer sur ce chemin. Notre seul désir et nos seules motivations doivent être le zèle de faire connaitre la Bonne Nouvelle du salut à toutes les nations.

Ce désir trouve sa source en l’amour de Dieu qui nous a aimé le premier et qui nous appelle en retour à l’aimer ainsi que le prochain. Saint Jean en effet, dans sa Première Lettre nous exhorte à cet amour vrai et concret de Dieu et du prochain non pas avec des paroles et des discours. C’est en gardant ses commandements dans la fidélité que le monde peut croire en nous. C’est une invite à une foi active dans la charité afin d’assurer la communion avec le Dieu Amour, lui qui garde nos cœurs dans la paix.

Jésus nous invite également dans l’Evangile à être signe de son amour à travers notre relation avec lui. Lui la vraie vigne donne sa vie pour les sarments que nous sommes. C’est en demeurant greffés en lui que nous pourrons avoir la  vie véritable. Car sans lui, nous ne pouvons pas exister. Exister c’est porter des fruits en abondance en conformité avec la volonté du Père qui est le Vigneron. Le premier fruit est l’amour, et de l’amour découle la joie, la paix. Désormais nul ne peut fructifier pour Dieu s’il n’est en Jésus, et Jésus en lui, dans une réciprocité d’amour qui seule assure à la vie sa fécondité. « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu’il en donne davantage. »

Cette image de la vigne est très parlante pour les disciples de Jésus, car, dans chacune de nos vies, nous trouvons, comme pour la vigne, des moments ou des choix ont été stériles pour notre foi et desséchants pour notre cœur, alors nous les brûlons au grand feu de la miséricorde. Si nous sommes prêts à vivre, à servir et à aimer davantage, nous nous offrons au travail de Dieu pour qu’il nous purifie. Notre vocation à sa suite est d’être dans ce monde un signe concret de sa présence à travers les actes que nous posons.

Depuis notre baptême, nous avons été « greffés » dans le Christ. Et par l’Eucharistie, le Seigneur nous procure la sève nécessaire pour notre subsistance au sein de ce monde qui attend de nous un témoignage de notre foi. Pour demeurer en lui, nous dévons être fidèles à sa Parole, qui doit être lue, méditée, accueillie et vécue, être fidèles à la prière qui nous maintient connectés avec lui ; être fidèles aux sacrements qui sont les gages de  notre salut, notamment dans l’Eucharistie le Christ se fait nourriture et breuvage afin que nous ayons la vie en plénitude et être fidèles dans la vie quotidienne où le Christ se rend présent à travers les différents évènements quotidiens. Ainsi nous seront ces sarments véritables et lui la vigne.  Et nos fruits produits feront la joie du Père.

 

Dieu qui a envoyé ton fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle. Par Jésus.

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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23 avril 2021 5 23 /04 /avril /2021 07:58

1ere lecture Ac 4, 8-12 ; Ps 117 ; 2eme lecture : 1 Jn 3, 1-2 ; Evangile : Jn 10, 11-18

Nous célébrons le quatrième dimanche de Pâque B. Ce quatrième dimanche encore appelé dimanche de Jésus le Bon Pasteur est consacré, comme tous les ans à la célébration de la Journée Mondiale de Prière pour les Vocations. Le Pape François nous invite à célébrer  cette 58eme Journée Mondiale de Prière pour les Vocations sous le thème « Saint Joseph: le songe de la vocation. » Thème inspiré de l’année spéciale dédiée à Saint Joseph grâce à la célébration du 150ème anniversaire de sa proclamation comme Patron de l’Eglise universelle, année débutée le 08 décembre 2020. Pour le Pape François, Saint Joseph, gardien des vocations,  nous suggère trois paroles-clé pour la vocation de chacun. La première est rêve. Tout le monde dans la vie rêve de se réaliser. Une seconde parole marque l’itinéraire de saint Joseph et de la vocation : service. Des Evangiles ressort la manière dont il a vécu en tout pour les autres et jamais pour lui-même. En plus de l’appel de Dieu – qui réalise nos plus grands rêves – et de notre réponse – qui se réalise dans le service disponible et dans le soin attentif -, il y a un troisième aspect qui traverse la vie de saint Joseph et la vocation chrétienne, en rythmant le quotidien : la fidélité. Joseph est l’« homme juste » (Mt 1, 19), qui, dans le silence actif de chaque jour, persévère dans l’adhésion à Dieu et à ses plans.

Dans la première lecture extraite du livre des Actes des Apôtres, Pierre est convoqué devant le grand conseil pour expliquer et justifier la guérison d’un infirme. Pour Pierre, le Christ ressuscité, vivant et agissant au milieu des hommes accorde à ses apôtres de s’identifier à lui jusqu’à dans l’accomplissement des signes et des miracles en son Nom. Pierre rejetée par les bâtisseurs, Jésus est devenu pour tous ceux qui lui obéissent le gage du salut car il est désormais la pierre angulaire d’un nouvel édifice, son propre corps ressuscité, en dehors duquel il n’y a plus de salut. Notre existence et notre salut ne sauraient se réaliser sans lui. Nous sommes donc appelés à l’accueillir comme le bon Pasteur qui conduit la brebis au pâturage jusqu’au don de sa vie pour celle-ci.

Saint Jean dans la deuxième lecture nous offre de contempler l’amour merveilleux de Dieu qui a fait de nous ses enfants en nous associant à l’œuvre rédemptrice de son Fils. Notre joie doit être grande de savoir que nous serons semblables à lui au jour de son avènement parce que nous le verrons tel qu’il est. Nous sommes appelés à vivre notre aujourd’hui en recherchant la volonté de Dieu dans notre existence en faisant ce qui lui plait malgré les oppositions du monde.

Dans l’évangile, Saint Jean nous présente Jésus le Bon Pasteur. Contrairement aux mercenaires qui n’ont pas un souci pour les brebis et sont prêts à les abandonner devant les dangers car elles ne comptent vraiment par pour lui, lui Jésus aime ses brebis, les connait, se donne et se livre pour elles. Il prend soin de chacune d’elles et les défend vigoureusement contre toute forme de danger car tous les hommes ont du prix à ses yeux, au point qu’il est capable de risquer sa vie pour chacun d’eux. En conformité avec le Père, il a le devoir de rassembler les brebis égarées et dispersées tout en respectant leur liberté. Lui le bon Pasteur entretient avec ses brebis une relation de connaissance mutuelle fondée sur l’amour que le Père leur porte comme à lui. En bon Pasteur, il a offert pour nous sa vie en sacrifice sur la croix au point de faire pour nous un Sacrement de son corps et de son sang, et de rassasier de l’aliment de sa propre chair  les brebis qu’il a rachetées. Il nous montre dans le mépris de la mort le chemin à suivre, il nous présente le modèle auquel nous conformer.

En ce dimanche de Jésus le Bon Pasteur, consacré à la Journée mondiale de prière pour les vocations, notre attention doit être portée sur toutes les vocations. C’est une journée d’invitation à la réflexion : quand on parle de vocation, on parle de ce qui touche l’être humain au plus intime de sa liberté. C’est aussi une journée d’invitation à la prière : pour qu’une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d’être éclairée et stimulée. C’est le rôle du Saint Esprit.

A l’école de Saint Joseph qui se laisse conduire dans son rêve vers la réalisation de la volonté de Dieu, dans le service et la fidélité, nous devons sans cesse implorer le Maître de la moisson afin de susciter en son Eglise des hommes et femmes généreux et dévoués pour la cause du salut du monde. « C’est à cela que tendent les vocations : susciter et régénérer des vies chaque jour. Le Seigneur désire modeler des cœurs de pères, des cœurs de mères : des cœurs ouverts, capables de grands élans, généreux dans le don de soi, compatissants en réconfortant les angoisses et fermes pour renforcer les espérances. C’est de cela que le sacerdoce et la vie consacrée ont besoin, aujourd’hui de manière particulière, en des temps marqués par des fragilités et des souffrances dues aussi à la pandémie, qui a suscité des incertitudes et des peurs concernant l’avenir et le sens même de la vie. » dira le Pape François.

Ô Père, Fais que l’Eglise accueille avec joie les nombreuses inspirations de l’Esprit de ton Fils et, qu’en étant docile à ses enseignements, elle prenne soin des vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée. Soutiens les évêques, les prêtres, les diacres, les consacrés et tous les baptisés dans le Christ, afin qu’ils accomplissent fidèlement leur mission au service de l’Evangile. Nous te le demandons par le Christ notre Seigneur. Amen !

 

Père Bernard Dourwe, Rcj.

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